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OSER LE FEMINISME en vestimentation variable ! C Delarue

jeudi 10 septembre 2009, par Amitié entre les peuples

Hommes ou femmes, oser le féminisme en vestimentation(s) et ornementations variables.

Texte modifié le 13 sept 2009

Si l’anti-sexisme est mondial, transversal à toute société, à toute communauté, à tout territoire, il n’est pas uniforme. Il ne se réduit pas à un féminisme occidental opposé à un féminisme du tiers-monde mais c’est cette opposition qui apparait bien souvent . Le féminisme anti-occidental est à interroger tout autant que le féminisme pro-occidental. Cette opposition pourrait laisser entendre que le féminisme multiforme se moulerait in fine dans la vision du « Choc des civilisation ». Ce serait une erreur. Il y a une réelle transversalité du féminisme comme lutte d’émancipation humaine.

Le débat qui surgit porte sur plusieurs thèmes et notamment sur trois aspects : l’identité de chacune (et chacun), la conception des relations hommes-femmes, la conception de la société et du « vivre ensemble ». Contre la pensée dominante de droite comme de gauche, il importe de continuer le débat.

Burqa : Du parallèle avec le nudisme à celui sur certains artifices vestimentaires ou autres.

burka

Certaines féministes proches des Indigènes de la République défendent le droit de s’habiller librement, y compris en burka. Soit ! La question n’est pas pour elles burka ou nudisme. Point de question sur le relativisme culturel ou sur l’ordre symbolique minimal à toute société.

A quoi on peut rétorquer : n’y a-t-il pas un « totalitarisme textile » simple ou total (burqa) qui interdit de se ballader nu ou en string, homme et femmes ? Si mais on va trouver cela normal . Pourtant, logiquement autoriser la burka c’est à dire le voilage complet devrait alors mutatis mutandis autoriser le dévoilage total autrement dit le nudisme. Or la chose n’est pas pensée et encore moins envisagée. C’est toute la question posée il y a peu sur ce site avec : Relativisme culturel : Voile religieux intégral et nudisme <http://www.agoravox.fr/tribune-libr...>  ; en somme, se voiler et se dévoiler totalement en public . Ou alors on pose démocratiquement des règles restrictives minimales, celles compatibles avec le libéralisme des mœurs des sociétés occidentales.

Changement de question !

Pour éviter de poser cette question, on en trouve une autre. Laquelle ? « Et pourquoi pas interdire la cravate et les talons aiguilles ? » Elles ont ajouté le rouge à lèvre. En somme les artifices de séduction ou de position sociale. Comme s’il y avait équivalence ! La question est posée mais il n’y a pas la réponse que l’on devine. Pour les cadres ces accessoires seraient des obligations contraignantes.

Pesons les contraintes ! Match « cravate et rouge à lèvre » contre « voile partiel ou intégral ».

Pas au point de se faire baffer pour défaut de « rouge à lèvre » par le mari ou le patron alors qu’un soulèvement de voile peut plus facilement susciter une telle réaction. C’est un fait avéré. Dernier exemple connu : sur un parking ensoleillé à Marseille !

Certes la violence intra-familliale et dans l’entreprise est généralisée mais il ne s’agit pas de cela ici. Encore que la dite généralisation de cette violence masque sa forte présence dans certaines couches sociales et sa faible présence dans d’autres. Mais passons. Il s’agit ici de répondre à une défense spécifique et paradoxale de féministes qui, en principe, ignorent moins que les autres les pesanteurs lourdes des appareils religieux masculins dans l’histoire.

Autre différence : Les cadres se baladent « décontracté » après le travail mais pas les musulmanes voilées ou hyper voilées (intégral et en noir) . Idem pour les femmes cadres. Par ailleurs, certains mettent des cravates sans y être obligé, pour le plaisir. Mais ce n’est jamais constant. Idem pour les femmes.

Un bon indice de liberté n’est-il pas alors de mettre une cravate « si je veux », des chaussures à talons et du rouge à lèvre un jour mais pas un autre. Autrement dit pour qui est relativement libre l’usage de ces artifices est variable selon le désir de bonne présentation de soi de chacun en fonction du contexte. Ce n’est pas comme le voile religieux partiel ou intégral une tenue obligatoire . Car dès que la musulmane pro-voile sort de chez elle, elle doit être voilée. Ce n’est pas un jour oui et un jour non. Ou alors c’est une affaire de pure provocation.

Dernier mot sur le sujet : les musulmanes se sont pas toutes adeptes du voile islamique qu’il soit simple ou intégral. Le problème est alors la pression, celle des pères et des jeunes hommes. Après la stigmatisation des musulmanes occidentalisées (traitées de « putes ») vient les agressions et les viols. Ceux-là ne sont pas plus tolérables que les autres. Il y a sans doute accord là-dessus. Mais la question n’est pas là . L’idéologie sexiste simpliste de la respectabilité mise par l’islam - et pas que l’islamisme radical même si ce n’est pas tout l’islam - sur les musulmanes voilées et corrélativement de la dépravation supposée des femmes occidentales ou occidentalisées pousse à ces viols qui viennent se rajouter à tous les autres.

Un combat féministe se redéploie avec un mélange de particularisme et d’universalité. Il va nécessairement toucher les autres questions de l’inégalité entre hommes et femmes partout dans le monde en crise.

Christian DELARUE

Pour aller plus loin : OSER LE FEMINISME

* Religion et droit des femmes : Une affaire qui n’est pas prête d’être réglée

*Femmes en résistance

http://resistancesdefemmes.woedpress.com*

*De la précarité à la pauvreté : parution des acte du forum du CNDF de fèvrier 2008

*Féministe et iranienne : Etre féministe est un délit en Iran Hedia Aït Kaci

*L’interdit vestimentaire : un instrument constant de la domination masculine à travers les âges.- Caroline De Haas

*Egalité Hommes-femmes - Rachelle SILVERA

* Ourses, anglaises, ... Croyances sur les menstruations - Pascale Cayous

* 17 octobre : mobilisation sur le droit des femmes.