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Un féminisme sur le fil entre les vents contraires. C Delarue

dimanche 11 mars 2012, par Amitié entre les peuples

Un féminisme sur le fil entre les vents contraires

Un certain anti-sexisme transversal, non campiste, est pris entre les exploiteurs des femmes d’un côté et les intégristes religieux de l’autre. Il ne défend ni l’un ni l’autre. Mais l’espace intermédiaire de son action est étroit.

D’une part vous avez les ultralibéraux qui exploitent sans vergogne les femmes en matière de prostitution, de pornographie hard et de violences multiformes notamment via la publicité. D’autre part vous avez les adeptes autoritaires des religions monothéistes qui imposent un lourd sexo-séparatisme entre les hommes et les femmes. Entre les deux, il y a une multitude de femmes mais aussi d’hommes qui ne se retrouvent ni dans la violence ultralibérale ni dans l’autoritarisme sexoséparatisme. Ils peuvent bien reconnaitre face aux intégristes une pulsion sexuelle interne qui pousse plus ou moins fortement selon les périodes de vie à regarder intensément (« mater ») le sexe des femmes mais aussi les seins qu’ils soient petits, moyens ou gros mais . Ce « mais » est important .

On y viendra plus tard. Il faut ajouter que si le désir vient de celui (ou celle) qui regarde il vient aussi de celle (ou de celui) qui se présente à l’autre. Et c’est là que la société a son importance. Elle construit des formes désirables plus élaborées et variables dans le temps. Ce qui était hier sexy évolue et laisse froid aujourd’hui. Le string remplace les jarretelles mais il parait que le string décline.

Revenons au « mais ».

Ceux qui se reconnaissent une libido, des pulsions, des désirs ne pensent pas pour autant que cela les définissent. Ils ne sont pas réduit à cela qui ordinairement sont une chose relativement privée. Pourquoi ? Ils pensent que ces pulsions sont « civilisables », domesticables. Ce qui ne signifie pas les éradiquer, les réprimer totalement.

Par exemple ces hommes anti-sexistes ou féministes ne veulent pas que l’on interdise tous les matériaux pour la masturbation car ils la pratiquent. Certains matériaux sont condamnables mais pas tous. Il faut donc avancer sur cette question. Dire que les films érotiques qui passaient sur la chaine 6 n’étaient pas porno parce que l’on ne voyait pas le sexe n’est pas satisfaisant. Empêcher la vue de ce qui excitant est inutile si il n’y a pas humiliation ou violence.

La violence contre les femmes existe dans les familles mais aussi dans deux secteurs importants que sont la prostitution et la pornographie « hard » Il s’agit de celle ou l’excitation ne vient pas de la vue de femmes « sexy » et d’hommes « sexy » mais de la vue de la souffrance d’autrui, de la contrainte, du viol. Quand à la prostitution ce n’est pas une liberté mais une contrainte, une violence faite aux femmes. Tirer prétexte des quelques femmes qui achètent des hommes pour obtenir quand elles veulent une relation sexuelle qu’elles n’ont pas par la séduction est une duperie.

S’agissant du sexo-séparatisme, une des variantes montantes au sud vient des intégristes religieux juifs ou musulmans. Ce sont des personnes particulièrement autoritaires qui imposent aux femmes d’être très couvertes. Certaines femmes doivent rester chez elles et sortir accompagnées et voilées. D’autres peuvent s’habiller de façon plus moderne, à l’occidental disent-ils, mais rien près du corps, et avec vêtement à col ras-du cou, jambes couvertes et bras couverts, été comme hiver.

Christian Delarue

ZEROMACHO, des hommes contre la prostitution
http://www.zeromacho.eu/

http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=28984

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/050312/un-feminisme-sur-le-fil-entre-les-vents-contraires