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Un étrange 8 mars 2014

mardi 11 mars 2014, par Amitié entre les peuples

Un étrange 8 mars 2014

Certains médias et trop de militantEs se sont sentis obligés de dire qu’il y avait deux manifestations féministes à Paris, le 8 mars 2014 et donc , pour soutenir les droits des femmes, leur association avait été contrainte de se diviser en deux ; certainEs ont même annoncé défiler dans les deux cortèges !

Deux cortèges féministes, vous y croyez-vous ?

Non, il y avait bien une manifestation unitaire féministe, laïque et universaliste (principes fondateurs du féminisme) et une contre-manifestation dont les slogans étaient tout bénéfice pour les industries du sexe : « Nous sommes des putains de féministes », slogan qui affirme que les femmes sont des putes. D’autres slogans renforçaient les droits des commissaires politiques religieux, qu’il s’agisse du père, du frère, du mari ou des milices de contrôle religieux des femmes, comme dans certains pays.
Voici de quoi remplir de joie tous les machos de la planète ! Un 8 mars pour leur faire plaisir en sorte !

Une contre-manifestation, ce n’est pas une « autre manifestation féministe », la nuance est de taille et les organisateurs de la contre-manifestation : « #8marspourtoutes » et ses alliés, se s’en cachaient pas, ne s’embarrassaient pas d’un double langage, la couleur était annoncée clairement. SeulEs les « culs entre deux chaises » se sont justifiéEs !

La liste des revendications de la contre-manifestation ne comportait rien de différent de la manifestation unitaire sauf deux « gloubi-boulga « que l’on peut résumer par le slogan « féminisme pute » et d’autres relevant du relativisme culturel le plus primaire.
Une grande marmite ANTI-SYSTÈME avec pour ingrédient principale un violent antisémitisme (pas à une alliance douteuse près, qu’il s’agisse de groupes proches du Hamas, adeptes de Tarik Ramadan, etc.), le tout à la sauce des « travailleurs du sexe » du STRASS et des « pro-sexe » post-modernes.
L’ultra-gauche des Indigènes de la République et l’ultra-droite du bloc identitaire se rejoignent au moins là-dessus.

Je me demande bien pourquoi les militantEs #NPA, #EELV, #LGBT, « féministes », etc. qui ont rejoint la contre-manifestation, ont eu besoin, pour l’assumer, de jouer sur les mots et de se raconter des histoires ? Que des médias, tel « Libération », titrent « Deux manifestations féministes ce week end à Paris » n’étonnera personne, mais que des militants politiques et associatifs se fourvoient dans un soutien à cette contre-manifestation est tout de même sidérant.

La manifestation unitaire, certes imparfaite, pleine de diversités et même d’antagonismes mais fidèle aux fondamentaux du féminisme, était réussie, mais aurait mérité de plus de soutiens ; quant à la contre-manifestation, elle n’a pas mobilisé à la hauteur des espérances de ses organisateurs ; il faut croire que ni l’entrisme, ni l’imposture ne sont payants.

L’histoire du féminisme est pleine de diversités, aussi de divergences, mais ses principes fondateurs sont toujours d’actualité : les droits et libertés des femmes sont universels et la laïcité est préférable aux lois religieuses pour les garantir.
La fonction première du patriarcat a toujours été l’appropriation sexuelle et reproductive des femmes. Les slogans du type « féministe pute » ou « nous sommes des putains de féministes » ne font que renvoyer les femmes à l’un des rôles que la domination masculine leur assigne : la mise à disposition sexuelle. Des machistes, masculinistes, proxénètes, etc. n’auraient pas proposé de pires slogans !

La récupération post-moderne est une imposture, elle ne sert que les intérêts du patriarcat.

Source :

http://christineld75.wordpress.com/2014/03/09/un-etrange-8-mars-2014/