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Mouvements / L’adhésion à une problématique postcoloniale.

lundi 16 juillet 2012, par Amitié entre les peuples

L’adhésion à une problématique postcoloniale.

Elle n’implique pas de souscrire aux thèses dune organisation qui en fait le coeur de son action, mais elle engage à une lutte antiraciste multiforme en lien avec un combat social et démocratique ainsi qu’un combat environnemental et laique..

Voici des extraits de « Le tournant postcolonial à la française »- Mouvements

http://mouvements.info/Le-tournant-postcolonial-a-la.html

1 - Il n’est pas simple de déterminer ce qui relève, à l’époque contemporaine, du colonial dans les rapports sociaux. Il n’est pas indifférent que l’essentiel des controverses entre historiens, sociologues, anthropologues et politistes porte sur les continuités et les discontinuités entre le colonialisme et le postcolonial, dans les institutions, dans les pratiques sociales, dans les structures mentales, les formes culturelles et les imaginaires.

2 - L’adhésion à une problématique postcoloniale suppose de prendre très au sérieux l’inscription raciste dans la construction des inégalités sociales, mais elle n’implique aucune détermination systématique en faveur d’une politique de réparation de type « discrimination positive ».

L’ouverture au postcolonial engage à considérer des formes d’auto-organisation des minorités comme un passage nécessaire et légitime dans l’action politique, notamment pour lutter contre les discriminations, sans que cela n’implique de soutien systématique et a-critique à toute expression identitaire des minorités en France.

L’ouverture au postcolonial ne signifie pas qu’on ait nécessairement un point de vue déterminé sur le statut de l’Islam en France, ou sur l’usage du voile, ou sur les contours précis de la laïcité, mais elle traduit certainement une opposition à toute discrimination anti-musulmane, une méfiance par rapport aux lois qui visent sans le dire une communauté religieuse, une volonté de mieux connaître les racines – contemporaines, coloniales et même précoloniales – des attitudes islamophobes dans l’imaginaire français.

L’ouverture au postcolonial ne signifie pas qu’on soit frontalement opposé à ce qu’il est convenu d’appeler le modèle républicain français, mais elle signifie à coup sûr une volonté de comprendre cette référence normative dans un certain contexte historique, de saisir la manière dont, dans ses énonciations les plus rigides et dogmatiques, elle tend à occulter les rapports de domination en décourageant un traitement sérieux et systématique du problème des discriminations.

L’ouverture au postcolonial n’implique, enfin, aucune position normative précise sur la manière dont l’Etat devrait interpréter l’histoire et reconnaître des mémoires collectives, mais en revanche elle prend très au sérieux les discussions sur l’héritage du colonialisme et de l’esclavage, en refusant l’idée que la reconnaissance de ces formes de domination et d’oppression conduirait automatiquement à verser dans la « victimologie », la « concurrence des victimes », la « repentance » ou le « communautarisme ».