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Les luttes de libération des minorités nationales. C Delarue

mercredi 7 juillet 2010, par Amitié entre les peuples

Les luttes de libération des minorités nationales.

De quelques observations pour un débat à l’issue du FSE d’Istanbul sur la guerre, les droits humains, le fondamentalisme religieux, le socialisme.

Halklar kardestir - Amitié entre les peuples

Il importe de distinguer les minorités nationales, des minorités régionales ou linguistiques ou religieuses (1) car les revendications sont différentes. Mais les revendications issues d’un même groupe minoritaire sur un territoire donné peuvent être non homogènes et même très différentes notamment pour les peuples sans Etat (à eux). Certains peuvent finir par accepter de s’intégrer à la société dominante et à son Etat pour peu que soient reconnus et protégés certains droits culturels dont la langue est souvent la principale exigence avec le localisme économique et administratif. D’autres ne cèdent en rien sur leurs exigences qui portent soit autonomie dans un cadre fédéral soit indépendance nationale.

S’agissant de l’option basse d’intégration moyennant reconnaissance de la diversité culturelle, il faut remarquer qu’en France si les « sections de peuple » ne sont pas constitutionnellement reconnues la reconnaissance de certains droits culturels reste possible, notamment le droit d’apprendre et de parler une langue régionale ou d’outre-mer. Ces droits sont cependant circonscrits à ce jour (2), la lutte de nation dominante contre le communautarisme étant forte en France.

S’agissant de l’option haute de luttes de libération nationale des peuples sans Etat, on se trouve en présence des groupes politiques de libération nationale agissant soit pour le socialisme, soit (sans nécessairement le reconnaitre explicitement) pour le capitalisme. Dans ce dernier groupe figurent depuis une trentaine d’années des groupes religieux fondamenalistes.

La solidarité « première » avec les peuples opprimés.

Le fait qu’un peuple dominé reconnaisse démocratiquement un ou plusieurs groupes politiques (les divers FLN front national de libération) comme le représentant de façon légitime permet aux associations solidaires comme le MRAP, la LDH ou le Mouvement de la Paix en France une meilleure défense des divers droits de ces peuples opprimés via leurs représentants même si la critique de ses groupes est toujours possible . La solidarité dans le cadre de la libération des peuples opprimés est première.

Sans direction politique reconnue démocratiquement, ces associations militent pour la défense des droits humains et au premier chef la fin des emprisonnements et des tortures. Ces droits sont aussi défendus en principe par la communauté internationale car ils sont répertoriés et reconnus par l’ONU et par des institutions régionales (3).

Contre l’oppression dans la libération.

En général la protection s’adresse à l’ensemble du peuple et non au seul peuple-classe. Il revient aux peuples-classe opprimés et aux groupes se réclamant du socialisme de veiller à ce que la révolution nationale ne se fasse pas au profit d’une petite classe dominante issue de la nation opprimée, que ce soit une bourgeoisie traditionnelle et/ou un groupe dirigeant religieux ou non. On peut légitimement regretter - mais l’on ne saurait se contenter de regrets - que dans de nombreux conflits contemporains de libération nationale ce soient des groupes religieux fondamentalistes qui disputent avantageusement le leader-ship aux divers groupes communistes.

Pour reprendre la main les groupes se réclamant du socialisme doivent signaler leur ferme volonté de défendre les droits humains, l’égalité hommes-femmes, et la laïcité dès que possible et même les pratiquer au mieux en temps de guerre. Le fait que ces groupes soient souvent en guerre n’est pas un empêchement total à faire vivre certains droits humains, car les peuples aspirent à la paix et à la liberté dans leur lutte contre l’oppression et les inégalités diverses.

Christian DELARUE

1) Essai sur la notion de minorité nationale. A Fenet

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article663

Les « minorités nationales » : vers un retour du refoulé ?

http://www.breizh.net/identity/galleg/les-minorites-nationales.htm

Les minorités nationales en Europe Centrale et Orientale.

http://www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=sy-25

2) Langues régionales et identité nationale

http://www.communautarisme.net/Langues-regionales-et-identite-nationale_a1022.html

3)Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques.

http://www.contreculture.org/ST%20D%E9claration%20des%20droits%20des%20minorit%E9s.%20ONU.html

4) Convention-cadre pour la protection des minorités nationales du Conseil de l’Europe.

http://www.salic-slmc.ca/showpage.asp?file=traites_inter/minorites_nationales/convention_cadre&language=fr&updatemenu=false&noprevnext

Charte européenne des langues régionales ou minoritaires

http://www.salic-slmc.ca/showpage.asp?file=traites_inter/minorites_nationales/charte_europ&language=fr&updatemenu=false&noprevnext