Accueil > Entente entre les peuples > Groupes dirigeants (monde ou nation) - Elites > Dictateurs, tortionnaire, fasciste > De quoi le « poutinisme » est-il le nom ? CGT
De quoi le « poutinisme » est-il le nom ? CGT
samedi 15 juin 2024, par
De quoi le « poutinisme » est-il le nom ? - CGT
Le pdf de la CGT contient des photos non reproduites ici : voir
https://www.cgt.fr/sites/default/files/2023-03/20230131_LettreInter_Ukraine_Periodique_VF_VF.pdf
I Caractéristiques principales du poutinisme
– Sur le plan économique, un capitalisme oligarchique permettant l’enrichissement outrancier de cercles d’affaires en échange de leur allégeance au pouvoir, lui-même extrêmement corrompu.
– Sur le plan social, un enchaînement de réformes mettant à bas toutes les solidarités collectives et tous les héritages sociaux de la période soviétique (lois de monétisation des avantages sociaux, réforme des retraites, destruction des services publics).
– Sur le plan politique, une répression très forte contre toutes les oppositions véritables et une mise en place d’un pluralisme de façade.
– Sur le plan géopolitique, un impérialisme chauvin, raciste et violent, faisant des ravages tant en interne (guerres en Tchétchénie...) qu’en externe (Géorgie, Moldavie, Syrie, Mali).
II - L’accélération de la fascisation du régime depuis le 24 février
Loi du 5 mars 2022 réprimant toute expression de sentiment pacifiste et punissant l’emploi du mot guerre ; 15 000 prisonniers politiques.
Loi permettant le travail des enfants à partir de 14 ans ; déclaration sur le fait que personne ne demandait le versement des salaires pendant la Seconde Guerre mondiale.
Loi du printemps 2022 punissant « l’idéologie du Child Free » ; déclarations nombreuses sur « la fonction essentiellement procréatrice des femmes » (cf. le père Mikhaïl).
Loi de septembre 2022 permettant l’envoi au front des prisonniers : reconstitution des shtrafnie batalioni (bataillons pénaux créés lors de la Seconde Guerre mondiale).
Loi de novembre 2022 renforçant les sanctions contre la propagande LGBT ; interdiction de facto de l’homosexualité.
III - De la « dénazification » à la « désatanisation » de l’Ukraine
– Le groupe Wagner
Il s’agit du « mandataire militaire » le plus notoire de Vladimir Poutine.
Envoi de mercenaires pour mener des guerres officieuses et promouvoir les intérêts du Kremlin dans des endroits comme la Syrie, la Libye et le Mozambique.
Récemment, le groupe Wagner s’est déployé en République centrafricaine et s’est manifesté au Mali, où ses méthodes brutales ont permis au pouvoir
en place de se débarrasser de la « Françafrique » au prix d’une allégeance au « poutinisme ».
– Le groupe Wagner 2
Dmitri Valerievich Outkine est un ancien officier des forces spéciales du GRU, où il a servi comme lieutenant-colonel. Il est le fondateur, en 2013, du groupe Wagner avec Prigojine, l’ex-cuisinier de Poutine. Il porte des tatouages nazis sur les épaules. (hauts gradés de la Schutzstaffel
et du Reichsadler, l’aigle nazi).
– Le Mouvement impérial russe
(Russkoe Imperskoe Dvizenie ou RID)
Le RID est un groupe d’extrême droite russe qui s’inspire des Cent-Noirs, mouvement monarchiste violent et antisémite apparu au début du XXe siècle. En 2008, il a formé sa branche paramilitaire, appelée la Légion impériale. Lorsque la guerre du Donbass a éclaté dans l’est de l’Ukraine en avril 2014, le RID a formé l’ossature des forces armées séparatistes pro-russes.
– Le groupe « Rusich »
Les dirigeants de cette organisation identitaire russe ouvertement néo-nazie – Milchakov et Petrovsky – ont reçu des certificats de membres d’honneur de « l’Union des volontaires du Donbass » en 2015. Milchakov est également associé au groupe Wagner où il s’exhibe régulièrement avec des attributs nazis
Les membres de « Rusich » servent depuis juin 2014 dans les rangs des séparatistes au Donbass, notamment au sein du bataillon Sparte, ouvertement néo-nazi.
Les syndicats majoritaires complices de collaboration avec le « poutinisme »
Intervention d’Andrey Isayev, n° 2 de la FNPR et du parti de Poutine Yedinaya Rossia, au congrès du Front national, à Lyon, en 2014.
Transformation de la FNPR en syndicat Z après le 24 février 2022 autour des slogans :
Pour les syndicats Z ! Pour le travail Z ! Pour le 1er mai Z ! Pour l’armée Z ! Pour le président Z !
IV - Et l’extrême droite en Ukraine ...
Historiquement, un peu avant et surtout pendant la seconde guerre mondiale, un mouvement insurrectionnel nationaliste, anti-polonais et antisémite se développe sous l’égide de Stepan Bandera. Après avoir pactisé dans un premier temps avec l’Allemagne nazie, ce mouvement proclame la lutte simultanée contre Hitler et Staline. Plusieurs dizaines de milliers de polonais et de juifs en seront les victimes au cours de la guerre. Il connaît un renouveau de popularité aujourd’hui qui met en avant cette lutte sur plusieurs fronts du banderisme.
– Et l’extrême droite en Ukraine (2) ...
Les héritiers politiques de ce courant (Svoboda et secteur droit principalement) sont aujourd’hui très minoritaires. Ils ont culminé aux élections consécutives au Maidan de 2014 : le Parti radical du nationaliste Liachko obtenait alors 7,44% des voix et 22 sièges, tandis que Svoboda réunissait 4,72 % et conservait 6 sièges, perdant cependant déjà au passage plus de la moitié de ses voix de 2012 (son record avec 10,45%) et 29 sièges ; enfin secteur droit captait 1,81 % et 1 siège. Svoboda disposa de plusieurs ministres entre Maïdan et la fin de l’année 2014. Aux dernières élections législatives de juillet 2019, Svoboda et secteur droit n’obtenaient, dans une coalition nationaliste, que 2,15 % et un unique député tandis que le parti radical perdait toute représentation parlementaire (moins de 4% des suffrages). Des militants de ces partis se retrouvaient nombreux dans la bataillon Azov avant que celui-ci ne soit versé dans l’armée régulière dès 2015, devenant un régiment.