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Citoyens du peuple-classe, s’approprier la chose politique - Empowerment. Christian Delarue Jean-Michel Toulouse

mercredi 7 juillet 2021, par Amitié entre les peuples

Commission démocratie d’ ATTAC de 2017

EMPOWERMENT

Citoyens du peuple-classe, s’approprier la chose politique.

Empowerment : Introduction sur « quel citoyen ? »

La citoyenneté du 1% d’en-haut relève d’une implication forte et spécifique du fait d’un pouvoir de classe, pas la citoyenneté des différentes fraction du peuple-classe (les 99% d’en-bas) ou cette implication est plus faible, car le pouvoir d’intervention est objet d’un désaississement par le système de la représentation . Le pouvoir citoyen est différent et inégal.

Empowerment ou « capacitation » : Sous ce terme de plus en plus employé dans la sphère altermondialiste on entend l’octroi de davantage de pouvoir(s) aux individus ou aux groupes qui n’en disposent pas ou peu pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés.

Le légal et le reste : débordement altermondialiste  : Ici il s’agit d’une conception sociologique de la citoyenneté et non d’une définition légale. Il ne s’agit pas de celui ou celle qui dispose d’une carte d’électeur mais de celui ou celle qui s’implique et intervient sur la place publique, dans la cité. On comprendra qu’il vaut mieux avoir une carte d’électeur pour voter, ce qui est utile voire nécessaire mais n’est pas l’essence de la citoyenneté, sauf dans le paradigme dominant.

Citoyen d’en-haut et citoyen d’en-bas : Les oligarques et sa classe d’appui du 1% savent que la politique, qui n’est pas le politique, relève du conflit et qu’il y a un fossé multi-forme gigantesque entre l’oligarque (lui aussi citoyen) et le simple individu appartenant aux couches modestes ou aux minorités ethniques délaissées de la République « néolibéralisèe » soit l’individu dépossédé par la « démocratie réellement existante », celle qui favorise les grands possédants.

Le politique

Le politique sous le néolibéralisme est devenu la chose de ceux d’en-haut, des élites oligarchiques et du 1% d’en-haut. Ces « citoyens » d’en-haut n’ont rien à voir avec les citoyens d’en-bas, ceux et celles du peuple-classe 99% et plus encore avec des habitants des quartiers populaires dépossédés de tout, ceux qui disent « pas sans nous » . Car la tendance dominante, pour eux, dans ces quartiers, est d’envoyer la police et la répression mais pas des appuis pour la socialisation de toute forme.

Faire de la politique et s’engager en politique n’oblige pas à agir pour conquérir l’Etat (II). Certains agissent dans le cadre de la société civile (I)

XX

I - LA CITOYENNETE DANS LA SOCIETE CIVILE

La société civile est clivée par de multiples rapports sociaux dont celui capital-travail mais pas seulement ce dernier. On évoque le rapport capital-nature ou celui capital-guerre. Au-dela des affichages complexes, il s’agira de s’impliquer au sein des structures de production (entreprises ou services publics) soit comme travailleur, syndiqué si possible, soit comme habitant (ex HLM et associations logements), soit sur des thématiques précises : l’eau, la condition animale, la condition des handicapés, des pauvres et sans abris, du climat, etc....

A) Il y a ceux qui au sein des divers rapports sociaux sont le plus souvent voir toujours du bon côté et qui l’exercent via des sphères dites de « gouvernance » ou les élus sont avec divers représentants, notamment des lobbies professionnels compétents (expertise) et bien dotés financièrement, via le MEDEV ou d’autres groupes de patrons de la société civile. Un petit patron n’est pas un PDG de FMN mais le premier se fait souvent assimiler et voit ses intérêts se caler derrière ceux des STN.

B) Il y a ceux et celles du du peuple-classe 99% multicolore et multitextile qui l’exercent via les divers mouvements sociaux certains à vocation locale, d’autres à vocation globale , ce qui ne signifie pas toujours vocation mondiale. On trouve ici une variété de militantisme ou d’implication citoyenne qui sont plus ou moins connectées avec des projets d’ensemble, plus ou moins orientées vers des pratiques concrètes.

L’association est le mode courant d’implication mais les jeunes semblent aborder l’engagement sous le mode de l’accompagnement, sans prise de carte, ce qui ne signifie pas toujours implication distanciée. Il y a aussi les syndicats, syndicats de travailleurs salariés opposés aux syndicats patronaux.

XX

II - LA CITOYENNETE EN CONQUETE DE L’ETAT.

Il s’agit d’une démocratie délégataire qui mobilise surtout les citoyens de toute situation sociale vers l’isoloir et les urnes. Ce qui est dépossession démocratique au profit des élus. La mobilisation par la rue - pas exclusivement de gauche - et d’autres canaux ( pétitions par exemple ) viennent renforcer l’intervention populaire soit des dominés (gauche) soit des dominants (droite) selon le paradigme dominant. Pour les anarchistes la « démocratie de l’Etat » est une aporie ou un mensonge. Ils sont donc « ailleurs ».

A) - Les canaux de l’intervention : Trois principaux sont pointés.

On laisse ici la votation ou le tirage au sort pour repérer les vecteurs de mobilisation et d’implication.

La citoyenneté mobilisée pour des élections passe le plus souvent par des partis politiques. Elle passe parfois par les mouvements hors des partis politiques - qui agissent aussi bien dans la société civile que comme quasi-parti politique - mais s’échapper durablement d’une tutelle partidaire est rare. Elle passe aussi par des collectifs qui permettent une inclusivité individuelle en plus d’une inclusivité organisationnelle. Il faudrait spécifier ici ce qu’est la FI au plan organisationnel (pas programmatique) Je laisse ce soin à d’autres.

B) La boussole pour s’orienter : Distinctions : droite - gauche et les autres.

a) Distinction droite-gauche :

 La DROITE est globalement pour la défense des dominants et des possédants et donc des riches ce qui ne signifie pas absence de projets pour les dépossédés, les démunis ou les couches sociales intermédiaires. C’est nécessaire pour construire un bloc élitaire d’en-haut pour son hégémonie autour de ceux d’en-haut.

La droite se présente avec une variante interne entre ceux qui visent un cadre national, ceux qui visent un cadre européen, et ceux qui opèrent un mélange ou une articulation des cadres et des programmes. Il peut s’agir d’un cadre régional, comme la défense du peuple breton derrière les grande entreprises bretonnes. Ils ne défendent pas les même oligarchies du moins dans le discours. Il y a des extrêmes droites. CF autres ci-après.

 La GAUCHE d’alternance intra-systèmique présente des réformes sociales et économiques et d’autres encore devant profiter principalement (en principe - dosage à examiner) à ceux d’en-bas, les prolétaires et autres chômeurs et précaires. On y trouve des mesures profitant néanmoins aux dominants car la gauche intra-systèmique ne va pas vers des « ruptures franches à effet cliquet » contre le mode de production et de distribution capitaliste dominant.

Dans le cadre de la pluri-émancipation cette gauche peut améliorer avec modération le statut des femmes et celui des différentes couches populaires ainsi que des minorités ethniques (cf peuple-classe multicolore et multitextile)

b) Les autres formations politiques

b1) Celles qui sont en pôle extrême du droite-gauche.

 Il y a une branche extrême-droite xénophobe et communautariste-patriote tant pour les pro-nations que les pro-régions. Des leaders religieux de type intégriste peuvent prétendre à une conquête de l’Etat et de la société. Cela est minoritaire et peu étudié.

 Il y a les branches pour une alternative systémique radicale de type marxiste ou communiste-libertaire qui sont à gauches des formations politiques de gauches qui défendent plus l’alternance intra-systémique.

 Le langage marxiste a pointé des formations centristes mais attention ici car il s’agit de celles qui se situent entre la gauche de réformes intra-systèmique et celle de rupture révolutionnaire contra-systémique (pour le socialisme ou pour le communisme) de par la forte proportion de réformes sociales, de réformes démocratiques et d’autres réformes de pluri-émancipation(s).

b2) Celles qui sont ailleurs .

On en note ici trois types : les formations anarchistes qui sont contre l’Etat et pour l’appropriation sociale par en-bas (classement possible à l’extrême-gauche pour certains), les formations écologistes qui se veulent « ailleurs" (sur un autre paradigme) et celles dites centristes - souvent de droite - qui restent cependant dans le paradigme dominant.

Christian Delarue et Jean-Michel Toulouse

Altermondialistes