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De l’Etat pénitence a un nouvel Etat providence pour le peuple-classe.

vendredi 24 mai 2019, par Amitié entre les peuples

De l’Etat pénitence a un nouvel Etat providence pour le peuple-classe.

« L’Etat pénitence remplace l’Etat providence » (L Wacquant) . C’est encore plus vrai aujourd’hui sous M Macron. Nombreux sont celles et ceux qui remarquent que M Macron fait de l’extrême-droitisme en s’en défendant !

Que signifie la formule ? Que le « capitalisme dur mais pro-européen » cogne férocement tant économique qu’avec les LBD, tout en s’opposant dans le verbe au « capitalisme dur national », à composante soit souverainiste (de droite ) soit xénophobe et raciste (extrême-droite), qui en Europe cherche faussement à se présenter comme alternative au libéralisme autoritaire façon Macron ou Merkel. Dans les deux cas il y a régression sociale et xénophobie : refus des migrants, baisse des droits sociaux et des services publics ! Rien n’indique que cette régression sociale va s’arrêter !

Résistance d’en-bas : Plus l’Etat social s’amenuise, plus des résistances populaires et sociales surgissent, plus la répression se fait forte ! Mais les classes populaires refusent un effondrement de l’Etat social ! Un autre Etat providence - bien différent de celui construit entre 45 et 75 - pour le peuple-classe de France est nécessaire et possible .

I - Etat pénitence : Sur-pénalisation d’en-bas par la classe dominante et ses appuis.

A) Éléments de réflexion

a) - Première série

1) Et si, après tout, nous n’étions pas capables de savoir réellement ce que veut dire punir" Michel Foucault 1976

Pour autant on ne cesse pas de porter atteinte au corps et aux biens ainsi qu’aux droits et libertés pour punir.

2) « Il n’y a pas de peine juste » titre d’un livre (Odile Jacob 2004)

Au regard de ce qui surgit au niveau des élites (Benala) comme au niveau des classes populaires (Gilets jaunes) j’ai émis, comme d’autres, l’hypothèse d’une « sur-pénalisation d’en-bas » et d’une « sous-pénalisation d’en-haut ».

b) - Recherches complémentaires

3) Georges Rusche a fait jadis référence aux 2 nations de Disraeli : « les riches et les pauvres qui composent le peuple » (221) Ces derniers subissent économiquement et pénalement !

4) Il y a souvent un rapport entre chômage et pénalisation : quand le chômage monte, les peines aussi.
Cf Godefroy et Laffargue 1991 : « Changements économiques et répression pénale : plus de chômage, plus d’emprisonnements »

La « sur-pénalisation d’en-bas » n’est pas la solution. Il faut inverser le processus !

XX

Inverser le processus : Moins de répression , plus d’égalité !

II - Un autre Etat providence pour le peuple-classe de France est nécessaire et possible .

Avec « la main gauche de l’Etat » (Bourdieu) et un puissant mouvement social et populaire, allons vers la construction d’un nouvel Etat providence pour le peuple-classe. Ce n’est pas l’Etat pénitence la solution ! Ce n’est pas la répression des classes sociales modestes !

Vivent les services publics et entreprises publiques - exemple : contre le « tout camion » un autre Rail est possible et nécessaire . Vivent des lois sociales pour la production des besoins sociaux et la redistribution des richesses.

Porter critiques constantes des puissants le 1% mais aussi - ne pas les oublier - de leurs appuis a savoir le patronat des secteurs de forte exploitation de la force de travail : bâtiment, hôtellerie, etc... Ces secteurs emploient des sans-papiers et des français sur-exploite.e.s, dont beaucoup de femmes. On use alors des procédés de divisions racistes et sexistes pour maintenir les dominations au travail mais aussi hors travail ( répercussions dans le logement, la sante, etc)

Solution par en-haut : Revendiquer les 32h ou les 30 h hebdo pour tous et toutes, migrant.e.s ou simples résidents inclus. Sans perte de salaire pour les 99% d’en-bas.

La démocratisation de la société est un processus contraire au travaillisme soit la proposition des élites et du Medef de faire travailler plus celles et ceux qui travaillent déjà.

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Autre chose en France et en Europe !

Ni LREM ni RN

III - Les Gilets jaunes, une nouvelle force de frappe contre la domination économico-sociale et politique d’en-haut !

Du 17 novembre 2018 au 17 mai 2019 en France il y a eu six mois de luttes sociales inédites des Gilets jaunes . Auparavant il y eu des luttes syndicales. Il y en a encore. La CGT, sort de son Congrès de mai 2019 avec la volonté de mener la bataille.

Après la suite « Justice sociale, fiscale et territoriale combinée à justice climatique et environnementale » il y a eu volonté de changement démocratique avec recherche d’un autre système démocratique.

Une première critique pro-émancipation : La démocratie ne saurait s’acclimater à un populisme nationaliste mobilisé par l’extrême-droite ! Une sorte de communautarisme national s’accommode bien en effet du capitalisme et de sa violence économique comme de la répression et du racisme ! Une fraction des gilets jaunes est ici visée ! Certes certains GJ méritent une ferme critique (sans généraliser) - car relayant des thèses très réactionnaires (xénophobie, racisme) - mais cela ne saurait constituer un abandon des forces pratiquement critiques !

Le mouvement d’ensemble GJ constitue bien une opportune puissance de feu contre les inégalités socio-économiques , une critique pratique et soutenue des élites néolibérales et de la classe dominante, une contestation qui restait sinon absente du champ contestataire classique (un syndicalisme trop peu menaçant car trop en compromis pour certains syndicats) du moins sans portée décisive. Les mouvements écologistes - que nous ne mésestimons pas - sont plus en retrait sur les revendications sociales !

Ce mouvement des GJ s’oppose à l’Etat mais aussi, derrière, aux élites et une classe dominante qui ensemble répriment tant socialement et économiquement (austérité) que par police et justice. Et ce durement. Et l’on n’a pas tout vu.

Cela risque fort de se poursuivre crescendo. Il faut quand même bien mesurer, avec les « casses sociales » et les politiques d’austérité, tout ce que subissent les classes dominées, celles des quartiers populaires d’abord, puis les autres classes sociales dominées ensuite, tant du privé que du public ! Les syndicats de fonctionnaires mais d’autres syndicats sont aussi mobilisés.

Le repli national vers un capitalisme xénophobe est certes a critiquer. Mais on ne saurait se taire à ce prétexte contre les méfaits de l’Union européenne, de l’oligarchie de l’Ue ! Hors de question de subir encore ! Aucune complicité avec cette oligarchie nuisible et largement pourvoyeuse des replis nationalistes (pas tous xénophobes car certains sont de facture démocratique) !

 CGT et Gilets jaunes

« Les objectifs du mouvement des gilets jaunes convergent largement avec ceux de la CGT : salaires, justice fiscale, droits démocratiques, critique du caractère anti-démocratique des institutions, mise en cause de la domination de l’oligarchie » (Front de classe)

La CGT cherche à se réinventer - YouTube

https://www.youtube.com/watch?time_continue=92&v=OtmmFrxCLY0

Christian delarue