Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Diversité, métissage, différence, identité... > Culture athée et culture des trois monothéismes. C Delarue

Culture athée et culture des trois monothéismes. C Delarue

lundi 3 décembre 2012, par Amitié entre les peuples

DIVERSITE CULTURELLE

« Culture athée » et les cultures variables de chacun des trois monothéismes.

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/011212/culture-athee-et-cultures-des-monotheismes

1 - Existe-t-il une culture athée ?

Pour la culture entendu au sens de chose de l’esprit on peut dire avec beaucoup de circonspection qu’il existe, de façon fort variable, chez les athées une culture particulière d’esprit critique, dont ils n’ont pas le monopole. Rien d’homogène. Cela va de la critique scientifique sans le moindre recours à la métaphysique jusqu’à l’esprit mécréant (blasphème) ou contestataire (de la famille PME par exemple). Surtout, rien se rapportant à ce que l’on pense plus globalement sous le terme culture, à savoir les moeurs, les modes de vie.

Ici, donc pas de « culture athée » à proprement parler. Pourtant divers religieux ont pu lui « coller » une culture de nihilisme ou une culture de mort. Comme si les sociétés les plus fortement pétries de religion n’étaient que louange à la vie et n’avait pas d’aspects mortifères, notamment par la survalorisation du travail (travaillisme) ou par le pouvoir des hommes contre les femmes.

2 - Existe-t-il une culture religieuse ?

C’est plus probable. Mais pour quels groupes humains ? Des petits groupes humains relativement fermés sur eux-mêmes ou de vastes ensembles ? A propos de ces derniers, on évoque souvent une culture chrétienne, une autre juive et enfin une autre encore musulmane. Ainsi les pratiquant(e)s de chacun des trois monothéismes (pour s’en tenir à eux) auraient des façons particulières - à connaître et à respecter - de vivre, de boire, de manger, de faire l’amour, etc... qui tiennent à leur religion.

3 - Mais, ne faut-il pas procéder à des distinctions ?

On peut distinguer :
 les protestants des catholiques ou des orthodoxes,
 les chiites des sunnites (ici « culture » historique de persécutés et culture d’élimination physique des premiers) et des autres courants plus minoritaires encore,
 les askhénazes des sépharades.

Même ces distinctions internes peuvent apparaitre insuffisantes du fait de la montée conjointe des individualismes et des mobilités des humains (migrations).

4 - Hommes et femmes, pareillement ?

Ils vivent ensemble dans des sociétés particulières et ce sont les sociétés qui forment la culture. Mais il peut y avoir des cultures, des sous-cultures. Les femmes pratiquent souvent une sub-culture contestataire du patriarcat. Les hommes et les femmes n’ont pas totalement la même culture du pays en question et ce malgré le poids de la violence sexiste et patriarcale dans tous les pays sans exception, mais particulièrement forte et puissante dans le monde arabe (cf art sur Slate).

5 - Connaître et respecter : que respecter ?

Respecter ces cultures suppose non seulement une certaine homogénéité et que tous ces croyant(e)s respectent les préceptes alimentaires, les rituels religieux. Or ce n’est pas le cas. Sans parler de celles et ceux qui s’y conforment plus par soumission contrainte que par choix. N’y a-t-il pas toute une gamme d’individu(e)s, des faiblement adeptes des rites aux athées qui se sont émancipés des archaismes religieux issus d’un autre âge.

Que faut-il respecter à l’étranger ? Avoir une tenue plus couverte qu’en Occident ? On me l’a dit en Algérie en 1989. Je ne l’ai d’ailleurs pas toujours respecté. Ne pas chanter en Français à Melbourne ? Un brin « rebelle », quoique poli, j’aurais tendance à faire l’inverse. Je n’aime guère la xénophobie. Quand je passe à Paris et que j’entends des échanges en chinois ou en arabe, cela ne me choque pas.

6 - Aller vers l’interculturel et l’égalité.

A propos de la diversité des cultures dans la société civile, c’est bien avec nos ressemblances, plus qu’avec nos différences et nos particularismes, que nous pouvons nous rencontrer pour accroitre la fraternité (ou adelphité), et ce pour un meilleur respect de la dignité humaine. Le problème est que cette dernière n’est pas pareillement conçue partout. Pour nous la dignité va avec l’égalité et non la hiérarchie ou la complémentarité.

L’interculturel demeure alors le point de jonction des efforts de fraternité. La fraternité ne va pas de soi dans un monde qui fait la promotion de la compétition, des privilèges, voire de l’apologie politicienne des « petites haines » catégorielles (ouvriers contre employés) et culturelles ou ethniques.

Christian DELARUE

Adelphité concerne les frères et les soeurs. Il combine fraternité et sororité.

Des pistes pour continuer à « vivre ensemble »
http://www.assisesinterculturelles.com/Des-pistes-pour-continuer-a-vivre-ensemble_a258.html