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STRATEGIE CONTRE-HEGEMONIQUE et typologie des adversaires Christian DELARUE

vendredi 17 août 2018, par Amitié entre les peuples

STRATEGIE CONTRE-HEGEMONIQUE et typologie des adversaires

Une stratégie contre-hégémonique (1) suppose la désignation de l’adversaire (PK). C’est une condition du combat politique (PK). Ce n’est pas suffisant : il y a besoin d’un projet.

Adversaire ou parfois ennemi (quand la guerre sociale est impitoyable) : qui ?

 Si on envisage les formulations concrètes de l’opposition EUX/NOUS sur un axe VERTICAL soit " en-haut/en-bas  » alors 4 formulations apparaissent :
 peuple-classe 99 % / 1%,
 Peuple-classe / classe dominante
 peuple-classe / élite,
 peuple-classe / oligarchie .

Le peuple-classe a un format large (99% d’en-bas) et se compose du monde du travail public ou privé, nationaux ou résident étrangers installés, retraités ou étudiants ou chômeurs, plus les travailleurs indépendants, paysans notamment. Dans ce large spectre, tout se monde n’est pas de gauche, ni même pareillement de gauche (pour celles et ceux qui s’y reconnaissent). La contre-hégémonie relève d’une lutte d’influence contre les discours médiatiques et ce de plusieurs acteurs : équipes syndicales, partis politique de gauche, association.

L’axe vertical est on le voit un clivage interne, intra-muros . L’axe horizontal est extra-muros.

 Sur l’axe HORIZONTAL soit « dedans-dehors » on trouve nationaux /étrangers et ses variantes droitières ou extrême-droitières. Mais, si l’adversaire (ou l’ennemi versus militarisation du conflit) est externe mais en-haut (oligarchie allemande ou autre) ce n’est évidemment pas la même chose que si l’adversaire est extérieur (à la nation) mais en-bas : le peuple entendu comme peuple-classe.

VARIATIONS Il y a alors les positions en termes de bloc social ou ceux d’en-bas sont très majoritaires mais avec une alliance avec certaines élites et pas d’autres. Il y a aussi l’inverse avec ceux d’en-bas minoritaires.

Souvent le choix des élites est restreint : quasiment toutes sont pro-systémique, pro-capitaliste. Mais d’autres facteurs interviennent.

Ici ceux d’en-haut cherchent à former un bloc social qui « coagule » les classes dominantes tout en cherchant des appuis au sein des couches populaires, classes moyennes aisées mais aussi les plus modestes mais sur d’autres aspects. Le rôle des médias est crucial pour former un bloc hégémonique dominant. Pour former un tel bloc il peut être utile de forger un ennemi intérieur en-bas soit venu de l’extérieur soit déjà là mais parasite. Ce n’est pas la finance qui est visée mais plus les « bras cassés » français ou étrangers.

Les élites néolibérales construisent un bloc social transclassiste sur la base d’une distinction classiste valorisant les capacités des performants et compétents contre les moins capables, moins travailleurs, moins compétents, sous-reconnus, voire méprisés, sous-payés.

Christian DELARUE

1) La gauche, le peuple et la stratégie contre-hégémonique - Christian Delarue CS ATTAC

https://blogs.attac.org/contre-hegemonie/democratisation/article/la-gauche-le-peuple-et-la-strategie-contre-hegemonique-christian-delarue