Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Ethnicisation, racisation : constructions « théoriques » du racisme. > « Race », racisation, racialisation, racisme > MRAP / Suppression du mot « race » : une première mesure qui en appelle d’autres

MRAP / Suppression du mot « race » : une première mesure qui en appelle d’autres

jeudi 16 mai 2013, par Amitié entre les peuples

Suppression du mot « race » : une première mesure qui en appelle d’autres

Les députés examinent jeudi 16 mai une proposition de loi, à
l’initiative des députés du Front de gauche, visant à supprimer le terme
litigieux de « race » figurant dans une soixantaine de textes
législatifs, comme cela avait déjà été proposé en 2003.

Le MRAP, qui, depuis sa création et plus spécialement depuis la loi de
1972 contre le racisme, explique, notamment dans ses interventions
scolaires, qu’il n’y a qu’une race, la race humaine, se réjouit de cette
initiative. C’est au nom de la prétendue existence de « races » que les
crimes les plus monstrueux ont été commis dans l’histoire de l’humanité
parmi lesquels l’esclavage et les exterminations massives et planifiées
d’hommes, de femmes, d’enfants. Comme le disait le généticien Albert
Jacquard : « Compte tenu des implications biologiques que tant d’écrits,
de doctrines et de politiques ont accroché, de façon indélébile, au mot
“race”, ne serait-il pas prudent de l’éliminer, comme on le fait d’un
outil inutile et dangereux ? »

Comme l’ont écrit les députés Front de Gauche dans l’exposé des motifs
de leur proposition de loi : « En supprimant la catégorie juridique de « 
races » nous cesserions de donner une légitimité juridique aux
idéologies racistes et nous affirmerions, enfin, qu’elles s’appuient sur
un concept qui n’a aucun fondement scientifique. »

Certes, la portée de ce vote sera purement symbolique : la suppression
du mot « race » n’entrainera malheureusement pas la disparition du
« racisme ».

Aujourd’hui, alors que vient de s’achever un quinquennat au cours duquel
la stigmatisation, la xénophobie et le racisme se sont exprimés au plus
haut niveau de l’État , alors que le concept de race revient en force
dans certains discours extrémistes, la flambée du racisme et de la
xénophobie a pris des proportions inquiétantes : 69 % des Français
estiment qu’il y a trop d’immigrés (+22 % par rapport à 2009), le
rapport de la CNCDH indique une hausse des menaces et actes racistes de
23 %. Des thèses racialistes se développent.

Le combat contre toute forme de racisme est avant tout un combat pour
l’arrêt de la stigmatisation de catégories de personnes, Roms,
immigrés... et un combat pour l’égalité des droits. L’existence sur le
sol français d’hommes, de femmes sans droits, sans reconnaissance ne
peut que prêter le flanc aux thèses racistes.

Pour le MRAP, la lutte contre le racisme passe par une vigilance de tous
les jours et par la régularisation de tous les sans papiers, l’ accès
des Roms à tous leurs droits de citoyens européens. Elle passe aussi par
le droit de vote et d’éligibilité reconnus pour tous les étrangers
vivant sur le territoire français qu’ils soient ou non européens et plus
généralement par l’accès à l’égalité des droits pour tous les résidents.

Paris, le 16 mai 2013.