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Quartiers populaires et fracture : Gilles Képel, le scientifique et l’idéologue.

lundi 23 janvier 2017, par Amitié entre les peuples

En-bas : les dominés dominants .

Quartiers populaires et fracture : Gilles Képel, le scientifique et l’idéologue.

Dans le discours d’un scientifique il faut repérer ce qui relève de la science et de l’idéologie. Ce n’est pas le premier venu qui peut le faire. Et il ne fait guère de doute que Gilles Kepel est un brillant connaisseur de l’islam et ce n’est certainement pas moi qui vais avoir l’outrecuidance d’aller lui dire le vrai et le faux sur l’islam et les musulmans.

Il n’en demeure pas moins que son propos dans l’Obs (1) a fait beaucoup discuter dans le petit monde militant de l’antiracisme. Est-il là scientifique ou idéologique ? Il est nettement polémique et d’une certaine manière idéologique - à suivre une vieille distinction de Patrick Tort théoricien des sciences - mais l’on voit nettement qu’il continue de faire des distinctions très utiles pour ne pas tout mélanger. Il est difficile à un scientifique longuement habitué à opérer des distinctions dans ses travaux de les oublier totalement dans la rue mais c’est évidemment possible. Autrement dit, même quand ce scientifique - Gilles Képel - sort d’un discours strictement scientifique contre les « entrepreneurs identitaires » (le CCIF et d’autres), il reste fortement scientifique.

Car nombre de ces « entrepreneurs identitaires religieux » ont - il faut le rappeler constamment - le lourd défaut de communautariser les musulmans en mélangeant dans un même sac identitaire les djihadistes, les islamistes, les intégristes religieux sexoséparatistes et les musulmans non intégristes. La communautarisation identitaire fonctionne à l’amalgame entre les progressistes et les réactionnaires, soit ceux qui veulent retourner en arrière vers un hyperpatriarcat car ils ne supportent pas la configuration moderne qui a validé des conquêtes féministes. Certaines conquêtes pas toutes. La critique des intégristes musulmans qui construisent par l’intimidation et la violence le sexoséparatisme dans les quartiers populaire délaissés par la République est légitime. Elle doit déboucher sur des mesures concrètes.

Mais il convient à ce sujet de ne pas globaliser « à la louche » sur ces quartiers populaires en les voyant totalement sous emprise des intégristes religieux, musulmans ou d’autres religions car cela opère une stigmatisation fausse.
Une stigmatisation qui peut relever d’une forme de racisme si l’on considère en outre qu’on y trouve des « populations non blanches » - Noirs, Arabes, Roms - comme disent les pro-intersectionnels mais aussi les racistes. En même temps, on ne saurait se voiler la face sur cette emprise. Il convient d’étudier le réel avec sérieux et rigueur.

Cf [MRAP] G.W. Goldnadel : le MRAP dénonce la haine des quartiers populaires,,du Président de France-Israël
http://www.mrap.fr/spip.php?article130.

Christian Delarue

1) La « gauche régressive » selon Gilles Kepel
cf Gilles Kepel : « Les islamo-gauchistes, ces charlatans ! » - L’Obs
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20161031.OBS0572/gilles-kepel-les-islamo-gauchistes-ces-charlatans.html

Ecouter aussi : Les djihadistes ont-ils réussi à diviser les Français ?
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/les-djihadistes-ont-ils-reussi-diviser-les-francais

Texte CD posté sur :

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article153055