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MRAP : 27 Janvier - Mémoire de l’Holocauste

mercredi 26 janvier 2011, par Amitié entre les peuples

Déclaration du MRAP

27 janvier 2011, « journée de la mémoire de l’Holocauste
et de la prévention des crimes contre l’Humanité. »

Lors de la conférence des ministres européens de l’Education à Cracovie
en octobre 2000, l’engagement avait été pris de créer une « journée de
la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre
l’humanité » dans chacun des Etats membres, à partir de 2003.
La France a retenu la date du 27 janvier, anniversaire de la libération
du camp d’Auschwitz par les soldats soviétiques pour cette journée de la
mémoire.

La libération d’Auschwitz puis des autres camps de concentration
révélait au monde entier les indicibles souffrances endurées par des
millions d’enfants, de femmes, d’hommes, que le régime nazi et ses
sbires de la gestapo et leurs complices avaient recensés, pourchassés,
arrêtés, raflés, marqués, dépouillés de tous leurs biens, d’abord en
Allemagne puis dans tous les pays de l’Europe occupée.
Syndicalistes, militants politiques opposés au régime, communistes,
socialistes, chrétiens, protestants, catholiques, témoins de Jéhova,
homosexuels, handicapés, malades mentaux, tsiganes et juifs, tous ont
été livrés à l’esclavage et à la mort, broyés par la gigantesque machine
à exploiter et à exterminer, mise au point par les hitlériens.
Auschwitz était devenu le plus grand complexe construit par les nazis,
à la fois camp de travail, de concentration, camp d’extermination.
Toutes les méthodes étaient bonnes pour tuer : la faim, la maladie, les
expériences médicales, le travail forcé qui alimentait la machine de
guerre nazie, (une trentaine de firmes privées ou contrôlées par les SS
s’y installèrent, attirées par le coût dérisoire de cette main d’oeuvre
captive) jusqu’à l’extermination « scientifique » qui tua le plus. Les
déportés étaient gazés, leurs corps brûlés ou enterrés dans des fosses
communes. Les valeurs, l’or, les bijoux, les lunettes, les vêtements,
les dents, les cheveux...étaient récupérés, réutilisés pour des profits
gigantesques.
Notre propos serait-il alors de banaliser l’horreur ?
Nous voulons comprendre, analyser, démonter les mécanismes de mort de
l’ensemble du complexe d’Auschwitz, symbole d’une épouvantable machine
d’avilissement, monstrueuse machine à tuer.
Nous voulons comprendre pourquoi cette machine à tuer n’a pu être
stoppée, alors que le monde savait que le régime nazi, dès son arrivée
au pouvoir, avait ouvert des camps pour y interner des opposants réels
ou potentiels. Le monde connaissait les camps de concentration, les
camps d’extermination.

« Plus jamais ça » .

Comment ?
Bien connaître le nazisme et ses conséquences relève de la formation
historique mais aussi, pour une grande part du civisme. La victoire de
l’humanité sur le dédale d’un monde infernal organisé par des hommes,
reste précaire, jamais acquise.S’il est un enseignement à tirer des
crématoires et du génocide c’est qu’il faut combattre sans concession le
racisme sous quelque forme qu’il se manifeste.
Car les tentations subsistent, hélas ! dans nos sociétés , de recourir
aux mêmes méthodes pour faire face aux mêmes difficultés économiques et
sociales. En dehors des nostalgiques obtus, il est primordial de savoir
déceler les moyens plus subtils, utilisés pour parvenir à des fins
semblables.
La mythologie politique, le bouc émissaire peuvent changer ; il reste
alors l’entreprise visant à diviser pour régner, en alimentant les
préjugés, en suscitant l’intolérance et la haine, pour masquer les
vrais problèmes et leurs causes réelles, à promouvoir des « chefs » qui
pensent, parlent et décident pour vous, à entraîner enfin dans des
mouvements irrationnels et inhumains des foules en désarroi. Tout fait,
tout événement qui va dans ce sens risque d’être l’une des dents de
l’engrenage terrible, dont l’expérience démontre à quelle vitesse
surprenante il est capable de broyer la démocratie et les valeurs qui
s’y rattachent .

« Plus jamais çà ! »...

Tel était le serment des déportés survivants, libérés des camps
d’extermination.Leur volonté, leur avertissement exigent de nous une
mémoire agissante qui se manifeste par une vigilance de tous les
instants pour mettre à jour, comprendre, s’indigner, dénoncer, combattre
toutes les paroles, tous les actes, toutes les décisions qui ouvrent la
voie au mépris de tout ce qui est humain.

Le MRAP se félicite des échecs répétés pour bâillonner les formidables
paroles d’insurrection et d’espérance de Stéphane HESSEL, ancien
résistant, déporté aux camps de BUCHENWALD et de DORA, co-rédacteur de
la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948.

Son « Indignez-vous », plus qu’une remémoration, bien mieux qu’un
ressassement, est un cri d’aujourd’hui, un cri contre les démolisseurs
de la démocratie, à l’œuvre sous nos yeux.

« Indignez-vous »

25 janvier 2011.