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La Marche antiraciste de 1983 : La « doxa » antiraciste et le racisme profond. Rebond 6.
mercredi 22 novembre 2023, par
La Marche antiraciste de 1983 : La « doxa » antiraciste et le racisme profond. Rebond 6.
Une conférence (1) a permis, dans une première partie, de revenir longuement en arrière pour expliquer le puissant racisme anti-maghrébin qui sévissait en France avant la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : le constat d’abord, son explication ensuite. Une seconde partie envisageait les suites sous plusieurs pistes.
Le MRAP a entendu en mars 1984 (Assises) venant de certains marcheurs du mouvement autonome des jeunes français issus du Maghreb et d’autres composantes de la Marche le message surtout adressé à SOS Racisme : il ne suffit pas de faire état d’une « doxa antiraciste » venue de l’UNESCO sur l’inexistence des races et combattre un racisme d’injures par ailleurs réprimé par la loi, il faut voir aussi comment nos parents subissent dans les quartiers délaissés de la République une situation sociale extrêmement dégradée tant dans le travail, que le logement, l’habitat (le quartier au-delà du logement) et la santé, situation qui renvoie elle aussi à du racisme bien que cela soit tu, ou non vu et ce non seulement à droite, ce qui se comprend, mais aussi à gauche ce qui peut surprendre.
Voilà une critique qui fut entendue au MRAP puis de nouveau oubliée.
Il faut alors, peut-être, revenir à ce qu’on a pu appeler la « doxa antiraciste » expression signalée par mon jeune ami du MRAP Jawad Boudjadja (sa thèse) car si cette doxa a bien existé - son fil théorique venu de l’après-guerre a débouché sur la loi de juillet 1972 - elle ne fut pas dominante. Tout mon exposé de première partie montre la forte ampleur du racisme anti-maghrébin de 61-62 jusqu’à 1983 (constat) et sa source dans une identification contrariée à une Grande France coloniale (explication).
L’émergence d’un antiracisme spécifique mais massif, après 1983, est du à l’énorme visibilité de la « petite main » de SOS Racisme et du slogan « Touche pas à mon pote » . Il fut spécifique car superficiel mais néanmoins de masse. Superficiel car ne s’attaquant qu’aux injures racistes dans la police et ailleurs - ce qui est déjà bien et à percevoir comme une conquête - mais pas à aux structures sociales de l’exclusion (au travail, au logement, etc) , ce qui constitue une indéniable faiblesse. Conquête très limitée donc.
Le MRAP a engagé en 1984 aux Assises de mi-mars mais aussi pendant la Convergence 1984 (les rouleurs) un grand débat - avec des courants internes non cités - sur les questions qui émergeaient à savoir assimilation, intégration mais aussi et surtout insertion . Le couple assimilation-intégration était. destiné à être répété, étudié, critiqué pendant une vingtaine d’années (cf rebond 5). Le terme « insertion » économique et sociale visait pour le MRAP à promouvoir une réponse d’égalité face aux exclusions dans le travail, le logement, l’habitat. Un autre thématique est apparue durant l’année : la citoyenneté pour celles et ceux qui ne l’avait pas car simple résident. Ce fut acté au congrès du MRAP de juin 1985.
Christian Delarue
CN du MRAP Délégué à l’altermondialisme, ATTAC, CADTM, Forum
Commission extrême-droite du MRAP
Syndicaliste anti-fasciste et anti-fascisation
1) Conférence du MRAP à St Lo
http://amitie-entre-les-peuples.org/Conference-debat-sur-les-40-ans-de-la-Marche-contre-le-Racisme-et-pour-l