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République néolibérale : Un Président pour tous ? Christian DELARUE

dimanche 15 avril 2018, par Amitié entre les peuples

République néolibérale : Un Président pour tous ? Christian DELARUE

Drapé derrière l’écran de fumée de la République et de l’intérêt général, notre Président Macron - que plusieurs sociologues et économistes qualifient de Président des riches, tout comme M Sarkozy jadis - se dit Président de tous les français. Est-ce vrai ? Est-ce seulement possible ?

Ne faut-il pas plutôt affirmer l’hypothèse que c’est très souvent un « effet de langage communautaire » - vaguement universaliste - qui masque des choix politiques. On a évoqué la France-Entreprise avec la Nation derrière la finance tout comme les ouvriers derrière le patron . Quid des services publics qui produisent de la valeur d’usage et de « l’inestimable » (JM Harribey) pour construire une société « qui se tienne » avec une certaine cohésion sociale grâce à la justice sociale, laquelle ne s’accommode guère de riches plus riches et de pauvres plus pauvres, mais au contraire de riches moins riches et de pauvres moins pauvres. Ce combat vers moins d’inégalités reflète une tendance vers plus de civilisation. Le contraire du néolibéralisme qui porte le chaos et la barbarie.

Bref le Président de tous, ce serait faux le plus souvent.

Même Hollande à qui nul ne prête à ma connaissance ce qualificatif de « Président des riches » - même au moment de l’affaire des « sans dent » - n’a pas pour autant été le « Président de tous ». Forcément, vu notre système économico-social- il a du prendre ou accepter des mesures bénéficiant aux riches du 1%. Il a du prendre aussi quelques mesures qui ont pu prendre l’apparence d’une faveur faite aux classes populaires privées ou publiques. Mais ce « en même temps » avant l’heure ne signifie nullement « équilibre » et « gouvernance au centre » et in fine « Présidence pour tous et toutes ». Car il a, lui aussi, conforté la tendance néolibérale lourde sur 35 ans à la « désaffiliation du salariat stable » (public ou privé) et à la paupérisation de ce salariat (cf loi de paupérisation de M Besançon sur Mediapart) et ce via le chômage et la précarité, ce mal endémique maintenu et même conforté qui ne frappe pas que les jeunes de 18 à 32 ans.

Christian DELARUE