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La société ukrainienne entre ses oligarques et sa Troïka - C Samary

dimanche 23 février 2014, par Amitié entre les peuples

La société ukrainienne entre ses oligarques et sa Troïka

28 janvier par Catherine Samary

Le 14 janvier 2014, le vote à l’arraché par le parlement ukrainien, d’un arsenal de lois extrêmement répressives, marque un tournant dans la crise politique qui affecte le pays depuis novembre |1|. Des affrontements de rue et plusieurs morts ouvrent une dynamique imprévisible. Alors que le PC ukrainien (membre de la coalition au pouvoir – 14 % de sièges) préconise un référendum sur les choix internationaux de l’Ukraine, un bras de fer oppose le Parti des régions du président (majorité parlementaire de 33,27 %), qui prend un cours répressif et une opposition qui réclame, comme les manifestants, sa démission – sans autre programme alternatif et cohérence que cet objectif.

Quels sont les enjeux sous-jacents ?

Le 21 novembre 2013, le président ukrainien Viktor Iakounovitch, à la tête du Parti des régions au pouvoir depuis 2010, refusait, de façon inattendue, de signer l’Accord d’association avec l’UE. Ce camouflet infligé par un pays de plus de 40 millions d’habitants, qui joue un rôle géopolitique charnière, met en crise le projet de partenariat oriental offert par l’UE depuis 2009 à six pays frontaliers |2| et qu’elle estime contradictoire avec l’insertion de ces mêmes pays dans l’Union douanière et les projets d’Union eurasienne dominés par la Russie. Le soutien explicite des États-Unis et des diplomaties européennes aux manifestants – autant que le chantage russe sur les prix de l’énergie et les accords commerciaux – illustre l’importance d’enjeux économiques géostratégiques sous-jacents. En pleine crise politique, en décembre, l’envol du président ukrainien Ianoukovitch vers la Chine, avant qu’il ne se rende en Russie a été peu souligné : les accords croissants noués avec Pékin visent à atténuer les dépendances de l’Ukraine envers sa “troïka” – UE, FMI et Russie.

Les manifestants de “l’Euro-Maïdan”, qui ont établi leurs campements depuis novembre sur “la place” (Maïdan) de l’Indépendance, et les centaines de milliers de ceux qui les ont rejoints à plusieurs reprises, sont-ils simplement “pro-européens” comme on les décrit ? Le pouvoir en place est-il d’ailleurs “pro-russe” dans cette Ukraine profondément attachée à son indépendance et historiquement divisée entre ses régions orientale et occidentale ?

http://cadtm.org/La-societe-ukrainienne-entre-ses