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W B Michaels : Egalité et/ou reconnaissance : quelle stratégie ? C Delarue

lundi 7 octobre 2013, par Amitié entre les peuples

Egalité économique et/ou reconnaissance : quelle stratégie ?

A propos de « Racisme, sexisme et mépris de classe »
Walter Benn Michaels
Traduction par Natacha Cauvin p. 173-180

Traduit de l’anglais par Natacha Cauvin
http://revueagone.revues.org/976

Société plus reconnaissante et plus respectueuse des différences, sans que ce soit le summum mais une société toujours très inégalitaire au plan économique. Ainsi pourrait-on résumer la position de W B Michaels à propos des USA.

"Personne ne peut nier les progrès significatifs de la lutte pour les droits des homosexuels au cours des quarante années. Et les avancées de la lutte contre l’homophobie ont été accompagnées par des progrès similaires dans celles menées contre le racisme et le sexisme.

Il est bien entendu faux que l’élection d’Obama a fait entrer les États-Unis dans une société postraciale, mais il est assez clair que le pays qui vient d’élire un président noir (et qui a partiellement voté pour une femme à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle) est beaucoup moins raciste et sexiste qu’il ne l’était auparavant. Mais ce serait une erreur de penser que, parce que les États-Unis sont une société moins raciste, moins sexiste et moins homophobe, cette société est aussi plus égalitaire. En fait, sur certains point cruciaux, elle est bien plus inégale qu’il y a quarante ans.« Il poursuit en disant (mais c’est déjà net sans cet ajout) : »Plus largement, même en éliminant tous les effets du racisme et du sexisme, nous ne ferions pas pour autant de progrès en matière d’égalité économique. Une société dans laquelle la population blanche serait proportionnellement représentée dans le quintile inférieur (et la population noire proportionnellement représentée dans le quintile supérieur) ne serait pas plus égalitaire pour autant ; et pas plus juste, mais proportionnellement injuste."

Politiquement, d’aucuns en ont tiré des orientations fort différentes en France.

Trois positions.

1 - Continuer un combat pour la reconnaissance contre le mépris, les oppressions, les discriminations racistes et ou sexistes , ce qui est relativement bien porté auprès des couches sociales moyennes de la société.

2 - Reprendre ou surtout poursuivre un combat social pour une gauche sociale soucieuse de justice sociale, de réduction des inégalités à la fois par en-haut et par en-bas pour les autres.

3 - Enfin pour d’autres, il faut mener de front les deux combats : d’un côté antiracisme et antisexisme, de l’autre anti-classisme. Et même les articuler quand c’est possible. C’est d’ailleurs ce que fait le MRAP en 1998 en devenant membre fondateur d’ATTAC (1). De nombreuses féministes font de même, comme Monique Dental ou Christiane Marty et d’autres.

Christian Delarue

NB en France en 2013 :
« Près de quatre chômeurs sur dix estiment avoir été discriminés » sur Libération

http://www.liberation.fr/societe/2013/10/07/pres-de-quatre-chomeurs-sur-dix-estiment-avoir-ete-discrimines_937514