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TRACES : Le négationnisme a inversé le sens de l’agression exterminante.

lundi 5 octobre 2009, par Amitié entre les peuples

TRACES : Le négationnisme a inversé le sens de l’agression exterminante.
A propos de « Juifs = nazis ».

23 oct 2008

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Depuis la fondation d’Israël en 1948 sur un territoire soit disant sans peuple le sionisme comme idéologie et comme politique concrète est vivement combattu par les palestiniens et les peuples solidaires. Le fait qu’ Israël en tant qu’Etat ait rapidement enclenché une politique soutenue de conquêtes des territoires palestiniens a accru la critique du sionisme politique . Le fait enfin que cette politique soit soutenue par une large fraction de sa population juive israélienne mais aussi par une fraction de la communauté juive internationale a aussi exacerbé la contestation du sionisme en tant que politique ethnique impérialiste. Cette exacerbation est encore renforcée par les guerres et la constitution de camps comme celui de Sabra et Chatila (sept 1982). Cet ensemble a pu déboucher chez certains individus ou groupes sur des outrances inadmissibles comme « juifs = nazi ». Le plus souvent le dérapage antisémite a été évité. La critique authentique d’Israël et du sionisme n’a rien à voir avec l’antisémitisme.

Reste une question : quel est le vecteur qui a permis ce type dérapage antisémite et maximaliste : « Juifs = nazis » ? Car à la suite du souvenir marquant des crimes du nazisme il faut bien un évènement permissif pour de tels propos. C’est du côté du négationisme (1) qu’il faut voir pour comprendre.

Ce type d’ amalgame odieux - Juifs = nazis - a bien été rendu possible par l’émergence du négationnisme. Le négationnisme est le nom donné à ceux qui se disent « révisionnistes » sur l’histoire du nazisme . En la matière, Faurisson donnera en 1978 (plus de trente ans après la fin du nazisme) à la France la triste réputation d’une part de radicaliser la défense négationniste et d’autre part de la faire sortir de l’ombre dans laquelle elle demeurait jusqu’alors.

1978 : IL Y A TRENTE ANS LE NEGATIONNISME SORT DE LA MARGINALITE

Il y a eu une première publication en juin 1978 offerte par Maurice Bardèche dans Défense de l’Occident. Ensuite ce fût la publication le 28 octobre 1978 par le magazine L’Express de « À Auschwitz on n’a gazé que les poux » qui est un entretien avec Louis Darquier « de Pellepoix », ex commissariat général aux Questions juives sous le régime de Vichy. La phrase conclusive exacte est : « Je vais vous dire, moi, ce qui s’est exactement passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c’est vrai. Mais on a gazé les poux. » Mais c’est encore Faurisson, enseignant à Lyon II (né en 1929), qui quelques jours après adresse une lettre à plusieurs journaux, dans laquelle il dit espérer que les propos rapportés par L’Express « amèneront le grand public à découvrir que les prétendus massacres en “chambres à gaz” et le prétendu “génocide” sont un seul et même mensonge. Et Faurisson de rappeler les 7 « conclusions critiques de l’exterminationnisme » (2).Avant lui les thèses négationnistes étaient euphémisées quoique réelles. Désormais elles sont pleinement développées sous la forme de thèses d’apparence scientifique. Du coup, le 28 décembre 1978, Le Monde décide de publier un article du même, intitulé « “Le problème des chambres à gaz”, ou “la rumeur d’Auschwitz” », Il y eu des réponses critiques mais le débat était néanmoins lancé et diffusé. Le slogan d’inversion de l’extermination était bien possible. Bien sûr, il y a eu ripostes et procès (3)

Cette présentation ne doit pas être comprise ni comme une absence d’un courant d’extrême droite minimisant les crimes du nazisme pour mieux stigmatiser la « barbarie communiste », ni comme une absence d’amalgame inversé dans l’agression « juif = nazi » avant 1978. Nadine Fresco signale à ce propos que la guerre des Six-Jours en juin 1967 (avec une victoire militaire des israéliens) a donné lieu à une telle inversion . Mais quelle est la part du négationnisme demeuré confidentiel et la part de l’horreur de la guerre menée par les israéliens ? C’est plus difficile a dégager clairement. Maurice Bardèche (1909 - 1998) beau-frère de Robert Brasillach et Paul Rassinier (1906 - 1967) n’ont pas eu l’audience d’un Faurisson avant 1978. Trop près des horreurs du nazisme.

Christian DELARUE

Secrétaire national du MRAP

1) Lire sur le négationnisme l’article de l’/Encyclopædia Universalis/ rédigé par Nadine Fresco en 2004.

2 ) Les 7 conclusions sont : « 1. Les “chambres à gaz” hitlériennes n’ont jamais existé. 2. Le “génocide” ou la “tentative de génocide” des juifs n’a jamais eu lieu : en clair, jamais Hitler n’a donné l’ordre (ni admis) que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion. 3. Les prétendues “chambres à gaz” et le prétendu “génocide” sont un seul et même mensonge. 4. Ce mensonge, qui est d’origine essentiellement sioniste, a permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont l’État d’Israël est le principal bénéficiaire. 5. Les principales victimes de ce mensonge et de cette escroquerie sont le peuple allemand et le peuple palestinien. 6. La force colossale des moyens d’information officiels a, jusqu’ici, assuré le succès du mensonge et censuré la liberté d’expression de ceux qui dénonçaient ce mensonge. 7. Les artisans du mensonge savent maintenant que leur mensonge vit ses dernières années ; ils déforment le sens et la nature des recherches révisionnistes ; ils nomment “résurgence du nazisme” ou “falsification de l’histoire” ce qui n’est qu’un juste retour au souci de la vérité historique.
 »

3) La première condamnation de Robert Faurisson n’est prononcée que le 3 juillet 1981 lors d’un procès contre l’historien Léon Poliakov qu’il avait traité de « manipulateur et fabricateur de textes ». Le 8 juillet 1981, à l’occasion d’un procès intenté par le MRAP et la LICRA il est à nouveau condamné pour avoir déclaré que « Hitler n’a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion ».
NB : La dernière condamnation en date fait suite à la plainte déposée par le MRAP, la LICRA et la LDH à la suite des propos tenus en février 2005 sur la chaîne iranienne Sahar 1. Il contestait l’existence d’une tentative d’extermination des Juifs par le régime nazi, affirmait que les nazis cherchaient une « solution territoriale » consistant à installer les Juifs dans un autre pays (comme la Palestine) pour qu’ils ne soient plus des « parasites » et attribuait à des épidémies les décès des personnes dont les cadavres apparaissent sur des photographies.