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L’amour comme envol chez le matérialiste. C Delarue

dimanche 15 avril 2012, par Amitié entre les peuples

L’amour comme envol chez le matérialiste.

Avoir une aile cassée comme expérience de la perte de la relation d’amour.

A rapprocher de « L’amour « communiste » d’Agnès HELLER ». C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1783

1) L’amour comme envol chez le matérialiste.

C’est là la philosophie d’André Comte-Sponville développée dans Icare.

Un athée connait d’abord l’expérience basique et élémentaire de l’émotion amoureuse partagée entre deux amants. Si elle dure elle se transforme alors en sentiment d’amour et elle prend toute sa beauté toute sa valeur. Le beau et l’authentique est une expérience spirituelle accessible aux athées qui ne se disent pas particulièrement « spirituels ». Peu enclin à mettre des majuscules partout ils sont alors en droit de parler d’ Amour. La majuscule est pour l’Amour sublime partagé.

La conception de l’amour chez un athée matérialiste n’est pas plate et basse comme pourrait le croire certains théistes (pas tous). Pour un matérialiste (athée) dit André Comte-Sponville le « haut » ne préexiste pas pour descendre ensuite sur les humains. La grâce amoureuse ne tombe pas du ciel comme un cadeau pour ceux qui l’ont mérité. Pour un athée , c’est le processus inverse qui se produit. Les humains, comme Icare, produisent leur propre élévation et transcendance.

Un athée s’élève. Il déploie ses ailes pour atteindre le grand ciel de l’Amour. Parfois il ne connait que des petits amours pratiqués à même le sol. Mais il ne reste pas nécessairement au sol. Bien qu’il ne méprise pas ce qui se fait au sol il a la possibilité de s’élever. Le bonheur amoureux des athées est dans la réalisation de soi, dans l’auto-élévation, sans Dieu.

2) « Avoir une aile cassée » comme expérience de la perte de la relation d’amour.

L’Amour avec un grand A est une expérience durable possible pour un athée matérialiste. Mais le vol à haute altitude peut connaître des turbulences qui cassent les liens d’amour.

Quand l’Amour s’éteint l’humain chute et reste au sol avec une aile cassée. L’image est parlante. L’athée connait les affres de la séparation amoureuse et souffre. Il peut rester avec une aile cassée quelques mois ou parfois plusieurs années. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra de nouveau connaitre l’envol amoureux.

Souffrir de la séparation ce n’est pas souffrir de la perte de l’appropriation privée. Il faut lire ici ce qu’écrit Agnès Heller sur le mariage patriarcal monogamique lié au capitalisme et à la généralisation de l’appropriation privée. Une perspective communiste pourrait changer cela.

Christian DELARUE

25 Juillet 2011

Traité du désespoir et de la béatitude« T1 Le mythe d’Icare, T2 Vivre. »Icare fabrique ses ailes, monte, puis tombe ; l’âme de Platon perd ses ailes, tombe puis remonte".