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Les facettes du refus du « campisme géopolitique ». C Delarue

mardi 1er novembre 2011, par Amitié entre les peuples

Les facettes du refus du « campisme géopolitique ».

Le campisme divisait et divise encore le monde en deux camps opposés.

Jadis  :

Le terme « campisme » et « refus du campisme » provient du mouvement trotskyste de jadis et signifiait affrontement bloc contre bloc ou logique de camp sans critique interne possible . Ils disaient : ni Est ni Ouest (en affrontement camp contre camp), mais autre chose ; « ni stalinisme ni capitalisme ». mais socialisme authentique.

Les groupes trotskystes, au-delà des différences d’interprétation entre différents groupes, se distinguaient
 d’une part du PCF de l’époque (avant 89-91) et d’autres groupes politiques (maoïstes ) qui défendaient de façon a-critique soit l’URSS soit d’autres pays ayant adoptés une forme de stalinisme, de « socialisme » autoritaire et bureaucratisé : Chine pour les maoistes, etc.
et
 d’autre part des sociaux-démocrates qui défendaient l’Ouest et le capitalisme , capitalisme dur ou capitalisme social (capitalisme bridé par l’Etat social).

Après la période de la « chute du mur » (1989 - 1991) et de la transition vers le capitalisme (pendant la décennie suivante), le terme a pris un autre sens.

Aujourd’hui,

Le refus du campisme prend d’autres formes.

1) Ce refus signifie d’emblée « ni Occident, ni Orient » ou ni Nord ni Sud

D’abord cette coupure est largement idéologique dans plusieurs domaines. Elle fait l’impasse sur le classisme, c’est à dire sur les profonds clivages internes qui opposent les oligarchies du Nord (comme celles du Sud) contre leur peuples-classe.

Ensuite si le soutien et la solidarité doivent aller nettement aux peuples opprimés du Sud ou d’Orient, il ne s’agit pour autant de soutenir de façon a-critique les composantes réactionnaires et autoritaires (cf aux groupes islamistes qui imposent lourdement et durement des mœurs sexo-séparatistes ). Cette réserve ne saurait empêcher la solidarité envers les peuples-classe opprimés.

2) Autre variante proche : On ne saurait non plus se faire des illusions sur les bourgeoisies compradores du sud si l’on milite pour l’émancipation des peuples-classe. On retrouve là une autre variante celle diffusée dans le syndicalisme et la gauche politique.

Ce refus du campisme s’oppose bien à une vision trop binaire d’un monde clivé entre Sud et Nord en affirmant qu’ : « Il y a du Nord au Sud et du Sud au Nord ». Mais là encore, il peut y avoir des différences d’appréciation. Pour certains, le sud au nord se limite aux pauvres (les chrétiens sociaux) ou aux « couches populaires » (ouvriers et employés) alors que pour d’autres le sud sera l’ensemble du peuple-classe soit 97 à 99 % de la population.

3) Une troisième variante défend les droits humains transversalement à toute frontière. C’est le cas pour les antiracistes mais aussi pour les groupes féministes critiquent le sexisme tant au nord qu’au sud, hors toute référence de « camp ».

Christian DELARUE

Oct 2004 (repris en 2009)

Membre de la commission « mondialisation » du MRAP