Y Lacoste : Le peuple souverain ou le peuple qui s’oppose aux riches ? C Delarue.

jeudi 16 février 2012
par  Amitié entre les peuples
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« Le peuple souverain ou le peuple qui s’oppose aux riches ? »

Tel est le titre (p 138) d’un long passage du livre « Vive la nation » d’Yves Lacoste (Fayard 1997).

A propos de « Vive la nation » d’Yves Lacoste.

Dans un premier temps Yves Lacoste souligne qu’ « il est bien difficile de distinguer le terme »peuple« de celui de »nation« , car ils sont souvent associés comme synonymes et leurs sens sont enchevêtrés ». Mais ensuite il évoque différents sens. Celui ancien de « populus » qui signifie ensemble d’hommes ayant en commun une langue ou une religion et un certain nombre d’institutions.

Le mot peuple fait aussi référence à la distinction romaine entre les praticiens et la plèbe (plebs). Il désigne également la majeure partie de la population par opposition aux riches. Faute d’avoir un terme latin ou grec pour désigner ce peuple spécifique nous l’avons nommé peuple-classe. Le peuple-classe s’oppose à un en-haut soit très riche, soit dominant comme classe sociale, soit à une oligarchie.

Mais Yves Lacoste ne creuse pas ce fil théorique car pour lui « Nation », « peuple », « pays », « patrie » sont des mots quasiment similaires. Et il défend surtout la Nation et pas le peuple-classe ou la classe fondamentale de J Bidet. Il défend si longuement la Nation (avec une majuscule) qu’il reprend même la définition de Staline (1) pour la discuter certes tout comme celle de Renan. Le titre de son livre « Vive la nation » est d’ailleurs très évocateur.

Le sous-titre en est « Destin d’une idée géopolitique ». L’auteur du Dictionnaire de géopolitique (Flammarion 1993) reprend et développe ses anciennes analyses. Souligner l’importance géopolitique de la nation ce n’est pas reprendre la conception allemande de la nation (288). Il mobilise la nation et non le peuple-classe contre les dangers du cosmopolitisme financier comme si au sommet de la nation les très riches ne « serraient pas les coudes » avec les grands actionnaires des USA et d’ailleurs. Cette façon de ressouder abstraitement et artificiellement un pacte social de plus en plus inexistant est étonnante mais l’ouvrage a été écrit en 1997. Le fossé entre la bourgeoisie dominante et dirigeante (bipôle) et son peuple-classe n’était pas aussi profond.

Par ailleurs, Yves Lacoste entend récuser les thèses de l’obsolescence prochaine de la nation. D’une certaine manière les gens iront encore mourir pour elle. Mais la guerre sociale - telle qu’elle est menée contre le peuple-classe grec - pourrait modifier ce type de sacrifice.

Pour nous, la nation doit mourir un jour mais si cette forme « communautaire » est en crise attaquée tant par en-bas (les régions) que par en-haut (l’Europe et la mondialisation) elle n’a pas encore dit son dernier mot. Ici on peut regretter que l’articulation entre un Etat social fort et un Etat ouvert aux migrants n’est pas été mieux mis en avant. L’auteur insiste sur l’autorité souveraine et finalement derrière la référence démocratique on lit la volonté de la puissance publique, son autorité. En 1997, on évoquait pas encore, comme Hervé Kempf aujourd’hui, l’oligarchie.

Christian DELARUE

16/02/2012

1) La définition de la nation par Staline est non politique et non marxiste.

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