Accueil > Antisexisme - Féminisme > Reconnaissance (de soi , du groupe) / Mépris, réification, réduction. > La critique d’A. Honneth, une philosophie de l’émancipation. C Dornon

La critique d’A. Honneth, une philosophie de l’émancipation. C Dornon

dimanche 28 décembre 2008, par Amitié entre les peuples

La critique d’A. Honneth, une philosophie de l’émancipation. C Dornon

sous Philomag - Entretien - Axel Honneth : « Sans la reconnaissance, l’individu ne peut se penser en sujet de sa propre vie »

http://www.philomag.com/article,entretien,axel-honneth-sans-la-reconnaissance-l-individu-ne-peut-se-penser-en-sujet-de-sa-propre-vie,180.php

***
L’intérêt des travaux d’Axel Honneth réside dans le fait qu’il part toujours des expériences singulières et des expériences négatives ressenties par les individus au plus profond de leur chair.C’est la raison pour laquelle il ne dissocie pas la politique d’expériences psychologiques.

Cette option théorique implique une méfiance vis à vis de l’universel abstrait et de la morale kantienne, Honneth reprend à son compte la distinction hégélienne entre la Möralität et la Sittlickeit. Il ne privilégie pas la vue surplombante.

On peut dire qu’ Honneth construit une philosophie de l’émancipation car il met en doute l’idée selon laquelle les institutions libérales des sociétés démocratiques suffiraient à satisfaire les individus et à donner des conditions de la vie bonne c’est- à- dire des conditions qui permettent des conditions minimales de reconnaissance et d’estime de soi qui sont les seuls et uniques éléments de la construction d’un rapport positif à soi.

Enfin Honneth se réfère aux mutations du nouveau capitalisme et donne des exemples précis de fragilisation des identités sociales au sein de conditions de vie stigmatisantes et disqualifiantes, ce qui est particulièrement vrai dans son dernier livre traduit en français La société du mépris.

Comme sa pensée fonctionne sur le principe de la mise à jour , c’est une pensée qui démystifie les pratiques faussement libératrices du nouveau capitalisme et c’est la raison pour laquelle la notion marxienne d’idéologie conserve toute sa fécondité et sa virtualité critique. Il est ainsi très facile aux lecteurs d’épouser son raisonnement car il est rare que les mécanismes sociaux du capitalisme néolibéral n’engendrent pas des expériences du déni de reconnaissance.

Céline DORNON

Titulaire d’un master 2

Ecole Normale Supérieure Lettres et sciences humaines