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« Post-démocratie » : vers plus ou vers moins de démocratie ?

jeudi 13 février 2014, par Amitié entre les peuples

« Post-démocratie » : vers plus ou vers moins de démocratie ?

Le terme de « post-démocratie » est une notion vague qui indique juste une situation nouvelle en matière de démocratie. Mais le terme est flou sur plus d’un aspect.

I - Flou sur « l’avant » : Démocratie ?

D’abord ce terme laisse entendre que nous vivions, du moins dans les « démocraties avancées », sous des régimes reconnus comme démocratiques. Le terme ainsi posé sans adjectif ou sans aucune précision est fort contestable. Et en effet, il y a débat sur ce point. Deux angles critiques :

 Certains refusent d’assimiler la démocratie dite représentative à de la démocratie car elle serait au mieux une démocratie délégataire. Le vote est plus une dépossession qu’un pouvoir. Il transfère le pouvoir à des élus qui forment une caste dirigeante détachée du peuple démocratique-citoyen légal.

 D’autres évoquent la « démocratie réellement existante », un peu comme on a pu parler du socialisme réellement existant et en général, elle est regardée comme réduite, une « démocratie rabougrie ». Ici le terme « démocratie » est accepté mais aussitôt précisé.

II - Flou sur l’après.

D’abord, y a-t-il une rupture avec la situation antérieures ? Peut-on voir un « saut qualitatif » ? A défaut de changement net et bien visible il faut se contenter d’observer des tendances. Dans quel sens ? Avec ou sans contradiction dans la dynamique ?

Le mouvement va-t-il globalement vers plus de démocratie ou vers moins de démocratie ? Il y a en effet deux grandes voies qui s’ouvrent : soit la démocratisation des instances et institutions diverses, soit son inverse avec une tendance à la gouvernance autoritaire et oligarchique.

 Gouvernance : le mode régressif du moins de démocratie

S’agissant de l’Union européenne c’est très nettement la tendance à la démocratie-gouvernance qui domine. Les citoyens votent peu et sur des problématiques éloignées de la résolution des question européennes. L’Union européenne montre un système de commandement oligarchique ou la technique démocratique est très réduite, beaucoup plus que dans le cadre national. Il y a souvent un fossé sur ce point. Et on ne s’étonnera pas de trouver une correspondance tout aussi négative sur l’aspect social, avec un régime social plus réduit que les droits économiques et sociaux institutionnalisés dans les cadres nationaux.

Voici ce qu’on dit sur cette post-démocratie : « Le scénario le plus souvent envisagé met en scène une communauté dénuée de tout pouvoir, qui, malgré sa façade démocratique, est dominée par des lobbies ou des groupes d’intérêts et qui a abandonné sa capacité décisionnelle à des structures oligarchiques invisibles. »

in Réflexions sur la post-démocratie - La Vie des idées

http://www.laviedesidees.fr/Reflexions-sur-la-post-democratie.html

 Participation : le mode progressiste du plus de démocratie

La démocratie active s’exerce par plus de participation des acteurs. La démocratie n’est pas que votes. Il y a plus de débats, plus de socialisation, plus d’autogestion. Le cadre d’exercice est plus local ! Cela s’explique par un fort sentiment d’OPA sur les instances démocratiques aux niveaux supérieur.

 Si l’on raisonne dans le paradigme classique (démocratie représentative) on portera la critique par exemple sur le cumul horizontal (types de sièges) ou vertical (nombre d’années) des mandats.

 Si l’on raisonne sur un autre paradigme (celui de l’alter-démocratie), alors une place plus importante sera faite au tirage au sort (tas).

Dans tous les cas, la démocratie suppose de ne pas se soucier de sa nourriture et à un autre niveau elle suppose plus de temps de réflexion citoyenne face au travail mais aussi face aux divertissements divers ainsi que de bons médias

Christian Delarue

source : blog mediapart