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Mésusage du populisme : Passons de D Reynié à Andréas Pantazopoulos

lundi 7 octobre 2013, par Amitié entre les peuples

Mésusage « centriste » du populisme : Passons de D Reynié à Andréas Pantazopoulos sur Huffig

Contre Dominique Reynier lire : « Le populisme de gauche : le bon et le mauvais » de C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article3713

Andréas Pantazopoulos écrit : La contestation populiste, qui présuppose l’unité d’un peuple indivisible et essentialisé, peut se diriger contre ceux d’en haut (les Gros, les « ploutocrates », etc.), mais aussi contre ceux d’en face (les étrangers, l’impérialisme, etc.). Mais, dans la plupart des cas, on assiste à une juxtaposition de ces deux formes de populisme : le socio-populisme (« contre les riches ») peut entrer en synthèse avec le national-populisme (contre les étrangers et/ou l’impérialisme).

in Andreas Pantazopoulos : Le radicalisme populiste en Grèce
http://www.huffingtonpost.fr/andreas-pantazopoulos/radicalisme-grece_b_1568466.html

A Pantazopoulos s’est trompé deux fois : la première c’est sur l’indivisibilité ou l’homogénéité du peuple-classe contre l’oligarchie. Qui ignore les différences de couches sociales ? Simplement face à l’ampleur gravissime du déclassement social dans ce pays des convergences se forment au sein du peuple-classe grec. Mais çà il ne le voit pas. Il pense que les leaders de gauche essentialisent le peuple ! Des benêts sans doute !

La seconde erreur - beaucoup plus grave - est qu’il n’a pas vu (ou a fait semblant de ne pas voir) à propos de juxtaposition que pour la gauche ce sont - outre l’oligarchie nationale grecque - des « étrangers » bien particuliers qui sont visés : c’est le sommet la finance, la finance internationale (comme d’ailleurs la finance nationale), soit grosso modo le 1% d’en-haut ; c’est aussi la Troika comme en-haut politique qui sont eux aussi visés et non le peuple-classe étranger ou national (les 99%). Alors que pour le populisme de droite ce sont les étrangers en général (xénophobie), y compris ceux des couches populaires. Ils se taisent contre les grands possédants du pays en général. C’est quand même une très grosse différence. Méga !

XX

Enfin, en observateur au-dessus des luttes et des souffrances du peuple-classe grec il se permet de relativiser de haut les dites souffrances et évidemment il se tait sur le besoin d’une politique de justice sociale contre les riches et contre tous ceux qui cassent les services publics de ce pays ! Mentalité méprisante assez classique des élites contre le peuple aurait dit Bourdieu.

D’ou ce passage d’une agression extraordinaire : Ce radicalisme populiste, dont il est parfois difficile de distinguer, tant les discours se ressemblent, si son offre idéologique vient de gauche ou de droite, s’inscrit dans une culture politique dualiste, fondamentalement manichéenne. Pour aller vite, l’esprit de « résistance » à la grecque repose sur une mentalité populiste où règnent les bons sentiments, le moralisme auto-victimaire, misérabiliste et accusatoire, un esprit de fierté nationale vidé de son sens, l’effort pour conserver à tout prix certains privilèges, et une très grande difficulté à se réconcilier avec la réalité, assurément décevante.

Christian DELARUE