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VOILE, VIANDE, NU : Le réactionnaire au sein de la diversité culturelle. C Delarue

mardi 13 juin 2017, par Amitié entre les peuples

VOILE, VIANDE, NU : Le réactionnaire au sein de la diversité culturelle.

Tout n’est pas en soi respectable dans la « diversité culturelle » promue par l’UNESCO (1) car sous ce terme des militants extrémistes ou intégristes (au plan religieux) peuvent nuire en imposant des discours hyper-réactionnaires ou des pratiques condamnables moralement, ou politiquement ou juridiquement voire sur les trois plans. Mais il n’y a pas que ce genre de militants religieux ou culturels à sévir. Il y a les pratiques ordinaires anciennes de gens ordinaires.

Cette respectabilité de ces « traits culturels » (1) peut varier dans l’histoire. Il suffit qu’apparaissent des questions morales et politiques particulieres pour que la soit-disant neutralité d’une pratique culturelle cesse .

 La sous-culture CARNISTE perd en positivité.

Manger de la viande est un fait culturel qui a longtemps été vu comme neutre et pratiqué dans de très nombreux pays (mais pas partout) sans le moindre souci et notamment sans se préoccuper ni de la qualité de la viande consommée - problème issu du passage de la petite production paysanne à la production industrielle de masse - ni de la souffrance animale . C’est depuis peu de temps que deux mouvements contestataires, forts différents d’ailleurs, sont apparus qui posent la question critique : - l’un milite pour une production de viande « bio » avec le moins de souffrance animale possible en refusant la production industrielle de masse , - l’autre, plus radical, milite pour le respect total des animaux et de la vie animale, qu’on ne saurait ni enfermer ni tuer, les humains n’étant que des animaux comme les autres. Des considérations écologiques viennent s’ajouter à cette problématique qui va de plus en plus faire question critique dans les années à venir au lieu d’acception d’un fait culturel comme une « seconde nature ».

 La sous-culture SEXOSEPARATISTE montre son affiliation hyperpatriarcale

Dans un autre domaine on peut voir que l’exacerbation des « traits culturels propres » comme la pudeur peut servir à une politique d’emprise culturelle forte, s’appuyant le cas échéant sur la religion (sa composante la plus intolérante), contre les femmes via l’hypertextile, le sexoséparatisme ou la sexyphobie. La pudeur s’apparentant parfois à des formes pathologiques et lourdes d’imposition de la décence pour soi mais surtout pour autrui et notamment pour les jeunes filles qui deviennent emprisonnées à vie pour certaines. Elles perdent toute liberté textile au nom de la religion. Elles ne sont pas à égalité avec les hommes qui eux restent libres.

On sait que cette sous-culture là s’apparente un fait culturel sexiste, un fait culturel de domination (ie une sous-culture) et pas de la « diversité », un fait par ailleurs largement légitimé et imposé par les intégristes religieux musulmans ou juifs haredim mais aussi par d’autres discours sexistes . Le respect de la diversité culturelle ne saurait être l’alibi pour laisser s’appliquer des pratiques réactionnaires.

 Le NUDISME n’est pas en soi réactionnaire, bien au contraire.

Voilà une minorité opprimée par la stigmatisation et la dévalorisation de sa pratique hypotextile occasionnelle. Les sexyphobes oppriment pour moins que çà !

La pratique du nudisme ou du string seulement n’est pas en soi réactionnaire, bien qu’il puisse y en avoir comme ailleurs. Le nudisme n’est pas en soi un fait de domination d’autrui qui est généralement respecté sans considération d’âge, ou de forme corporelle (pas de grossophobie ni de « maigrophobie » chez les nudistes) . Il existe certes des naturistes sexyphobes qui n’aiment pas les femmes avec des bijoux ou des talons . Il y a aussi des nudistes qui pensent surtout à draguer. Mais ces pratiques minoritaires - qui doivent certes être critiqué - ne devraient pas invalider le nudisme.

De façon générale, il importe d’entretenir une forme de vigilance citoyenne contre un usage réactionnaire de la référence culturelle ou religieuse.

Christian DELARUE

1) Extrait UNESCO :

Réaffirmant que la culture doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu’elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances,

Constatant que la culture se trouve au cœur des débats contemporains sur l’identité, la cohésion sociale et le développement d’une économie fondée sur le savoir,

Affirmant que le respect de la diversité des cultures, la tolérance, le dialogue et la coopération, dans un climat de confiance et de compréhension mutuelles sont un des meilleurs gages de la paix et de la sécurité internationales,

Aspirant à une plus grande solidarité fondée sur la reconnaissance de la diversité culturelle, sur la prise de conscience de l’unité du genre humain et sur le développement des échanges interculturels,