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ONU, Europe, Grèce, Turquie : I - Que faire de Chypre divisé ?

dimanche 4 avril 2010, par Amitié entre les peuples

Que faire de la division de Chypre ?

La carte de Chypre.
La grande fracture chypriote Philippe Rekacewicz — 2006

http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/chypre2

La question géopolitique.
Géopolitique de Chypre par François DOPFFER, le 12 février 2009

SUR LA QUESTION de Chypre, [...] l’évolution de la politique turque est plus incertaine. La logique de la candidature de la Turquie a conduit à une inflexion de la politique d’Ankara, favorisant le plan de règlement présenté par les Nations Unies. Mais la démarche n’est pas allée à son terme, en raison du refus de Nicosie de l’accepter, ainsi que des implications de politique intérieure en Turquie. L’élection présidentielle à Chypre les 17 et 24 février 2008 semble annoncer une politique de Nicosie plus ouverte, mais les incertitudes sur la négociation entre Ankara et Bruxelles et sur la crise politique intérieure en Turquie pourraient bien perpétuer le blocage de ce dossier.

La question de Chypre est une séquelle de la décomposition de l’Empire ottoman. Deux populations y coexistent depuis des siècles, une majorité de langue grecque et de religion orthodoxe, avec une minorité de langue turque et de religion musulmane. En 1878, lors du Congrès de Berlin [1], le Sultan, qui avait bénéficié du soutien britannique contre les ambitions russes, dut placer en contrepartie l’île sous administration de Londres, dont l’autorité s’exerça jusqu’en 1960. Après la deuxième guerre mondiale, un mouvement nationaliste grec, l’EOKA, lança en 1955 contre les Britanniques une guérilla dont le programme politique était l’Enosis, c’est-à-dire l’union avec la Grèce. Cette solution, inacceptable pour les Chypriotes turcs, fut écartée lors de l’indépendance de 1960, au profit d’un régime assez complexe, fondé sur le principe bicommunautaire, dont la raison d’être était de protéger la communauté turque en lui donnant dans les institutions une place supérieure à sa puissance démographique (18%). Garanti par la Grande-Bretagne, la Grèce et la Turquie, mais rejeté par les partisans de l’Enosis, ce régime dégénéra vite et aboutit à la paralysie, puis à des incidents graves dès 1963.

Entre 1963 et 1974, les Chypriotes turcs se retirèrent des institutions centrales. Dans la communauté grecque, la lutte politique se poursuivait entre les partisans de l’Enosis alors encouragés par la junte militaire d’Athènes et ceux de l’indépendance de Chypre conduits par le Président-Archevêque, Mgr Makarios. Le coup d’État fomenté en 1974 par les militaires grecs et leurs amis chypriotes pour renverser Makarios et réaliser l’Enosis, eut des conséquences catastrophiques pour Chypre. La Turquie intervint militairement en tant que garant des accords de 1960 et occupa, en deux phases, 37% du territoire chypriote, constituant une zone homogène d’un seul tenant au nord de Chypre, séparée du sud par une frontière infranchissable. Les interventions militaires de 1974 ont provoqué des disparitions des deux côtés (2500 personnes). Nombre de biens fonciers appartenant à des Chypriotes grecs et turcs ont été spoliés. Les monuments religieux ne sont pas entretenus. En 1975, un échange « provisoire » de populations aboutit à transférer 140 000 Grecs du Nord vers le Sud et 60 000 Turcs du Sud vers le Nord. Une force des Nations Unies surveille depuis 1964 la « ligne verte » qui sépare les deux communautés.

Pendant trente ans, jusqu’en 2003, les deux zones et les deux communautés de chaque côté de la ligne verte se sont tournées le dos. La partie grecque, qui a conservé la reconnaissance internationale, a connu un brillant développement (PIB de 18000 euros par tête en 2004) et est entrée dans l’Union européenne lors de l’élargissement de 2004. La partie Nord a proclamé son indépendance en 1983 sous le nom de République Turque de Chypre Nord (RTCN), mais, n’ayant été reconnue par aucun autre état que la Turquie, elle est restée isolée. Les échanges de la zone nord avec l’extérieur sont difficiles et ne peuvent pratiquement passer que par la Turquie.. De fait, la zone des chypriotes turcs n’a pu, en dépit de l’immigration de colons turcs (de 50 à 100 000 personnes), se développer aussi rapidement que la partie sud (PIB de 8000 dollars par tête en 2004). Une armée turque de 35000 hommes y stationne en permanence.

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Lire la suite de l’étude sur :
http://www.diploweb.com/Geopolitique-de-Chypre.html

Sur l’échec du plan Annan :
L’échec du plan Annan pour Chypre:un passage de témoin entre l’ONU et l’UE par Josselin Gauny

http://www.diploweb.com/forum/chypre07023.htm