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Cinquante années d’une lutte inégale. Histoire du Fatah

vendredi 10 mai 2013, par Amitié entre les peuples

Cinquante années d’une lutte inégale. Histoire du Fatah

par Maurice Magis, août 2009

C’était en octobre 1959 à Koweit. Un petit groupe de jeunes universitaires palestiniens qui avaient tous fait leurs études au Caire décide de créer un Mouvement de libération nationale palestinien. C’est-à-dire l’acronyme du Fatah (inversion de Hataf en arabe). Une appellation copiée sur celle du FLN algérien qui constituait alors, en pleine guerre d’indépendance de l’Algérie, un modèle pour les mouvements de libération arabes. On est un peu plus de dix ans après 1948 et la création d’Israël, ce que les Palestiniens appellent la « Nakba », la « catastrophe ». Le peuple palestinien ne se remet pas de l’exode forcé de plus de la moitié de la population de la Palestine historique, charcutée par le plan de partage de l’ONU pour faire place à l’État d’Israël.

Il est éclaté entre les divers pays arabes qui ont accueilli les milliers de réfugiés - Liban, Syrie, Jordanie, Irak, Koweit et pays du Golfe - et ceux qui vivent sous occupation, qu’elle soit israélienne, jordanienne ou égyptienne. La Cisjordanie est sous la botte jordanienne et la bande de Gaza sous la « protection » de Nasser, le président égyptien, qui se pose en libérateur de toute la nation arabe. Les deux régimes entendaient bien utiliser la cause palestinienne, considérée comme sacrée par l’ensemble de l’opinion publique arabe, au mieux de leurs intérêts respectifs.

En fait, l’embryon du futur Fatah naît et se développe au sein de la Ligue des étudiants palestiniens, constituée au Caire en 1951 et dont Yasser Arafat sera élu président en 1953. Elle regroupait des étudiants de toutes les tendances politiques. Beaucoup venaient des Frères musulmans, mouvement islamiste né en Égypte trente ans plus tôt, mais on y trouvait aussi des baasistes, des communistes, des nationalistes arabes, tous mus par la volonté de libérer la Palestine.

Parmi les fondateurs du Fatah se trouvaient Yasser Arafat, Khalil Ibrahim Wazir et Salah Khalaf |1| qui deviendront les trois grands organisateurs de la lutte armée contre Israël - mais aussi Farouk Kaddoumi, en principe toujours dirigeant en titre du Fatah mais en rupture totale avec l’Autorité palestinienne (il n’a jamais accepté les accords d’Oslo), et enfin Mahmoud Abbas, l’actuel président de cette Autorité. Il est ainsi l’un des derniers chefs historiques d’un mouvement composite qui a connu bien des vicissitudes en cinquante années de luttes.

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