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[REPORTERRE] : La hausse de 2C de la temperature mondiale serait apocalyptique predit un rapport du Giec

vendredi 25 juin 2021, par Amitié entre les peuples

REPORTERRE : La hausse de 2C de la temperature mondiale serait apocalyptique predit un rapport du Giec

D’après un rapport interne du Giec, les conséquences du réchauffement climatique sont encore plus dramatiques que prévu. À la veille des négociations internationales sur le climat, les scientifiques appellent à un sursaut : « Nous avons besoin d’une transformation radicale. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation », alertent-ils.

L’humanité est au seuil d’une catastrophe majeure et le dérèglement climatique est en train de prendre une tournure apocalyptique. C’est en substance le contenu d’un document interne du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) que l’Agence France Presse s’est procuré. Dans un résumé technique de 137 pages, plusieurs centaines de scientifiques affirment que les conséquences dévastatrices du réchauffement sur la nature et l’humanité vont s’accélérer. Ses effets risquent d’être palpables bien avant 2050, prédisent-ils. Certains seront même inéluctables, quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, d’après le Giec, l’extinction des espèces, la malnutrition et les pénuries d’eau sont d’ores et déjà inévitables.

L’une des grandes nouveautés introduites par ce document est l’abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. Le Giec estime désormais que dépasser les 1,5 °C de hausse des températures par rapport à l’ère préindustrielle pourrait entraîner, « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». Ces analyses rendent caduc l’accord de Paris de 2015 où les pays du monde s’étaient engagés à limiter le réchauffement à 2 °C. Une action jugée insuffisante si l’on veut éviter la catastrophe.

En outre, les scientifiques rappellent que le seuil de 1,5 °C est presque atteint. Depuis le milieu du XIXe siècle, les températures moyennes ont augmenté de 1,1 °C. Selon l’Organisation météorologique mondiale, rattachée à l’ONU, la probabilité que ce seuil soit dépassé dès 2025 est de 40 %.

Presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par trois ou quatre catastrophes météorologiques simultanées

Le ton du document est alarmiste. « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, écrivent les scientifiques. Mais l’humanité, elle, ne le peut pas. […] Le pire est à venir, poursuivent-ils, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre. »

À l’heure actuelle, l’humanité n’est pas en mesure de faire face aux dégradations entraînées par le réchauffement climatique, préviennent les auteurs du rapport. « Dans tous les systèmes de production alimentaire, les pertes soudaines s’accroissent », notent-ils. Même en limitant la hausse à 2 °C, jusqu’à quatre-vingt millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici à dix ans, énumère le Giec. Si la température augmente de 1,5 °C à 2 °C, 1,7 milliard de personnes supplémentaires seront exposées à de fortes chaleurs, 420 millions à des chaleurs extrêmes et 65 millions à des canicules exceptionnelles tous les cinq ans. En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par la hausse du niveau de la mer, ajoute-t-il. ( )

Pour certains espèces et écosystèmes, il est peut-être déjà trop tard. Les scientifiques mettent en avant le cas des récifs coralliens, dont un demi-milliard de personnes dépendent. Ils évoquent aussi l’avenir en sursis des animaux de l’Arctique, un territoire qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne. « Même à 1,5 °C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter », souligne le rapport. Certaines régions (est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par trois ou quatre catastrophes météorologiques simultanées, avec des canicules, des sécheresses, des cyclones, des incendies, des inondations, etc.

« Une transformation radicale est nécessaire  »

Nous entrons donc dans une ère d’incertitudes où tout peut s’emballer. Les scientifiques mentionnent dans leur document les différents « points de bascule » qui peuvent entraîner le climat mondial vers des changements violents. Par exemple, au-delà de 2 °C, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest pourrait nous amener à un point de non-retour. L’Amazonie, elle, serait transformée en savane.

La fuite de ce document intervient à un moment clé. En novembre prochain, des négociations internationales se dérouleront lors de la COP26 à Glasgow (Écosse). Mais le rapport d’évaluation complet du Giec, lui, ne sera officiellement publié qu’en février 2022, soit trop tard pour peser sur les réunions cruciales de cet automne.

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