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Fin 2009, deux France en face à face ! C Delarue

lundi 21 décembre 2009, par Amitié entre les peuples

FIN 2009, DEUX FRANCE EN FACE A FACE

Pas dans la rue ni dans les urnes mais via les médias.

Fin 2009 le projet droitier d’une Union sacré contre les migrants semble capoter. Les réunions publiques tournent au bide. Il apparait qu’il y a deux France en affrontement. Le duel Finkielkraut - Badiou en est le symbole . Cet affrontement n’est pas uniquement - heureusement - la France d’en-haut contre celle d’en-bas (il y a bien certes cet aspect) mais surtout la France de réaction nationaliste contre celle de l’égalité et de la fraternité.

Ce n’est pas une apologie de Badiou pour tout ce qu’il écrit qui ici livré. Il s’agit de relever un moment important. Une parole salvatrice a été prononcée. Qulque chose d’important s’est passé dans cet affrontement. Badiou est venu tout bonnement sauver l’honneur de la France de l’Egalité, de la Fraternité contre celle du nationalisme, de la xénophobie et du racisme. Du coup lire ce Badiou-là est important.

Reste à appuyer : une proposition d’appel.
STOP ! C’est du sommet de l’Etat que vient la xénophobie et le racisme.
APPEL : C’est au sommet de l’Etat que le changement est nécessaire et urgent !

Christian Delarue

Finkielkraut-Badiou : le face-à-face

I - Identifier la menace identitaire comme résurgence néofasciste.

 Premier temps la nature de l’initiative Besson :
Une discussion organisée par le gouvernement sur « l’identité française » ne peut qu’être la recherche de critère administratifs sur « qui est un bon Français qui ne l’est pas ». Les sérieux juristes du gouvernement Pétain avaient bien travaillé dans ce sens ! Ils avaient montré, avec une science bien calme, que les Juifs et autres métèques n’étaient pas des bons Français... On peut donc, on doit, être très inquiet de l’initiative Sarkozy-Besson. Quand l’Etat commence à se soucier d’une légitimité identitaire, on est dans la réaction la plus noire, l’expérience historique le montre. Cette initiative est donc non seulement stupide et incohérente, comme on le voit tous les jours, mais elle s’inscrit aussi dans ce que j’ai appelé le « pétainisme transcendantal » du gouvernement Sarkozy.

 Second temps l’identification de la logique à l’œuvre.
Dès que les considérations identitaires sont injectées dans la politique, dans le pouvoir d’Etat, on est dans une logique qu’il faut bien appeler néo-fasciste. Car une définition identitaire de la population se heurte à ceci que toute population, dans le monde contemporain, étant composite, hétérogène et multiforme, la seule réalité de cette identification va être négative. On ne parviendra nullement à identifier ce qu’est la « civilisation française », entité dont j’ignore ce qu’elle signifie, on va juste clairement désigner ceux qui n’en sont pas.

II - Choisir son héritage, la France que nous voulons continuer.

 Repousser la filiation « Finkielkraut » car tout n’est pas bon à prendre.
D’autre part je suis très frappé de voir que les catégories utilisées par Alain Finkielkraut sont celles, très traditionnelles, de la réaction. L’héritage du passé et le consentement, voilà des catégories totalement passives dont l’unique logique est l’impératif « famille, patrie ». Il s’agit d’un portrait de l’identité française réactif et conservateur. Lire la charge de Badiou

 Se reconnaitre danc celui de la Résistance et de Mai 68
L’héritage de la France c’est un héritage que je suis prêt à assumer quand il s’agit de la Révolution française, de la Commune, de l’universalisme du 18e siècle, de la Résistance ou de Mai 68. Mais c’est un héritage que je rejette catégoriquement quand il s’agit, de la Restauration, des Versaillais, des doctrines coloniales et racistes, de Pétain ou de Sarkozy. Il n’y a pas « un » héritage français. Il y a une division constitutive de cet héritage entre ce qui est recevable du point de vue d’un universalisme minimal, et ce qui doit être rejeté précisément parce que ça renvoie en France à l’extrême férocité des classes possédantes et à l’accaparement par une oligarchie d’affairistes, de politiciens, de militaires et de serviteurs médiatiques du motif de « l’identité nationale »

à suivre...