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COVIDO-FASCISME : Zoonose, pandémie et destruction écologique puis des faibles - Lecture de Daniel Tanuro par Christian Delarue

dimanche 3 janvier 2021, par Amitié entre les peuples

COVIDO-FASCISME : Zoonose, pandémie et destruction écologique puis élimination des faibles

Nous remercions vivement Daniel TANURO de son texte intitulé « Face à la pandémie : écosocialisme ou darwinisme social ? » (lien in fine)

Nous en proposons une lecture qui mette plus l’accent sur d’une part l’énumération des facteurs de destruction écologique à rapporter à l’existence des zoonoses et d’autre part sur l’élimination barbare des plus faibles rapportée à ce que nous appelons un Covido-fascisme (3) ensuite. Nous renvoyons à la suite du texte de Daniel avec un lien en fin de texte.

NB : Nous n’ajoutons aucune critique à ce texte excellent, bien que notre compréhension de ce qui se joue soit beaucoup plus lié au carnisme, Ce qui a des implications sur les modes de présentation des enjeux.

Christian Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/Zoonose-pandemie-et-destruction-ecologique-puis-des-faibles-Lecture-de-Daniel

I - ZOONOSE et DESTRUCTION ECOLOGIQUE EN COURS

A - D’abord, ce que dit Daniel TANURO des zoonoses

Les zoonoses ne sont pas une nouveauté. La peste qui a fait des ravages dans l’antiquité et au moyen-âge était une zoonose. Ce qui est nouveau, c’est qu’un nombre croissant de maladies infectieuses sont zoonotiques. En trente ans, leur part est passée de 50% environ à 70%. (1) Trois quarts des nouveaux agents pathogènes présents chez l’humain proviennent d’espèces animales. Le SIDA, le Zika, le Chikungunya, Ebola, le H1N1, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, le H5N1, le SARS, la maladie de Creutzfeldt-Jakob et la COVID19 sont des zoonoses.

La croissance des zoonoses n’est pas une surprise pour les biologistes et les épidémiologistes. Depuis quelques années, l’OMS craint que la plus grande menace pour la santé humaine provienne d’une « maladie X », inconnue, probablement une zoonose. Ce pronostic ne tombe pas du ciel mais du constat que la destruction de la nature favorise la transmission à Homo sapiens de pathogènes présents chez d’autres animaux.

B - Ensuite son énumération des facteurs de destruction

Concrètement, cinq facteurs de destruction écologique entrent en ligne de compte.

Premier facteur : la disparition ou la fragmentation des habitats naturels. Les forêts sont rasées, les zones humides sont asséchées ; des infrastructures sont construites et des mines sont ouvertes en pleine nature : tout cela réduit la distance entre les humains et les autres animaux, ce qui augmente les risques de « sauts d’espèce ».

Deuxième facteur : l’effondrement de la biodiversité. Quand des espèces s’éteignent, celles qui survivent et prospèrent – les rats et les chauve-souris, notamment – sont plus susceptibles d’héberger des agents pathogènes transmissibles à l’humain.

Troisième facteur : « l’industrie de la viande ». Outre qu’elles sont éthiquement et écologiquement condamnables, les gigantesques concentrations industrielles d’animaux identiques, parqués et engraissés pour être tués au plus vite, constituent un milieu propice à la propagation d’infections et à la transmission à notre espèce.

Quatrième facteur : le changement climatique. Il n’y a pas de preuves directes qu’il favorise les zoonoses mais il pourrait le faire, car des animaux migrent vers les pôles et entrent en contact avec d’autres qu’ils ne rencontreraient normalement pas. Des agents pathogènes peuvent ainsi trouver des hôtes nouveaux.

Ces quatre facteurs de risque épidémique accru sont dus principalement à la soif de profit des multinationales – en particulier minières, énergétiques, de l’agrobusiness et du bois. Le cinquième facteur est un peu différent. Les activités qu’il regroupe – trafic des espèces, de la « viande de brousse », orpaillage – sont pilotées par le profit mais relèvent de l’économie informelle, voire du crime organisé. Leur impact sanitaire est important : le commerce des espèces (sur le marché de Wuhan) est probablement à la base de la pandémie actuelle.

Dans le cas du SARS-CoV2, un sixième facteur semble être la pollution atmosphérique aux particules fines. On sait qu’elle accroît le risque de maladies respiratoires et d’affections cardio-vasculaires causant des millions de décès chaque année. Il n’est donc pas surprenant qu’elle puisse accroître également les dangers de la COVID-19.(2)

II - REFUSER LE COVIDO-FASCISME QUI VIENT CONTRE LES FAIBLES (titre C Delarue)

Le « contre les faibles » renvoie au darwinisme-social évoqué par Daniel TANURO, que je nomme moi Spencérisme comme suite des lectures de Patrick TORT spécialiste de Darwin, et d’autres encore sur le néolibéralisme comme DARDOT Pierre & LAVAL Christian dans La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale (La Découverte, 2009, 498 p).

Continuons avec Daniel Tanuro qui évoque un avenir sombre :

Ces six facteurs éclairent une réalité qu’on évoque trop peu : la pandémie n’est pas un coup du sort mais une facette de la crise écologique. La Plateforme intergouvernementale pour la biodiversité (IPBES) est catégorique : d’autres pandémies viendront. Le risque épidémique s’ajoute donc aux quatre risques majeurs que sont le changement climatique, la chute de la biodiversité, l’eutrophisation des eaux et la perte des sols.

Séparément, chacun de ces risques est redoutable. Ensemble, et combinés aux inégalités sociales, ils entraînent l’humanité vers un avenir très sombre, dont la pandémie donne l’avant-goût. Si rien ne change, les plus pauvres, les femmes, les enfants, les personnes âgées seront menacées en masse – surtout s’ils et elles sont migrant.e.s ou appartiennent à des communautés racisées.

Comment en sommes-nous arrivé.e.s là ? Pour certain.e.s, la pandémie et la crise écologique en général montreraient que notre espèce a dépassé la « capacité de charge » de la Terre. Seul.e.s les plus fort.e.s pourraient survivre, les autres seraient condamné.e.s à disparaître, conformément à la loi de la sélection naturelle exposée par Darwin…

Il y a quelques mois, un politicien étasunien appelait les personnes âgées, plus sensibles à la COVID, à se sacrifier pour sauver « l’économie » et « la liberté ». En dénigrant les mesures de précaution, en plaidant pour qu’on laisse « la petite grippe » circuler, l’Américain Trump, le Brésilien Bolsonaro et d’autres vont dans le même sens : c’est ce qu’on appelle le « darwinisme social ». Il doit être combattu vigoureusement.

Que ce soit face à la COVID ou face à la menace climatique, les partisans du « darwinisme social » se présentent comme des défenseurs de la liberté de vivre, de jouir, de consommer et de faire des affaires sans limites ni entraves. Souvent, ils dénoncent les complots de certains capitalistes, mais ce n’est que de la démagogie : jamais ils ne dénoncent le capitalisme.

Au contraire : ce que ces gens défendent en réalité, c’est la liberté d’être riches ou de le devenir aux dépens des autres et de la planète. Sous le masque de la « liberté » et des « lois de la nature », se cache ainsi le vieux projet fasciste : dominer, exploiter, éliminer. Il faut arracher le masque, sans quoi le monde risque de replonger dans la barbarie.

Que dire, que faire ?

D’abord, il est complètement faux de prétendre que la théorie darwinienne justifierait l’élimination des humains les plus faibles ! C’est le contraire : Darwin écrit noir sur blanc que les lois de l’évolution ont sélectionné chez l’humain des comportements d’empathie qui vont à l’encontre de la lutte de tou.te.s contre tou.te.s. La sélection naturelle a favorisé son contraire : la solidarité. (3)

Ensuite, il faut souligner que nous ne sommes pas des animaux comme les autres. Nous produisons collectivement notre existence sociale par le truchement du travail, qui est une activité consciente. Du coup, la population humaine ne dépend pas seulement de la productivité naturelle mais aussi du mode social d’utilisation de celle-ci. Cela ne signifie évidemment pas qu’un développement illimité serait possible. Cela signifie que notre « capacité de charge » n’est pas fonction uniquement du nombre maximum de personnes qu’un mode de production peut nourrir ; elle est fonction aussi du nombre minimum de personnes nécessaires à un certain mode.

XX

Lire le texte complet de Daniel Tanuro. et notamment la perspective écosocialiste, soit sur le site de la Gauche anticapitaliste de Belgique, soit sur

https://reflexions-echanges-insoumis.org/face-a-la-pandemie-ecosocialisme-ou-darwinisme-social/