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Démocratie en France sous tension : contrer la régression en cours - Christian DELARUE

jeudi 17 août 2023, par Amitié entre les peuples

Démocratie en France sous tension : contrer la régression en cours

La « démocratie réellement existante » (ATTAC 2016) en France (mais cela vaut ailleurs) est sous tension, travaillée, par des forces élitaires régressives et assez peu par des forces de progrès démocratique, de poursuite de la démocratisation. Ce processus historique de démocratisation marque le pas, hésite, avance puis recule. Il régresse vers une sorte de démocratie césariste.

Il y a eu au XIX et au XX siècle des mouvements de démocratisation de ce qui émergeait comme dynamique démocratique fondatrice du « peuple« et de »droits de l’Homme" mais sous une forme limitée, accaparée. Oui accaparée par les riches (demo censitaire) et par les hommes (demo masculine) et sous pression de l’Eglise catholique (pas de laïcité avant 1905). Il y a eu des combats de nos ainé.es.

ATTAC n’a fait que reprendre et poursuivre cette dynamique de démocratisation de la « démocratie réellement existante » (ATTAC 2016) . Mais aujourd’hui le processus qui n’a jamais été linéaire et sans conflit se bloque face aux forces anti-démocratiques. C’est forces sont - de façon variable - d’oligarchisation( liée à la finance), d’autoritarisme (sécuritaire), de fascisation parfois.

Il devient difficile de trouver les voies et moyens de construire via un processus de démocratisation (cf 12 thèses d’ATTAC) une autre démocratie qualitativement différente et supérieure à l’actuelle, dite représentative (cf trame UEMSS Nantes).

Mais des pistes existent pour avancer. Le problème est qu’elles sont souvent récupérée par le pouvoir en place. Ce qui réclame vigilance.

Christian DELARUE

Texte 2016 de la COM DEMO ATTAC avec quelques amendements personnels

  • Le constat du dépérissement du débat démocratique est de plus en plus partagé au sein de la société civile et notamment de son peuple-classe et cela ne date pas de 2023 mais remonte au moins à l’émergence du mouvement Nuit debout.
  • Différentes instances gouvernementales, parfois européennes, parfois nationales, parfois locales, freinent, voire empêchent tout débat démocratique argumenté, concret et délibéré, au profit des intérêts de l’oligarchie financière et des classes dominantes. Certains groupes d’intérêt industriels qui ont réussi à implanter le lobbying dans tous les rouages institutionnels, contrôlent les médias privés et imposent leur loi. Au lieu du débat démocratique on trouve le jeu caché des groupes de pression. La « démocratie réellement existante » est pervertie, entre autres, par l’usage du 49-3 à de multiples reprises, par la répression policière et judiciaire à l’encontre des mouvements sociaux, par le refoulement des réfugiés, par des assassinats impunis de descendants d’immigrés, et à l’étranger par la mise sous tutelle de la Grèce, ou, comme Amnesty international l’a montré, par une avalanche de lois au motif de la guerre contre le terrorisme islamiste, qui remettent en cause les principes fondamentaux de la liberté et des droits humains dans quatorze pays membres de l’Union européenne, dont la France qui est le seul pays à avoir instauré (et prolongé) l’état d’urgence.
  • Ajoutons que la montée en puissance de forces réactionnaires xénophobes est un obstacle supplémentaire pour la démocratisation des sociétés. C’est au contraire à un inquiétant processus de fascisation auquel on assiste. Bien sûr des résistances apparaissent, tant au plan syndical (VISA) qu’associatif (LDH, MRAP, SOS Racisme, etc)
  • Le néolibéralisme dominant depuis la fin du 20e siècle Reagan et Thatcher en 1979) est relayé par les élites politiques, médiatiques et des soi-disant experts qui montent en puissance en Europe, en Amérique du sud et aux États-Unis. Il ne pourra être contré que par les peuples reprenant la maîtrise de leur destin en instaurant en leur sein une vie politique démocratique.
  • Le peuple-classe comme ensemble des classes sociales dominées a un rôle à jouer pour féconder un peuple démocratique en vue d’une refondation de la démocratie réellement existante. Refonder la démocratie au 21e siècle parait bien nécessaire pour que les citoyens des 99% puissent reprendre les rênes de leurs destinées, communes et individuelles.
  • C’est dans ce cadre et ce contexte que la commission democratie d’ATTAC tente de renouveler la réflexion sur la démocratie, ses moyens et ses finalités, en vue de l’émancipation individuelle et collective. Si un autre monde est possible alors une autre démocratie est possible (cf site ATTAC 1)

Devront, entre autres, être réexaminés des concepts tels que souveraineté, émancipation, représentation, démocratie directe, citoyenneté, démocratie instituante et instituée, convention citoyenne. L’objectif étant de contribuer à la construction d’alternatives de court, moyen et long termes, à la double dépossession, politique et économique, que le capitalisme et la « démocratie réellement existante » mettent en œuvre quotidiennement dans l’ensemble des sphères sociales.

Cette question sera nourrie à la fois par la réflexion théorique et le suivi des nombreuses expérimentations pour une autre pratique démocratique, en traitant à la fois des luttes citoyennes quotidiennes de défense des droits civiques et sociaux en les reliant aux luttes contre les diverses discriminations, et des outils à construire à moyen terme pour institutionnaliser les nouveaux acquis démocratiques.