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Catalogne : loi et ordre (des proxénètes) S Dahan

lundi 7 janvier 2013, par Amitié entre les peuples

Catalogne : loi et ordre (des proxénètes)

DAHAN Sylviane
4 janvier 2013

Un cocktail Molotov, une voiture bourrée d’explosifs, une alerte à la bombe... Ces dernières semaines, le Paradise macro-bordel de La Jonquera, l’un des plus grands d’Europe, a fait parler de lui. S’il y avait des doutes sur les dessous de la prostitution, voici la preuve qu’il s’agit d’une industrie étroitement liée au crime organisé. Et ce milieu ne badine pas sur les moyens quand il s’agit de « régler des comptes » ou de se partager un morceau du gâteau.

L’épais casier judiciaire du patron du Paradise a été largement diffusé dans la presse. Personne ne peut croire que ce proxénète, condamné par maints trafics, soit autre chose qu’un homme de paille derrière lequel se cachent de puissants investisseurs dont l’honorable réputation conseille de rester dans l’ombre. Et que dire de ces « collecteurs de fonds » masqués et armés de fusils à répétition ? Ici, il n’y a pas non plus de surprise. Du moins, pas pour la police : les Mossos d’Esquadra – la police catalane - sont parfaitement au courant des clans mafieux opérant dans la zone frontalière. Il s’agit de gangs de trafiquants et de proxénètes qui contrôlent le flux des filles, pour la plupart étrangères, qui échouent dans l’industrie prostitutionnelle. Ces réseaux criminels gèrent l’ordre social sur les routes de la région. Les policiers savent à quel prix sont loués les ronds-points, quand un clan décide de « mettre au travail » ses filles dans une zone contrôlée par une autre bande. Non, nous ne parlons pas de la ville de Chicago des années vingt, mais des Pyrénées catalans au temps de la mondialisation.

Mais si tels sont l’état d’esprit et les mœurs de ces « hommes d’affaires », à quoi peut-on s’attendre pour ce qui est du traitement accordé aux femmes prostituées, que ce soit dans les nombreux clubs de la région ou en bordure de route ? Cependant, en dépit de l’extrême violence que reflètent les événements de ces derniers jours - et malgré leur projection médiatique, aussi bien dans la presse écrite que dans les différentes chaînes de télévision - personne ne s’est inquiété des filles. Elles n’ont pas de nom, d’histoire, de craintes ou de désirs qui méritent d’être mentionnés. Fugitivement, des reportages télévisés ont montré des silhouettes de femmes, debout sur des talons vertigineux, à l’aube, revenant au « turbin » une fois dissipée l’alarme… qui avait forcé l’évacuation de près d’un millier de clients qui avaient choisi cet endroit pour fêter l’arrivée du Nouvel An. De toute évidence, il fallait que les filles « rattrapent le temps perdu » sitôt rétablie la « normalité ».

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http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27477