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Villiers-le-Bel : La « guerre des races » dans le tribunal ! C Delarue

mercredi 26 octobre 2011, par Amitié entre les peuples

Villiers-le-Bel : La « guerre des races » dans le tribunal !

Quand le racisme dans la police passe dans la justice du fait des méthodes d’interrogatoires employées. Ambiance coloniale.

La lecture de la réaction du PIR (1) au dernier procès en date à Nanterre concernant des délinquants particulièrement violents (ce qui n’est pas dit) mais aussi durablement discriminés par le racisme ambiant (ce que l’on veut bien croire) est consternante.

Si le langage du PIR abonde dans une ignoble « guerre des races » il faut convenir que la description du procès de Nanterre semble s’être déroulé en Afrique du sud il y a trente ans . Cela semble lui donner raison. Et c’est là que c’est grave tant d’un côté que de l’autre.

ENQUETE - QUESTIONS :

On ne demande pas à propos du prévenu ou de l’inculpé : était-il grand et mince ? gros et petit ? à cheveux noirs ou gris ou rasés ? Portait-il des signes distinctifs ? Non d’emblée une certaine police demande : était-il noir, arabe, asiatique ? Au tribunal cela donne de façon euphémisée « était-il de type africain » ? La référence à la race disparait mais tout y est par ailleurs y compris dans le dispositif des lieux . Ils demandent aussi si c’était un jeune ou un adulte, une femme ou un homme. Le pire c’est quand dans un procès qui concerne des jeunes de quartiers populaires l’indic a pour surnom « Blanche neige ».
Quelle ambiance coloniale !

URGENCE DE JUSTICE !

Mon point de vue est qu’il faut bien sûr arrêter d’urgence l’un - le discours raciste inversé - et l’autre - les pratiques racistes dans la police et la justice. Le déploiement d’une fraction « virile » de la police - la BAC - débouche sur des pratiques perverses : d’une part l’accoutumance à provoquer et humilier l’autre - le jeune - par des contrôles incessants et par des injures qui combinent mépris de classe et mépris raciste et le cas échéant mépris sexiste et d’autre part l’accoutumance à subir l’oppression policière et les humiliations citées. Cela produit des individus déséquilibrés des deux côtés, incapables de se construire eux-mêmes et de construire collectivement la société. Il faut réformer la police.

Plus globalement, sortir les villes subissant fortement le racisme et la relégation sociale et économique de leur situation est un impératif pour la gauche à venir. Inutile de compter sur la droite UMP (et à fortiori sur le FN) qui au contraire mène des politiques qui accroissent la crise sociale des banlieues délaissées de la République. La justice des tribunaux ressemble de plus en plus à la fiscalité : elle est franchement de classe.

Christian DELARUE

1) « À Villiers-le-Bel, la souffrance est la même »

http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1477