Contre la déchéance de la nationalité. C Delarue

Contre la déchéance de la nationalité.

Ce n’est pas parce qu’une chef de clan éructe, à tort, sa haine contre les Blancs qu’il faut la déchoir de la nationalité française. Ni elle ni d’autres d’ailleurs, Guéant par exemple, à qui le MRAP décerne un triple AAA de la xénophobie. L’extrême-droite en tout genre - du FN à RL en passant par l’AGRIF - tout comme la branche identitaire de l’UMP sont d’ailleurs très mal placées pour cela du fait de leur fréquent positionnement racial inverse, et notamment en diffusant régulièrement un lourd racisme anti-musulman et ce au profit d’une subculture nationale catho-laique à défendre.

Reste que la critique du PIR est nécessaire car son projet n’est en rien d’émancipation. Répondre à la « guerre des classes » du néolibéralisme par une « guerre des races » est absurde et mène tous les dominés et opprimés dans le mur. Pour cela il faut critiquer la tendance à ethniciser et même racialiser les rapports sociaux. Cela est dangereux et contraire aux orientations d’un antiracisme universaliste. Se mettre bec et ongles du côté des Arabes et des musulmans nécessairement tous dominés, tous à défendre, c’est faire peu de cas des clivages interne entre nations et classes sociales au sein du monde arabe. C’est aussi vouloir ignorer les dégâts sexistes de l’intégrisme musulman et son obsession sexo-séparatiste. Mais les autres intégrismes, protestants, catholiques, et juifs sont tout aussi à critiquer (1). Les harédim n’ont rien à envier aux musulmans radicaux en matière de mœurs sexo-séparatistes.

La spécificité du MRAP, matérialisée par ses liens avec ATTAC et l’altermondialisme depuis 1998, est d’avoir associé luttes sociales du peuple-classe et lutte contre le racisme et ce dans une perspective d’amitié entre les peuples.

Christian DELARUE

1) Lire ici « Luttes féministes contre l’intégrisme, les pouvoirs politico-religieux et pour la laïcité en France de 1989 à 2009 » par Monique DENTAL, Claudie LESSELIER et Marie-Josée SALMON.