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Une élite au service des FMN et du 1% contre le bloc social d’en-bas. Christian DELARUE

jeudi 20 décembre 2018, par Amitié entre les peuples

Une élite au service des FMN et du 1% contre le bloc social d’en-bas.

Le service public comme « chose » du peuple-classe, des 99% d’en-bas.

Contribution au débat de la Convergence des SP - AG de Créteil mi-décembre 2018.
https://www.convergence-sp.fr/

XX

Le terme de « bloc social d’en-bas » (par en-bas et pour en-bas) apparaît avec les luttes sociales des Gilets jaunes de novembre-décembre 2018.

Je crois qu’il faut aborder ce phénomène social inédit sans prétendre tout dire.

Ce bloc social s’est constitué au fil des jours, hors syndicats ouvriers, hors problématique du travail en entreprise ou ailleurs, et dans l’hétérogénéité des classes sociales cependant très majoritairement composés des classes populaires modestes, ceux et celles ayant des fins de mois difficiles (disons de rien à moins de 1500 euros) mais aussi une fraction des classes moyennes (justes au-dessus) pour revendiquer de meilleurs revenus et l’abandon des taxes qui frappent surtout les plus modestes.

 Plus pour les classes modestes, moins pour le 1% d’en-haut !

On voit les classes modestes (ou populaires) et classes moyennes, ensemble, en gilet jaune contre le 1%, pour les revendications sociales et fiscales !

Fondamentalement ces revendications s’opposent frontalement à la politique de c(l)asse de Macron et de son gouvernement ainsi qu’aux classes sociales dominantes - le 1% d’en-haut (et plus sans doute) qui soutiennent la Star-up nation et l’Entreprise-France au titre des « premiers de cordée ». Quel rejet populaire pour cet agencement si peu républicain !

Ainsi qu’il a été développé ailleurs (sur Mediapart sous un titre que je cite : Ezra Suleiman : « Une élite française qui se sert plus qu’elle ne sert ») nous sommes bien en présence de classes dominantes (au pluriel) qui « se servent d’abord et avant tout » , qui n’ont aucune autre ambition sociale autre que de conforter leur propre position sociale avec l’accumulation des patrimoines et des profits.

 Soutien des FMN !

A écouter Jean-Claude Boual (et à lire sa brochure : CAP 2022 : Les multinationales à l’assaut de l’Etat), elles font bien pire, en se mettant au service des FMN (firmes multinationales) pour changer les normes, placer la concurrence partout au lieu et place de « égalité, solidarité, fraternité ». Elles nous construisent un monde spencérien (darwinisme social) ou « l’homme est un loup pour l’homme ». Je ne reprends pas cette critique qui va au-delà des services publics stricto-sensu.

On comprendra que dans ce cadre, les services publics soient pervertis. C’est qu’ils doivent surtout servir les dominants économiques - la finance, les grands créanciers et globalement le 1% d’en-haut - et pas les classes sociales populaires. La dépense n’est et ne sera jamais suffisante pour aller en-bas vers des institutions au service des besoins sociaux populaires . Pas de ruissellement de la dépense publique. Pas d’annulation des dettes illégitimes.

Il est alors exclus qu’il y ait des transports gratuits, des logements à très bas tarifs, des études gratuites ou peu chères. Et ce alors que le service public est un modèle social pour pays se voulant civilisé.

 Service public, modèle social en crise.

Il est vrai que déjà dans les années 75-85 nombre de juristes ont théorisé la « crise du service public » et ce bien avant Maastricht et les SIEG. Sur ce sujet compliqué je ne cite que trois aspects qui mériteraient développements :
 Crise de son élément fonctionnel soit le souci de l’intérêt général, loin de la logique du marché et de la rentabilité venant à l’appui de la logique de profit qui caractérise l’entreprise privée.
 Crise de l’élément organique avec la remise en cause de la personne publique remplacée par une personne privée avec certes cahier des charges variables. Droit des délégations de service public.
 Crise de son élément matériel avec un régime juridique administratif, hors du marché, distinguant prix (du marché) et tarifs (administratif), usagers et clients (rapport social de solvabilité différent), distribution égale sur le territoire, droit d’accès pour tous de qualité. Etc, etc

On a aussi un système administratif que je vois perverti avec des personnels qui ne seront plus majoritairement des fonctionnaires sous statut (peu importe le versant). Les contractuels vont être massivement recrutés et rejetés si il ne font pas assez d’heures. Car au lieu d’aller vers les 32 heures les élites néolibérales exploiteuses de la force de travail vont aller vers les 40 heures par semaine.

Christian DELARUE
Membre du CA de Convergence Nationale de défense et développement des Services publics.
https://www.convergence-sp.fr/

Notes

En 2019, les cadeaux aux riches et aux entreprises feront peser une lourde menace sur le modèle social français - Basta !
https://www.bastamag.net/En-2019-les-cadeaux-aux-riches-et-aux-entreprises-feront-peser-une-lourde?fbclid=