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AG ATTAC 2010 : Résolution : Le combat pour la démocratie en France :

mercredi 1er décembre 2010, par Amitié entre les peuples

Le combat pour la démocratie en France : une nécessité face aux crises conjuguées de l’économie néo-libérale et des institutions républicaines

Résolution pour l’AG d’Attac-2010 (Adoptée)

Face à la crise démultipliée du système néo-libéral, le combat pour la démocratisation des institutions nationales est une nécessité. A l’échelle de l’Europe, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la Hongrie.. sont autant de pays dont les acquis sont dramatiquement menacés par les marchés et lobbies financiers, qui tentent d’imposer leurs diktats aux gouvernements en place. En France, une véritable crise de régime s’est ouverte, à l’occasion du débat sur le projet de contre-réforme des retraites : est-il légitime en effet que des sacrifices croissants soient imposés au plus grand nombre par la caste d’affairistes actuellement aux commandes ?

L’affaire Woerth-Bettencourt porte sur un grand nombre de dérives qu’engendre la gouvernance néo-libérale : conflits d’intérêt, fraude et évasion fiscales, trafic de biens publics et de récompenses honorifiques, prises illégales d’intérêt, financement occulte de campagnes électorales… Hormis cette actualité, les affaires ont défrayé la chronique médiatico-judiciaire dans la dernière décennie, trop souvent étouffées : financement de certains partis politiques à Paris et en Ile de France, caisse noire de l’UIMM, procès Elf, Angolagate et procès de Charles Pasqua, délits d’initiés à Airbus, affaire de Karachi (rétrocommissions illicites), pour laquelle Nicolas Sarkozy et Edouard Balladur pourraient être mis en examen pour le financement de la campagne de ce dernier. Sans parler de la tentative népotiste avortée de gestion de l’EPAD par le fils du président.

En France, le néolibéralisme s’appuie sur une lourde tradition d’autoritarisme impérial intra comme extra muros. La collusion-pour ne pas dire la fusion et la confusion- des équipes politico-financières, qui a conduit à cette pléthore d’affaires, est l’une des causes principales du déficit des budgets publics. Les réseaux maffieux françafricains, encore en activité cinquante ans après les indépendances, sévissent toujours plus à l’encontre des intérêts vitaux des peuples du Sud.

Au-delà des individus mis en cause pour affaires, c’est tout un système politico-financier qui implose du fait de l’acharnement à servir exclusivement les intérêts des plus riches. Depuis 2007, afin de préserver les privilèges d’une caste protégés par une législation complaisante (dépénalisation du droit des affaires, mise en place du bouclier fiscal, privatisation des services publics... ), le régime Sarkozy accumule les atteintes aux libertés publiques, aux acquis sociaux ainsi que les stigmatisations des communautés de migrants et d’ immigrés non européens…

Témoignent des souffrances psycho-sociales qu’engendre cette gouvernance les émeutes à répétition dans des banlieues soumises à la relégation tout comme les violences scolaires et les suicides de salariés des services publics privatisés…

Comme ailleurs en Europe, il est possible d’inverser cette orientation irresponsable et mortifère. La mobilisation populaire pour le retrait de la contre-réforme des retraites et pour le maintien de services publics de qualité - en matière d’éducation, de santé, d’emploi, de logement… -, doit permettre d’entraîner toute la société pour empêcher l’effondrement de la démocratie dans notre pays et pour que le peuple français redevienne acteur de son histoire. Parmi les moyens d’action, sont retenus un 4 pages pour le contrôle de la gestion des affaires publiques, une pétition pour demander entre autres une véritable indépendance de la justice, la constitution d’une commission d’enquête parlementaire et la démission des responsables mis en cause pour affaires ainsi qu’un livre du Conseil scientifique sur ces questions.

En promouvant la création d’un réseau de défense des libertés publiques, des acquis sociaux et des droits des personnes et catégories discriminées tant à partir des comités locaux que des instances nationales, en apportant son soutien actif aux collectifs et autres instances de convergence des luttes, en s’attachant à promouvoir des formes alternatives de démocratie (référendum d’initiative populaire, tirage au sort, conférence de citoyens…), Attac s’emploiera avec toute son énergie à la réalisation de ces objectifs au cours des années à venir.