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XENOPHOBIE D’ETAT / XENOPHOBIE DE GOUVERNEMENT - C Delarue

dimanche 28 septembre 2008, par Amitié entre les peuples

Réunion des PST du MRAP du 7 juin 2008.

(PST : Présidents, secrétaires et trésoriers des comités locaux)

XENOPHOBIE D’ETAT / XENOPHOBIE DE GOUVERNEMENT

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Version courte (I et II) dans Différences n°268 Octobre-Novembre-Décembre 2008

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Le bureau exécutif a décidé de poursuivre la réflexion engagée dans le MRAP à la suite de la publication dans Différences (n°265) des analyses de Jérôme VALLUY sur la xénophobie de gouvernement telles qu’il les a présenté lors du colloque sur les migrations le 20 octobre 2007 . Mon exposé prolonge cette réflexion. Pour l’auteur l’absence de cristallisation et le fait que nous soyons dans un Etat de droit empêcherait de parler de xénophobie d’Etat. Mon propos s’oppose à ces objections. Sans doute sommes-nous dans un Etat de droit ; mais lequel ? Sans doute n’ya-t-il pas cristallisation mais pour autant la xénophobie ne plane pas dans les airs. Par ailleurs ainsi qu’il le développe elle n’est pas simplement le fait de l’extrême droite ni le fait des seuls élites ayant accès aux médias. En conséquence de quoi je vais vous présenter une analyse en défense de la xénophobie d’Etat qui va jusqu’à évoquer l’hypothèse d’un Etat xénophobe.

Le terme xénophobie d’Etat est de plus en plus employé notamment suite à un papier de sensibilisation d’Olivier LE COUR GRANDMAISON qui a été relativement diffusé eu égard à ce qui peut s’écrire ailleurs dans des cercles plus confidentiels.

Si xénophobie d’Etat il y a c’est qu’un contexte extérieur y pousse ou
du moins le permet. Deux mots donc sur le néolibéralisme.

I - Le cadre extérieur de l’Etat xénophobe :

Je vais éviter de développer car il s’agit juste de décrire un contexte porteur, favorisant la xénophobie d’ Etat

 LE NEOLIBERALISME :

Petit préalable : Je n’évoque pas ici le néolibéralisme comme une référence obligée parce que je suis délégué du MRAP à ATTAC France. A la vérité, le néolibéralisme c’est le nom donné au monde contemporain qui apparaît comme plus instable, plus inégalitaire et hiérarchisé qu’auparavant. Au-delà de ses effets, il se définit comme la nouvelle phase du capitalisme qui est apparue dans les années 1980 et qui s’est pleinement déployé ensuite avec la globalisation financière . Le néolibéralisme est fondé sur 7 piliers destructeurs et non pas seulement le libéralisme politique et le libéralisme économique . Je renvoie au document joint pour ne pas alourdir mon propos.

  DEUX TYPES DE GUERRES MEUTRIERES : GUERRE (ARMEES) ET « GUERRE ECONOMIQUE »

Les guerres génèrent la fuite massive des populations pour des raisons qui sont à la fois politiques et économiques . En tout cas je ne distingue pas à ce niveau d’explication l’asile, l’exode, l’immigration « économique » . Le premier effet du néolibéralisme est de réinsérer les guerres et une dynamique guerrière quasiment partout sur la planète. Ce premier point mérite discussion car la période antérieure n’était pas évidemment pas un monde de paix (ex : Israel/Palestine) ; mais la chute des pays de l’Est en 1989 et 1991 a ouvert une période de reprise des conflits armés .

Le second effet du néolibéralisme est que la guerre proprement dite disons militaire n’est qu’une des formes des dégâts sociaux et écologiques qui sévissent durement sur la planète . C’est pourquoi j’évoque la « guerre économique » qui débouchent sur l’appauvrissement d’une majorité et l’enrichissement d’une minorité, sur le « mal développement » (ou développement inégal et combiné du capital), sur la montée en puissance des migrations partout dans le monde ; La pseudo théorie du « choc des civilisations » sert de ciment idéologique pour souder les troupes dans ces deux types de guerre.

L’ensemble de ces phénomènes internationaux liés au néolibéralisme mondial poussent fortement quoique selon des formes variables à l’adoption d’une politique sécuritaire à l’intérieur des Etats. Le sécuritaire ne signifie pas nécessairement Etat xénophobe mais il le permet.

 DEUX CADRES D’ AFFRONTEMENT : OCCIDENT / ORIENT ET NORD / SUD

Le premier type est partiellement trompeur car il reprend le thème du « choc des civilisations » de Samuel Huttington .Mais cette idéologie dangereuse est devenue une force matérielle et politique qui mobilise non seulement les Etats notamment via l’OTAN donc au travers de l’atlantisme mais aussi les acteurs économiques . En fait les USA enclenchent des guerres qui répondent à des analyses stratégiques éloignées de l’idéologie professée . Ils interviennent sur des zones précises de la planète - le Moyen Orient, la zone Irak,Iran, Afghanistan à parir d’enjeux économico-politiques éloignés de l’apologie de la démocratie libérale et de l’économie de marché.

Le second cadre d’affrontement évoque le renouvellement de l’impérialisme des grandes puissances contre les pays du Sud . S’agissant de la France et de l’Europe je pointe à ce titre d’une part les accords de partenariat économique - APE - élaborés sur le modèle de l’OMC à l’encontre des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique - ACP - (cf Frédéric VIAL d’ATTAC) et d’autre part le système de la dette qui profite au Nord, à sa couche dominante au dépend du Sud.

S’il importe d’évoquer le cadre extérieur pour repérer les contraintes qui poussent à la formation d’une xénophobie d’Etat, cela ne saurait suffire. Il faut aussi reperer les dynamiques internes qui agissent aussi vers la constitution d’une xénophobie d’Etat et même d’un appareil d’Etat tournée vers l’accomplissement d’une mission xénophobe.

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II - La dynamique interne de constitution d’un appareil d’Etat xénophobe

Pour une analyse complète il faudrait faire état de dynamiques contradictoires, donc aussi des résistances qui font obstacle à la constitution d’un réel Etat xénophobe. Cela n’a pas été fait.

A ) La réalité matérielle de l’« Etat xénophobe »

Un appareil d’Etat spécialisé dans le mal traitement des migrants

L’Etat xénophobe possède non seulement un ministère spécialisé dans la réalisation de la mission et des objectifs xénophobe mais aussi des injonctions précises et très contraignantes à l’encontre des autres ministères . Et il ne s’agit pas d’évoque des ministères à forte composante « puissance publique » comme la police mais aussi des appareils d’Etat orienté « service public » comme les écoles, les administration sociales ou de santé. PLus cette ramification est étendue, y compris dans la Justice, et plus la caractérisation d’Etat xénophobe est pertinente. Cela suppose un président de la République qui impulse une poltique xénophobe et un gouvernement qui en assure la déclinaison dans tous les appareils d’ Etat.

L’Etat xenophobe qui crée, entretient et reproduit la haine des étrangers (au point de les chasser ou de les maintenir dans un asservissement prononcé) se fonde sur des politiques qui sont bien antérieures à sa matérialité constitutive. Mais l« Etat xénophobe apparaît symboliquement et matériellement comme tel aux yeux de tous quand un appareil administratif prend le nom d’un ministère spécialement chargé de la gestion » ferme « des politiques migratoires . L’Etat xénophobe se voit alors doté d’un personnel spécifique et d’un budget financier conséquent pour accomplir sa mission qui apparaît de plus en plus comme le »sale boulot" contre une large fraction de la population étrangère résidente. L’Etat xénophobe suppose par définition un appareil administratif, des camps de rétention et une politique cohérente et globale qui ne cache pas ses objectifs : renvoyer chez eux certains migrants, en conserver d’autres dans la semi clandestinité pour les travaux particulièrement difficiles et non réalisés par des nationaux, en accepter légalement une petite minorité décroissante.

Le « sale boulot » : la xénophobie de l’Etat xenophobe c’est la guerre aux migrants

* le fichage sous des formes diverses : le nom, la photo,
l’estimation de l’âge, l’ADN...
* le discours de la fermeté qui justifie une guerre sans merci
contre les migrants
* la traque de la police
* la quantophrénie ou la politique du chiffre
* les dégâts humains : souffrances, les morts, tout ce que vous
savez sur la mal vie
* La honte , de voir cette politique élevée au titre insupportable
de « priorité nationale » !

B ) Le passé vecteur du présent sous deux formes

 l’Etat sécuritaire et policier (faisant suite à l’Etat social) prépare aussi l’Etat xénophobe .

L’Etat sécuritaire n’est pas arrivé tel quel sous l’effet de mode de ce qui se faisait aux USA en la matière . Avant de privilégier le « tout policier » l’Etat social a commencer par abandonner les politiques publiques tendant à bénéficier aux couches sociales d’en-bas (avec des niveaux de vie variables et relativement garantis ; l’Etat social ce n’est pas le socialisme) au profit d’une « politique de la ville » et des quartiers ( ) qui s’en prends aux effets de la crise mais pas à ses causes. Pour le dire un peu sommairement elle aménage le bâti et le cadre de vie mais ne réponds pas au chômage et à la précarité montante .

En fait et ce n’est pas toujours dit c’est sur la base des insuffisances de l’Etat social limité par le fait de son inscription au service du capital qu’apparait une periode transitoire constituée par les politiques de la ville qui aboutit assez rapidement à développer un Etat policier sécuritaire contre les classes dangereuses . Puisque le chômage est devenu de longue durée et que la précarité a cesser d’être exceptionnelle pour devenir la norme sociale il est apparu des conditions matérielles réelles qui font que les couches sociales les plus défavorisées penchent plus facilement vers la délinquance. Mais la réalité du phénomène est dépassée par sa représentation phobique qui tend à voir globalement chez les jeunes ou chez les résidents étrangers des délinquants en puissance. L’idéologie s’est rajouté à ce mécanisme de distorsion pour confondre incivilité et délinquance quant la stigmatisations des couches dangereuses s’est affirmée.

 Les autres facteurs idéologiques et juridiques

Il y a aussi Sarkosy et sa campagne électorale qui a grandement participé en quelques mois à une « rupture », à une construction idéologique qui a valorisé une identité nationale mythique pour une nation fermée et menacée. La candidate socialiste n’ a pas contre ce discours bien au contraire . Je renvoie ici à un précédent exposé.

Un discours économique abstrait et réifiant qui met « à plat » tous les flux humains ou non : le discours sur les « flux migratoires » réifie les hommes et les femmes qui migrent. Ce n’est pas faire de l’humanisme naïf miais au contraire porter un regard critique que de remettre les choses ou les processus abstraits à leur place c’est à dire comme inférieures aux humains . Dans le même mouvement de pensée les analystes soumis néolibéralisme élèvent aux rang de chose sacrée ou du moins quasiment intouchable les autres flux (économiques notamment) qui eux sont sur-valorisés, fétichisés.

 L’Etat xenophobe est préparé par le « racisme présidentiel » et une législation répressive des migrants.

 Sur le racisme présidentiel lire « *STOP AU RACISME PRESIDENTIEL »
*http://bellaciao.org/fr/spip.php?article65678

 L’Etat xénophobe c’est aussi une construction juridique plus ancienne qui a pour acronyme CESEDA qui concerne donc les dernières modifications de l’ordonnance de 1945 sur le statut des étrangers. On trouve antérieurement aux modifications CESEDA (de Sarkozy aussi d’ailleurs) des mesures sévères à l’encontre des migrants. Danièle LOCHAK a parler d’un infra-droit il y a bien longtemps. Or ce droit frelaté n’a cessé de pourrir pour aujourd’hui permettre la « guerre aux migrants »

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III ) Quand la France pousse au durcissement de l’Europe forteresse

Le gouvernement actuel pousse au renforcement d’une Europe forteresse.

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1. LE TRAITE DE LISBONNE EN RAJOUTE CONTRE LES MIGRANTS

S’agit-il exactement de la copie conforme du TCUE ? La réponse est positive dans beaucoup de domaines (notamment liberté de circulation des capitaux, des marchandises, des travailleurs ntra-communautaires...)
mais s’agissant des migrants le traité de Lisbonne en rajoute pour durcir les politiques anti-immigration de l’Union européenne. Le MRAP a donc encore plus de raison qu’en 2005 de rejeter ce traité qui opère un :

* Renforcement des moyens de lutte contre l’immigration illégale

* Mise en place d’un "système intégré de gestion des frontières
extérieures"

* Renforcement des pouvoirs du Frontex

* Reconnaissance d’Europol Office européen de police Liste non
exhaustive... puisque je ne cite ici que quelques éléments de ce
que j’ai lu surles fiches de la fondation R Schuman (qui n’est pas une officine critique de l’Europe néolibérale.)

http://www.robert-schuman.org/doc/divers/lisbonne/fr/10fiches.pdf

Les revendications du Ministère IIINCodev de Brice HORTEFEUX auprès des instances européennes ont été partiellement entendues. Discours de Brice Hortefeux devant la Délégation de l’Union européenne à l’Assemblée Nationale

http://www.premier-ministre.gouv.fr/iminidco/salle_presse_832/discours_tribunes_835/discours_brice_hortefeux_devant_59022.html

2. LE PROJET DE DIRECTIVE EUROPEENNE SUR LA RETENTION ET L’ EXPULSION

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article65791

Appel aux parlementaires européens

Au mois de mai 2008, un projet de directive sur la rétention et l’expulsion des personnes étrangères sera soumis au Parlement européen.

Depuis 1990, la politique européenne conduite par les gouvernements en matière d’immigration et d’asile s’est traduite par une réduction continue des garanties et des protections fondamentales des personnes.
L’Europe se transforme en une forteresse cadenassée et met en oeuvre des moyens démesurés pour empêcher l’accès à son territoire et expulser les sans-papiers.

Le projet de directive, s’il était adopté, constituerait une nouvelle régression.
En prévoyant une rétention pouvant atteindre 18 mois pour des personnes dont le seul délit est de vouloir vivre en Europe, il porte en lui une logique inhumaine : la généralisation d’une politique d’enfermement des personnes étrangères qui pourrait ainsi devenir le mode normal de gestion des populations migrantes.
En instaurant une interdiction pour 5 ans de revenir en Europe pour toutes les personnes renvoyées, ce projet de directive stigmatise les sans-papiers et les transforme en délinquants à exclure.

Le projet de directive qui sera présenté au Parlement est le premier dans ce domaine qui fasse l’objet d’une procédure de co-décision avec le Conseil des ministres. Le Parlement a donc enfin la possibilité de mettre un terme à cette politique régressive qui va à l’encontre des valeurs humanistes qui sont à la base du projet européen et qui lui
donnent sens.

Les parlementaires européens ont aujourd’hui une responsabilité historique : réagir pour ne pas laisser retomber l’Europe dans les heures sombres de la ségrégation entre nationaux et indésirables par la systématisation des camps et de l’éloignement forcé.

Nous appelons les parlementaires européens à prendre leurs responsabilités et à rejeter ce projet.

Le mercredi 7 mai, une mobilisation européenne aura lieu à Bruxelles place Schuman à 12h, des rassemblements seront organisés devant les Préfectures et les Centres de rétention.

site à visiter et pétition sur :
http://www.directivedelahonte.org
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*Riposte : UNE AUTRE POLITIQUE EST NECESSAIRE ET URGENTE

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*Pour revaloriser « l’identité nationale » ou la République" on aimerait voir affecté ces moyens humains matériels et financiers à l’emploi, à la scolarisation, au logement et l’amélioration urbaine des quartiers délaissés. Le tout accompagné d’un discours propre à faire reculer les discriminations racistes. On aimerait aussi que soit décidé l’abrogation du CESEDA et l’adoption du traité international sur le travail des migrants.

Mais ce n’est pas le chemin qui est pris puisque la France, l’Etat Français, fait pression auprès de l’Union Européenne pour externaliser le contôle des migrants sur la côte nord de l’Afrique. Cette délocalisation du contrôle est-elle du co-développement ? De telles pratiques seraient-elles admises sur notre territoire ? N’est-ce pas plutôt du néocolonialisme ? Serait-ce là un « rôle positif » de la France pour ces pays ? Il y a pire : d’autres pratiques débouchent sur des centaines de morts noyés en série, à cause des vedettes qui croisent en mer pour arrêter les barques des migrants . De ce fait les migrants prennent des routes plus longues, plus dangereuses... et mortelles.*

Christian DELARUE

Secrétaire national du MRAP.

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Annexe

1. -La République « sociale » contre les sans papiers.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article65857

Pour certains fans de la République sociale-rabougrie la solidarité avec les migrants sans papiers n’a aucun sens. Pire elles est condamnable et condamnée !*

*C’est sur le site Riposte laïque (lien ci-dessous) que l’on trouve non seulement des défenseurs de la laïcité mais aussi une variété de défense de la politique de Hortefeux contre les sans papiers .*

*Sur ce dernier volet concernant les sans-papiers, il ne s’agit pas de lire une critique cynique de l’immigrationnisme telle que menée par PA TAGUIEFF (1) c’est plutôt une apologie de la République frileuse et bien peu sociale que l’on découvre. Cette République là est un véritable cache sexe d’une politique cynique d’exclusion d’une fraction de
l’humanité . Il s’agit d’une défense qui légitime l’abstention et casse ainsi la solidarité de classe entre travailleurs français et travailleurs-travailleuses sans papiers. Point de générosité pour ces humains qui se déplacent sur la planète pour plus de liberté et pour de meilleurs salaires femmes ou homme. D’autant que l’humanisme et la
générosité dont on parle n’a franchement que peu à voir avec la charité de la pièce lâchée dans la main du mendiant !
*

*Le comble de l’ignominie est atteint quand la critique de la CGT passe par la critique mal menée d’un choix médiatique celui qui a imposé que que l’on parle plus sur Paris de la grève des sans-papiers que des autres revendications salariales. Comme s’il devait y avoir exclusive . *

*La réalité vécue est fort différentes pour les militants et militantes qui ne bornent pas le syndicalisme aux seuls nationaux bleu blanc rouge et qui défendent l’ensemble du salariat résident surtout les plus exploités (mais pas la fine couche pseudo salariée abonnée aux stocks-options). Pour les fans de la République soit disant « sociale » mais en fait fort bourgeoisie et fermée, il n’est pas pensable de défendre l’intégralité du salariat résidant, ceux et celles qui sont exploité(e)s et ceux et celles qui sont surexploité(e)s en élevant les revendications vers le haut pour tous et toutes. La critique de l’auteur de « Les »sans-papiers« , cheval de Troie de la mondialisation » pourrait porter plus aisément contre une certaine CFDT plus portée sur la seule défense des sans-papiers et des exclus de façon générale mais pas des inclus et notamment des fonctionnaires subissant la casse du statut.*

*La seconde hypocrisie est de faire croire que ce faisant la CGT et les autres acteurs en lutte accepteraient le dumping social intérieur, accepteraient la surexploitation de la force de travail migrante car la revendication de sanctions contre les patrons surexploiteurs serait devenu inaudible ou secondaire. La cgt et les autres syndicalistes ou militant(e)s de l’amitié entre les peuples exigent la mise au pas et des sanctions pour les patrons qui usent précisément des frontières et de l’absence de papiers pour accroître l’exploitation de la force de travail migrante.*

*La troisième entourloupe est de ne pas distinguer dans la mondialisation - sans adjectif - ce qui relève des biens et ce qui relève des personnes. La pensée réifiante place ici tout au même niveau. Nous avons déjà critiqué cette fétichisation des processus abstraits - la mondialisation financière ou les « flux migratoires » qui permet de discréditer et rabaisser les personnes migrantes (cf lien 65856).

Enfin, on retrouve les poncifs qui servent tant au racisme tels la polygamie, les mariages arrangés (forcés au pays), sans aucune contraception interdite par leur religion, poussant à la multiplication des enfants dans ces familles. La aussi la critique a été faite de l’exagération de ces phénomènes notamment par rapport aux propos de Mme Hélène CARRERE d’ENCAUSSE (cf « Stop au racisme présidentiel » sur Bellaciao)

Le texte critiqué : « Les « sans-papiers », cheval de Troie de la mondialisation » - Riposte Laique*

*http://www.ripostelaique.com/Les-sans-papiers-cheval-de-Troie.html

1) Ce n’est pas la première fois que la gauche protectionniste s’attaque aux migrants en confondant les diverses mondialisations
Voir ma réponse le 17 mai 2006 (08h55) : P-A TAGUIEFF invente « l’immigrationnisme » !*

*http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=27964