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Une critique de l’oligarchie et de Robert Michels D Berger

mardi 31 juillet 2012, par Amitié entre les peuples

Une critique de l’oligarchie et de Robert Michels par Denis Berger

Cette critique est sur Multitudes Web
4. Social-démocratie, partis ouvriers : aux origines d’une crise

Elle porte (en positif et en négatif) sur le livre : Robert Michels, Critique du socialisme, Contribution aux débats au début du XXe siècle, présentation de Pierre Cours-Salies et Jean-Marie Vincent, Paris, Kimé,1992, 232p.

Extrait : Les tentatives d’explication de ce processus majeur tournent court dans les écrits de Robert Michels qui s’avère incapable de fournir une véritable théorie de l’« oligarchie ». Comme le notent Pierre Cours-Salies et JeanMarie Vincent, son principal recours demeure une psychologie sociale dont Gustave Le Bon avait jeté les bases et qui a influencé jusqu’à Freud [6]. Il pose le pouvoir et l’exercice du pouvoir comme mode de réalisation de caractères sociaux qui semblent dotés d’une existence a-temporelle : en toutes circonstances, les chefs chercheront à monopoliser les instruments de domination ; en toutes circonstances, les masses tendent à se désaisir de leurs prérogatives au profit de leaders auxquels elles s’identifient.
On peut, à juste titre, considérer que Michels touche là un aspect essentiel de la réalité des partis. Mais sa conclusion ne vient pas au terme d’une démonstration rigoureuse de la dialectique des relations de pouvoir dans la société contemporaine. S’il montre bien que les structures du parti de masse de type social-démocrate sont le reflet à peine déformé des structures hiérarchiques de l’État, il échoue à décomposer la dynamique qui transforme les militants en objets d’une domination bureaucratique. Cette carence est due, pour l’essentiel, à une méconnaissance de l’englobement par le pouvoir politique central - et par les appareils privés qui s’intègrent dans son champ - des rapports de domination qui s’exercent dans le quotidien, à l’école, dans la famille, dans les relations entre hommes et femmes.
L’oligarchie, la bureaucratie triomphent aisément parce qu’elles reproduisent, en leur donnant une dimension générale, les inégalités fondamentales qui constituent l’infrastructure de la société - à condition de ne pas définir celle-ci d’un point de vue strictement économique. La subjectivité des groupes ne peut être comprise que dans ses rapports avec l’inconscient des individus. C’est de ce côté qu’il faut rechercher la dialectique concrète, jamais unifiée dans ses manifestations, de l’acceptation et du refus de la domination.

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http://multitudes.samizdat.net/Social-democratie-partis-ouvriers