Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Régimes et idéologies fascistes ou de droite extrême. > Fascisme - crypto-fascisme - système autoritaire. > Les années 30 dans le livre de Maurice RAJSFUS : "De la victoire à la (…)

Les années 30 dans le livre de Maurice RAJSFUS : "De la victoire à la débâclé (juin 1919-1940) »

mardi 4 juillet 2023, par Amitié entre les peuples

Les années 30 dans le livre de Maurice RAJSFUS (1928 - 2020) "De la victoire à la débâclé (juin 1919-1940) ».

Lire ou relire les chapitres des années 30 dans le livre de Maurice RAJSFUS (1928 - 2020 - 1) "De la victoire à la débâclé (juin 1919-1940) ». En retenir les éléments utiles à la lutte antifasciste sans cependant conserver - ici au moins - tous les sigles et les noms de tous ceux qui collaboraient peu ou prou pour le nazisme hitlérien à partir de 1933 ou pour le fascisme mussolinien et qui - pour certains groupes - en percevaient même des fonds.
« Hitler, Mussolini et Franco n’ont qu’à bien se tenir » (page 120) : Non que nenni : quasiment rien ne les a menacé !

Je suis passé rapidement sur les trois premières parties - 1- La paix des bravaches, 2 - La France fanfaronne et 3 - Les gaietés de l’intendance - pour mieux relire les deux dernières : 4 - La France anesthésiée et 5 - Les occasions manquées. Ces deux derniers titres sont très évocateurs d’une période ou en France droite et gauche relativisent ce qui se passe en Allemagne avant et même après 1933. "L’ouverture des camps de concentration, dès le printemps 1933, semble être considéré comme une affaire intérieure allemande » (page 150) Idem pour l’antisémitisme d’Etat.

On apprend que la droite - qui défend surtout la bourgeoisie - a surtout d’autres ennemis bien français : les socialistes, les communistes, les syndicats ouvriers, et même les simples citoyens-démocrates partisans d’une République égalitaire. De Tocqueville (idéologue de droite conservatrice) à Marx (matérialiste révolutionnaire), en passant par les classes ouvrières et paysannes, le souci d’égalité est montant, masqué parfois il est vrai par le nationalisme dont celui qui a repris après guerre, en 1919. Ce souci d’égalité se heurte aux réactionnaires qui veulent remettre les français « sous la coupe de l’Eglise et du Château » (page 156).

Pointons ici pour mémoire quelques noms de militants d’extrême-droite sans mieux les distinguer : Xavier Vallat, Georges Valois, Jean Renaud, Marcel Dréat, Adrien Marquet, Henri d’Halluin dit Dorgères, Joseph Bilger, Charles Maurras, le colonel de La Roque.

Quand au PCF il critique plus la SFIO comme élément de fascisation. Maurice Thorez s’exprime sur la décision de Hitler de rompre avec la Conférence sur le désarmement et de quitter la Société des Nations en octobre 1933 (au CC des 20,21 et 22 octobre) mais rien de plus. Le PCF ne va changer de discours qu’après la tentative de coup de force de l’extreme-droite française du 6 février 1934.

Pourtant « des bruits de bottes résonnent d’un bout à l’autre de l’Europe » . Pourtant le chef nazi ne cesse de s’en prendre dans son livre « Mon combat » à la France en ajoutant nettement qu’une reconquête était à entreprendre. En fait, « une Allemagne dirigée d’une main fer peut devenir bien utile pour limiter la possible contagion soviétique » . L’ennemi n’est ni l’Allemagne nazi, ni l’Italie mussoliniennne, ni l’Espagne de Franco.

A suivre…
Christian Delarue

1) Maurice Rajsfus fut président de Ras l’front de 1991 à 1999, Ras l’front contre le FN fut fondé par René Monzat et l’Appel des 250.

Lire aussi Pierre Naville, L’Entre-Deux-Guerres, La lutte de classes en France, 1926-1939, Paris, Études et Documentation Internationale, coll. « Matériaux pour l’histoire du mouvement communiste en France », 1975, 324 p.