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CLASSISME & PRIVILEGES : Le 4 aout contre la « haine de classe ». C Delarue

samedi 4 août 2012, par Amitié entre les peuples

CLASSISME & PRIVILEGES : Le 4 aout contre la « haine de classe ».

On peut fêter le 4 août (1) comme journée contre les privilèges réels, surtout les privilèges de classe, des rentiers et des bourgeois.

On pourrait, c’est une proposition, en faire aussi une journée contre la « haine de classe ».

Ce serait là le second aspect du classisme.

1) Le second aspect du classisme.

Les très riches évoquent aussi la « haine de classe » des classes populaires (aisées, moyennes et d’en-bas) . Bien souvent il s’agit d’une haine de la domination de la classe riche.

Par critique de la « haine de classe » on portera ici le regard moins contre ce qui est structurel que contre le discours, l’idéologie de justification et de légitimation de la domination factuelle.

La haine de classe (comme un des deux volets du classisme) s’accompagne bien souvent de deux autres formes de mépris : le racisme et le sexisme.

La haine de classe s’exprime soit franchement soit de façon camouflée derrière la stigmatisation des tricheurs d’en-bas ou même de ceux d’en-bas tricheurs ou non.

 Sur un mépris global.

Voici ce qu’en dit JC Guillebeau sur Altermonde : À gauche, les intellectuels ont déserté sans remords le champ social, à l’exception de quelques rares, dont Pierre Bourdieu, qu’on s’attacha aussitôt à discréditer. Les partis socialistes, les uns après les autres, ont ainsi rendu les armes au libéralisme sans voir venir la pathologie financière. Ils ont cru trouver sur le terrain des moeurs un « marqueur » de substitution. Malgré leurs ralliements (ou reniements), la permissivité les ancrait encore symboliquement à gauche. Ce fut toute l’ambiguïté « libérale-libertaire ». Je suis rallié au libéralisme, mais toujours de gauche, parce que je lutte contre « l’ordre moral ».

 Sur le mépris sélectif.

Sous couvert d’universalisme le lepèniste de base, qui lit Le Figaro, va bien fustiger les profiteurs du RSA, défendre, sous couvert de Nation, les riches et s’étonner d’une riposte en contre-coup de ces provocations, de cette bêtise et de cette apologie de l’injustice sociale, bref de sa haine de classe. Car c’est toujours les mêmes qui sont attaqués : les migrants ou alors les nationaux d’en-bas tricheurs. C’est que pour la droite populiste les tricheurs sont globalement en-bas, chez les pauvres. Elle ne les voit quasiment pas, sauf exception, en-haut. Le Figaro, c’est le journal organique de la bourgeoisie. Les prolétaires devraient le lire que de façon critique et non comme une bible.

Des exceptions sont parfois évoqués par les populistes.

1 les « chefs syndicaux » qu’ils nomment ici bizarrement « oligarchie » (1) ou chez

2 les élus « de droite comme de gauche » qui s’octroient des primes et des hauts salaires ou chez

3 les hauts fonctionnaires.

2) Dire la vérité :

 Certains « chefs syndicaux » sont très bien payés mais pas tous. Celui de la CFDT tourne à 4000 euros net par mois, le plancher des riches selon F Hollande (2007) mais celui de la CGT se contente lui d’un modeste salaire de 2200 euros net.

 Il est vrai qu’il y a des excès autrement plus importants chez les « grands élus » de la République (pas tous donc). Ils perdurent car les privilèges du sarkozysme n’ont pas été abolis. Certains privilèges existaient déjà avant le sarkozysme mais ce dernier les a fait exploser. Les ouvrages ne manquent pas sur cet aspect.

 C’est vrai aussi que les revenus des hauts fonctionnaires ont grimpé depuis le début des années 2000. Le rapport Silicani (2004) a été lu et appliqué, pour partie au moins.

Mais pour eux, les populistes de droite extrême, il n’y a que les patrons du privé qui peuvent et doivent être normalement riches. Le problème est là. Il est la marque du soutien au capitalisme dans sa forme XIX ème siècle. La domination par l’argent, par la possession est justifié par le surtravail de soi comme patron et des meilleurs salariés. Dans leur vision du monde les patrons ne sont pas des exploiteurs mais les seuls vrais travailleurs, les producteurs, les autres étant des « petits travailleurs », des travailleurs au rabais, des « bras cassés », des « mous du travail » qu’il faut toujours manager. Ou jeter au chômage... et aux aléas de la charité privée. Bref du Spencer accommodé à la sauce néolibérale.

L’alibi du travaillisme n’est pas que de droite-extrême. Les partis d’alternance le défendent insidieusement, ce qui autorise un comportement prédateur contre tout le reste de la société.

Regardez le chef de PSA qui veut baisser le coût du travail et « tiers-mondialiser » les travailleurs français avec des salaires de misère.

Face à la « haine de classe » - même quand elle s’exprime chez une personne non riche objectivement mais qui l’est subjectivement - il faut riposter par une haine de la domination, et par la construction d’un 4 août pour l’égalité et contre les privilèges

C Delarue

1) Historiquement, dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale constituante, dans un bel élan d’unanimité, proclament l’abolition des droits féodaux et de divers privilèges.

4 août 1789 - Abolition des privilèges et des droits féodaux- Herodote.net