Accueil > Altermondialisme > Autre France > Justice, police > L’ESCALADE JUDICIAIRE - Jean-Luc Mélenchon

L’ESCALADE JUDICIAIRE - Jean-Luc Mélenchon

samedi 29 décembre 2018, par Amitié entre les peuples

L’ESCALADE JUDICIAIRE - Jean-Luc Mélenchon

http://amitie-entre-les-peuples.org/L-ESCALADE-JUDICIAIRE-Jean-Luc-Melenchon

Ce qui se passe dans les tribunaux quand des gilets jaunes sont jugés pour avoir participé à une manifestation est choquant de dureté. Depuis le début du quinquennat une pression s’exerce en permanence sur les magistrats pour suivre les objectifs du pouvoir politique. Oh, bien sûr, la loi est appliquée et rien qu’elle. Cela va de soi. Mais la loi s’est considérablement durcie sous la houlette de la très Macroniste ministre Beloubet.

Et la nouvelle loi qui est en cours de discussion montre que cela n’est pas fini : de nouvelles mesures sont en marche contre les libertés individuelles. Dans l’immédiat, au prétexte des violences commises par quelques-uns, la ministre Beloubet et le président lui-même ont réclamé et affiché une volonté de « fermeté », une « sévérité » et un maximalisme répété. C’est une façon de donner des consignes sans laisser de traces.

Elles vont toutes dans le sens de la punition la plus sévère. C’était bien sur une posture devant une partie de l’opinion friande de ce type d’attitude. Mais on voit bien que cela va au-delà. Ce sont bien les procureurs, sous l’autorité de la ministre qui réclament des peines maximums partout. L’ambiance ainsi créée et les préjugés de classe font le reste. Des gens sans casier judiciaire se prennent partout des peines de prisons fermes au motif fumeux que l’on connait de leur « réunion dans l’intention bla bla bla ». Au total un environnement très autoritaire se constitue dans notre pays.

On a vu le niveau de violences déployées sur le terrain par l’usage massif de munitions très dangereuses qui ont éborgné ou mutilé un nombre significatif de gens sans que le pouvoir ne manifeste la moindre émotion sur le sujet. Puis on a vu l’indifférence totale aux morts victimes de contre manifestants. La minute de silence que j’ai proposé à l’assemblée nationale à leur mémoire a fini par percer le mur d’indifférence. Mais si les députés LREM se sont levés avec nous, le gouvernement est resté assis en ultime signe d’arrogance.

On a aussi assisté à une séance coordonnée d’interpellation et de garde à vue des leaders départementaux gilets jaunes le samedi où Éric Drouet a été embastillé. Viennent désormais les peines lourdes. Tout cela dans une ambiance médiatique de dénigrement permanent et de stigmatisation qui fonctionne comme autant d’appel à la haine et au conflit. L’épisode de la quenelle mis en scène et diffusé en boucle selon la technique désormais bien connue, a soulevé de dégout tous ceux qui ont été témoins de cette manipulation médiatique d’un fait isolé et sans autre sens que la stupidité de ceux qui s’en sont rendus coupables. Il est frappant que le journal « Ouest France » en ait fait les frais. Des groupes de gilets jaunes, écœurés d’être assimilé à des antisémites, ont intercepté plusieurs camions qui en assuraient la livraison. Certes il s’agit d’une des journaux les plus sectaires du pays et sa situation de monopole rend insupportables les abus auquel il se livre en permanence par pure idéologie.

Mais il est frappant de devoir constater à quel point de tension conduit l’insupportable arrogance des tous puissants de ce pays dans l’usage qu’ils font de leurs outils de domination. Les ruptures qui se consomment dans ce moment de gilets jaunes se multiplient. Le recul du consentement aux autorité se diffuse. Les plaies se multiplient. Elles ne se refermeront pas de sitôt.

JLM sur Facebook L’Humanité