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Le MRAP et les minorités.

jeudi 15 juillet 2010, par Amitié entre les peuples

Le MRAP et les minorités.

NB : Par deux fois j’ai usé récemment - mais pas au nom du MRAP - du terme « minorité » (1), inemployé au sein du MRAP.

 Le MRAP ne connaît pas les minorités, pas plus les minorités nationales que les minorités ethniques et encore moins les minorités raciales. Le MRAP ne connait pour faire court que les peuples avec ou sans droits notamment citoyens (vote) et culturels (droit de parler sa langue, de pratiquer sa religion) et des individus discriminés.

 Les distinctions d’Eric FASSIN (2) : Minorité contre communauté.

Mais le MRAP ne connait pas plus les communautés que les minorités. Ce qui n’empêche pas de retenir les distinctions qui suivent.

E Fassin écrit : Les mouvements sociaux font entendre des revendications minoritaires, et non multiculturalistes comme en Amérique du Nord. Ainsi, le CRAN ne célèbre pas une différence noire, mais combat les discriminations dont les Noirs sont victimes en raison de leur couleur. Il part d’une expérience de la discrimination, sans supposer une communauté. C’est bien pourquoi il compte des Blancs dans ses rangs, ainsi qu’une association d’amitié judéo-noire.

On sortira de l’alternative entre République et communautarisme en respectant la logique réelle des mouvements sociaux, et donc en parlant de minorités plutôt que de communautés. Encore une fois, c’est le constat des discriminations qui pousse à agir et à poser la question minoritaire. Une politique minoritaire n’est pas une politique communautaire.

La communauté suppose une origine commune, une culture partagée, bref, une identité. La minorité n’a pas un tel fondement : elle prend pour point de départ une expérience, qui est celle de la discrimination. Elle n’implique pas une différence en soi, mais un traitement différent. C’est pourquoi il vaut mieux parler de statistiques raciales et non ethniques : l’ethnie semble indiquer une origine ou une appartenance, alors que c’est la discrimination qui fait la race (et non la culture, ni bien sûr la biologie). La politique minoritaire n’est donc pas refermée sur une communauté : elle parle à la société tout entière, puisqu’elle soumet à la critique les normes sociales qui rendent possible la discrimination, alors même que la loi l’interdit.

Pour le MRAP, la discrimination ne fait pas la race mais le racisme. Pour le MRAP il n’y a pas de discriminations raciales mais des discriminations racistes . Et le fait que « notre vision du monde se racialise » (depuis quelques années) n’est aucunement positive. Il n’est qu’à écouter les propos d’un Zemmour et ceux des beaufs de la République de Hortefeux à Girot de Langlade.

Christian DELARUE

1) La mondialisation capitaliste et les différents cadres de la géopolitique impériale. C Delarue

etLes luttes de libération des minorités nationales. C Delarue

2) Pourquoi et comment notre vision du monde se « racialise »
Eric Fassin, sociologue, codirecteur de « De la question sociale à la question raciale ? »
http://www.lemonde.fr/