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Doc 2003 / La dette contre la démocratie (Plateforme...)
lundi 11 novembre 2013, par
Dette et Développement
Plate-forme d’information et d’action sur la dette des pays du Sud (1)
La dette contre la démocratie
Les pays occidentaux ont beau jeu de prôner la démocratie aux quatre coins du monde. En utilisant leur position de créancier pour
dicter aux pays du Sud les politiques qu’ils doivent mener, ils sapent
le fondement même de la démocratie : la responsabilité du gouvernement devant ses électeurs.
La dette des pays pauvres est injuste : seules les populations des pays pauvres – qui n’en ont que rarement profité - en assument le
coût alors que les pays créanciers en partagent la responsabilité, car ils ont encouragé cet endettement.
Elle est immorale : elle capte des ressources indispensables à la satisfaction des droits fondamentaux de centaines de millions de personnes.
Dès lors, pourquoi les pays riches ne l’annulent-ils pas ?
Ils en ont les moyens, car la dette représente 300 milliards de dollars (M$), soit six fois moins que ce que le monde consacre, chaque année, aux dépenses militaires (800 M$) et de publicité (1000 M$) cumulées.
Quel intérêt les pays riches trouvent-ils donc au maintien de cette dette ? Pourquoi ont-ils préféré à une annulation pure et simple
de la dette des pays pauvres, une initiative (PPTE) qui les maintient endettés ?
On peut penser que leur objectif n’est pas (prioritairement) de rendre les pays pauvres capables de satisfaire les besoins élémentaires de leur population, mais solvables. Si le sort des plus pauvres à travers le
monde était une préoccupation réelle de nos dirigeants, les pays en développement bénéficieraient du partage des richesses au niveau mondial.
En réalité, les richesses du monde sortent des pays du Sud pour enrichir les pays du Nord. Dans des proportions jamais atteintes auparavant (flux négatifs de 200 M$ en 2002), selon Kofi Annan, qui s’en est indigné devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 30 octobre dernier (2003). Dès lors, on peut se demander si la dette n’est pas surtout un instrument de chantage des pays riches, à travers le FMI et la Banque mondiale, sur les pays du Sud : « nous allègerons votre dette, à condition que vous appliquiez à la lettre les politiques
économiques (libéralisation, privatisation, etc.) qui nous sont favorables ».
De fait, les gouvernements du Sud sont amenés à rendre compte de leurs politiques à ces institutions (où les pays du Nord sont majoritaires) plutôt qu’à leurs populations. Est-ce à cette démocratie-là qu’on voudrait leur faire croire ?
la suite in
Les Nouvelles de la Dette
Lettre d’information – Novembre 2003 – Spécial Forum Social Européen
N°9
http://www.dette2000.org/data/File/nouvellesdeladette_9.pdf
1) Les organisations membres de la plateforme :
AFVP (Association française des volontaires du progrès)
Agir ici
AITEC (Association internationale des techniciens, experts et
chercheurs)
ATTAC France
CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-
Monde)
CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement)
CFDT (Confédération Française et Démocratique du Travail)
CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens)
CGT (Confédération Générale du Travail)
CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le
Développement)
CSM (Confrérie française des supérieures majeures)
DCC (Délégation catholique pour la coopération)
Emmaüs France
Justice et Paix
MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des
peuples)
Réseau Foi et Justice Afrique-Europe
Secours Catholique- Caritas France
SEL (Service d’entraide et de liaison)
Service Protestant de Mission–DEFAP
Survie
Secrétariat général de l’enseignement catholique
Terre des hommes
Soutiens : ASPAL (Association de solidarité avec les peuples d’Amérique latine), France liberté (fondation Danielle Mitterrand),
Frères des hommes, ATD Quart monde, RENAPAS (Rencontre nationale
avec le peuple d’Afrique du Sud), RITIMO.