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POLE PUBLIC FINANCIER : Extrême-droite et outil de réorientation des flux monétaires et financiers. C Delarue.

mardi 24 janvier 2012, par Amitié entre les peuples

POLE PUBLIC FINANCIER : Extrême-droite et outil de réorientation des flux monétaires et financiers.

(liste polpubfin ouverte par Loic Daguzan),

La constitution de ce collectif Pour un pôle public financier est une bonne chose du point de vu de la diffusion de repères collectifs pertinents pour lutter contre le désespoir des « couches populaires » et plus largement du peuple-classe français. Cela fait pièce au FN. C’est mon propos.

On sait que le FN joue sur la perte de crédibilité populaire des politiques, de la droite - sarkozyste mais aussi de centre-droit- comme des gauches pour avancer son programme de dupe. Cette perte de crédibilité tient au fait qu’une certaine gauche plaide pour une Europe sociale et citoyenne - ce qui est positif - mais sans avoir les moyens de la construire (sans parler pour certains de son peu de volonté politique). Cela dure maintenant depuis quelques années. Cela se voit. Cela se sait. Une large fraction du peuple n’y croit plus. C’est un premier débat.

Ce n’est pas - pour certains du moins - qu’ils ne croient plus la pertinence d’une « solution européenne », c’est qu’ils ne voient pas de réelles forces - suffisamment massives - aussi bien politiques (les gauches) que sociales (syndicats ou acteurs de la société civile) suffisamment armées pour réaliser ce programme social et démocratique. Du coup - et c’est un balancement automatique - ils voient ce qu’ils perdent au plan national, et ce sans être nécessairement nationaliste. C’est un second débat.

L’Etat social et démocratique est en voie de réduction au plan national mais il est toujours là. Il est donc important de reprendre la main de façon offensive mais réaliste c’est à dire avec la nette perception que c’est possible. C’est possible avec une appropriation publique-sociale de l’outi économique de réaffectation des ressources monétaires vers tout ce qui est perçu comme œuvrant à la satisfaction des besoins sociaux. Cette phrase définit le pôle public bancaire et financier. C’est cela qu’il convient de populariser dans les divers cercles . C’est un troisième débat.

Cette ré-appropriation publique pourrait être faite par le FN - ce n’est pas dans leur programme - de façon autoritaire - façon V Orban - et au service du capital mais pas pour la satisfaction des besoins sociaux. Grosse différence. Le slogan du « capitalisme populaire » est un mensonge. C’est là , à cette bifurcation, qu’une réappropriation publique à vocation démocratique et sociale fait la différence. Il faut avoir la volonté politique de la réappropriation elle-même - gros débat - mais aussi celle de son orientation. Les syndicats, les gauches politiques et l’altermondialisme entendent bien appuyer sur ce double volet social et démocratique. L’extrême-droite ne fait pas cela. Ne le fera pas. C’est le 4 ème débat. Le plus important.

Du coup, c’est moins les aspects techniques - autour de qui ? CDC ? Autre ? Etc... - que le volet politique qu’il faut développer. Ce qui va nous obliger, à mon avis, à creuser ce que signifie « social » et « démocratique ». Le fait qu’une liste des droits sociaux figure comme fin du pôle public bancaire est un bon point pour faire pièce à la démagogie frontiste. Quant au volet démocratique, il est possible d’avancer deux ouvertures une de type délégataire qui vise à élire des représentants des personnes-cibles des droits, l’autre de type démocratie directe pour décider d’une grande orientation sans dispositif technique qui dissuaderait de l’exercice citoyen.

Voilà mon introduction en défense de ce collectif Pour un pôle public financier ; les autres points viendraient après.

Je crois aussi que cette proposition pourrait être reprise ailleurs en Europe et que cela lui donnerait encore plus de force. Mais pas tous les débats en même temps.

Christian DELARUE