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60 ans après, « notre besoin de consolation est (toujours) impossible à rassasier. »

mercredi 3 octobre 2012, par Amitié entre les peuples

60 ans après, « Notre besoin de consolation est (toujours) impossible à rassasier » de Stig Dagerman en 1952 (Ed PUF avril 1984)

Note Christian DELARUE

Stig Daguerman a écrit cet opuscule désespérant en 1952. Avait-il perdu un être aimé pour ne plus trouver aucun sens à l’existence et se suicider ? Même pas !

Si une telle perte relationnelle estimée importante plonge la plupart des humains dans un très grand desarroi, il n’est pas assuré pour autant - et c’est heureux - qu’aucune consolation, qu’aucun contentement mineur ne puisse freiner la chute vers le suicide.

Si le suicide est évité, c’est qu’une consolation a rempli son office, qui est non la belle vie antérieure mais la survie voire la simple vie sans les joies de jadis, ou la vie des contentements ordinaires. Il faut les trouver.

L’investissement de son énergie individuel dans le combat collectif, social ou politique, des dominés ou opprimés permet cette remontée vers la vie ordinaire. Tous n’ont pas ce réflexe qui nécessite souvent des prérequis.

Certains trouvent plus aisément dans la religion ce que d’autres trouvent dans dans le combat politique ou dans un autre compagnonage moins vif. Ce à quoi Simone WEIL croyante (en Dieu) a pu répondre : « La religion en tant que source de consolation est un obstacle à la véritable foi, et en ce sens l’athéisme est une purification. » La dite purification laisse néanmoins la vie aux souvenirs. Les larmes ne coulent plus mais les attachements perdurent. Mais quelle force donne ces attachements ? Peut-être, d’être dans l’amour protecteur des haines toujours possibles.