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Patriarcat : Le mariage-viol en Egypte. C Delarue

samedi 2 mars 2013, par Amitié entre les peuples

Patriarcat : Le mariage-viol en Egypte.

Sur France inter, le soir du 22 février (vers 20h), une révolutionnaire égyptienne faisait état du réel de l’application de la religion dans son pays. Au nom de la religion, dès que la jeune fille atteint 22 ou 23 ans une pression familiale de tous les jours intervient pour qu’elle se marie. Le consentement donné est dés plus formel. Il n’est pas le signe d’un réel consentement mais celui d’une soumission à l’ordre patriarcal dont le mariage imposé est la pièce maîtresse.

Ce qui est commun dans sa famille se retrouve ailleurs. Il ne s’agit pas d’une famille particulière, issue d’un milieu intégriste, mais d’une situation courante, ordinaire dans la société égyptienne. La société égyptienne est structurée par un patriarcat lourd.

Dès qu’un homme intervient auprès des parents pour une demande en mariage les parents poussent au mariage de la fille sans se préoccuper de ses émotions, de ses sentiments. Les jeunes filles résistent plus ou moins mais cela débouche fatalement sur un mariage obligé. Le mariage d’amour est très exceptionnel en Egypte.

La conséquence de ce système de contrainte extrêmement puissant - bien différent de la pression marchande et publicitaire- est la légalisation du viol. Et il ne s’agit pas seulement que du viol de la première fois, de la nuit de noce. La jeune-fille a un mari qui lui est imposé et des relations sexuelles qu’elle refuse. Elle subie donc de 2 à 7 viols par semaine pendant plusieurs années. Et si elle se plaint, on lui demande d’accepter cela comme un fatum.

Le divorce est possible mais extrêmement difficile à mettre en oeuvre. Là encore, les proches demandent à la femme de reconsidérer la situation. Le divorce demandé par une femme est très très mal accepté, comme d’ailleurs l’infidélité des femmes (qui dans ce système de contrainte tombent aisément amoureuses d’un autre homme).

Cette révolutionnaire égyptienne soulignait en outre l’état de méconnaissance et de frustration entre les hommes et les femmes dans son pays. Si bien qu’il n’est pas rare que les hommes cherchent à toucher les femmes, plus ou moins discrètement, partout ou ils peuvent, dans les bus notamment. Le harcèlement est chose courante.

Contre cela il y a des stratégies d’évitement pour sortir et participer à la vie sociale malgré le sexoséparatisme ambiant. Il y a aussi un mouvement féministe qui porte un dur combat d’ensemble. Nous le soutenons.

Christian DELARUE

http://association.pour-politis.org/space/autre-monde/content/_7BCAD856-C2C8-4D95-9562-51E4931E1657

http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=32543

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/240213/patriarcat-le-mariage-viol-en-egypte