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Unité de la « gauche de gauche » : Éléments de stratégie et tactiques.

dimanche 31 octobre 2010, par Amitié entre les peuples

Unité de la « gauche de gauche » : Éléments de stratégie et tactiques.

Contribution au débat sur la construction du front populaire d’alternative.

Il faut tout à la fois initier un mouvement démocratique-citoyen interclassiste comme dans cet Appel à l’unité des collectifs, organismes et médias pour la défense des droits démocratiques.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1264

... et peser sur les médiations politiques institutionnalisées que sont les partis politiques gauche. Ce texte évoque la question de l’unité de la « gauche de gauche » en vue d’un front populaire d’alternative.
Olivier Besancenot a ressorti la vielle tactique du Front unique ouvrier (FUO) lors de la rencontre en septembre initiée par B Hamon et nommée « Un monde d’avance » . Elle se résume ainsi : "si on marche séparément, on frappe sur les mêmes clous (...) et ce qu’on peut faire c’est affaiblir le camp d’en face. ” L’opération dépasse la question des retraites mais elle demeure limitée. Il a d’ailleurs rappelé que le programme de son parti ne “sera pas forcément compatible dans un gouvernement”.

Or la question d’un gouvernement pour une alternative est posée par le monde du travail. Peux-t-on aller plus loin ? Vers ou ? Comment ?

1 - Être le plus clair possible sur la stratégie pour moins se perdre dans les tactiques.

Sectaire, le mot est employé dès qu’un groupe est exclus. Or il peu arriver qu’un groupe politique soit exclus. Si l’on souhaite une unité de la « gauche de gauche » pour vaincre Sarkozy sans donner la place au PS (pour faire ce qu’il a toujours fait depuis trente ans) alors il est normal que le PS n’y soit pas. C’est une position politique et non pas une position de simple défense du groupe politique d’appartenance, de sa « secte » aussi bien qu’on la trouve puisqu’on y est.

C’est une position qui peut être néanmoins sectaire car cette unité de la gauche de gauche sans le PS peut ne pas suffire pour « virer » la droite UMP. En ce cas il faut alors négocier avec le PS. Dura lex sed les ! Mais la façon de négocier est importante. On ne saurait répéter éternellement les mêmes reniements. Trop de tactiques tue la stratégie disait jadis Patrick Tort !

2 - Stratégie et hégémonie : Renverser le sens du « baiser qui tue » !

La question de l’hégémonie politique à gauche surgit ici. Il faut une « gauche de gauche » préalablement puissante et unie. Préalablement c’est à dire avant d’entamer les tractations qui peuvent s’avérer nécessaire. Une telle « gauche de gauche » bien renforcée dans sa pluralité et composée du FdG plus le NPA et des écologistes de gauche est alors en capacité à proposer des « strapontins » au PS et pas plus. L’image est parlante : il s’agit de ne pas leur donner les fauteuils du pouvoir sous les lambris des institutions pour qu’ils fassent ce qu’ils toujours fait depuis trente ans.

Soyons franc quant à la tactique par rapport à la stratégie politique qui reste l’hégémonie de la diversité gauche-verte au plan politique : Ce qui compte ce n’est pas la rencontre (ou non) avec les dirigeants du PS. Ce n’est pas non plus qu’il y ait (ou non) des membres du PS sur une liste ou dans un gouvernement. Ce qui compte c’est la place des membres du PS et leur nombre sur une liste ou dans un gouvernement.

3 - Quel front pour l’alternative ?

Renverser le « baiser qui tue » de Mitterrand à Marchais c’est construire une hégémonie à la gauche du PS qui permette d’accepter des membres du PS mais en position de force en cas de besoin. S’il n’y a pas de besoin l’enjeu reste à construire le cercle de la « gauche de gauche ». C’est déjà bien assez difficile. Ce serait évidemment mieux et plus facile pour cette construction si les gauchistes et puristes ne restaient pas sur leurs positions hyper minoritaires. C’est ce qui se produit avec LO, le POI et une partie du NPA. Mais le réel est ainsi.

Alternative n’est pas alternance tout comme transformation sociale n’est pas transformation socialiste. C’est le contenu du projet et des alliances qui en donne le sens. Au passage la notion de peuple-classe sert de critère : il y a des projets qui supposent les alliances variables mais internes au périmètre du peuple-classe et les alliances transversales qui suppose un ou des compromis de type keynésien avec une fraction du capital. La distinction du bon capital (productif) du mauvais (celui de la finance) sert à justifier une telle alliance.

Christian Delarue