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UNE ÉCONOMIE AU SERVICE DE L’HUMANITE-CLASSE

samedi 28 septembre 2019, par Amitié entre les peuples

UNE ÉCONOMIE AU SERVICE DE L’HUMANITE-CLASSE (les 99%) - OXFAM

Il est temps de construire une économie centrée sur l‟humain qui profite à tous, et non à quelques privilégiés.

D’après les dernières estimations, seuls huit hommes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. La croissance profite aux plus riches, au détriment du reste de la société, notamment des plus pauvres. Le modèle économique dans lequel nous évoluons et les principes qui y sont associés nous ont menés à cette situation injuste, extrême et non durable. Notre système économique doit cesser de profiter abusivement à une élite pour se mettre au service du plus grand nombre. Une économie centrée sur l’humain exige des États responsables et visionnaires, des entreprises qui travaillent dans l’intérêt des travailleurs et des producteurs, un environnement respecté, la promotion des droits des femmes et une fiscalité robuste et équitable.

XX

Quatre années se sont écoulées depuis que le Forum économique mondial a identifié les inégalités économiques croissantes comme principale menace à la stabilité sociale1, et trois ans depuis que la Banque mondiale a ajouté à son objectif d’éradication de la pauvreté la nécessité de partager la prospérité2. Depuis lors, et bien que les dirigeants mondiaux se soient prononcés en faveur d’un objectif mondial de réduction des inégalités, le fossé entre les riches et le reste de la population s’est encore creusé. Cette situation ne peut plus durer. Comme l’a déclaré le président Obama lors de son dernier discours à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2016 : « Il ne peut y avoir de stabilité dans un monde où 1 % de l’humanité détient autant de richesses que le reste de la population ».

Pourtant, la crise mondiale des inégalités sévit de plus belle :
• Depuis 2015, les 1 % les plus riches détiennent autant de richesses que le reste de la planète3.
• À l’heure actuelle, seuls huit hommes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale4.
• Au cours des 20 prochaines années, 500 personnes transmettront plus de
2 100 milliards de dollars à leurs héritiers, soit plus que le PIB de l’Inde, un pays qui compte 1,3 milliard d’habitants5.
• Les revenus des 10 % les plus pauvres ont augmenté de moins de 3 dollars par an entre 1988 et 2011, tandis que l’augmentation des revenus des 1 % les plus riches était 182 fois supérieure6.
• Un PDG d’une entreprise du FTSE 100 (les cent entreprises britanniques les plus capitalisées et cotées à la bourse de Londres) gagne en un an autant que
10 000 ouvriers de l‟industrie textile au Bangladesh7.
• Aux États-Unis, une nouvelle recherche publiée par l’économiste Thomas Piketty révèle qu‟au cours des 30 dernières années, le revenu de la moitié la plus pauvre de la population n’a pas évolué, tandis que celui des 1 % les plus riches a augmenté de 300 %8.
• Au Vietnam, l’homme le plus riche du pays gagne plus en une journée que ce que touche la personne la plus pauvre en 10 ans9.

Sans changement, les inégalités croissantes menacent de disloquer nos sociétés. Elles exacerbent la criminalité et l’insécurité et ruinent l‟éradication de la pauvreté10. L’espoir s’amenuise, laissant plus de place à la peur.
Du Brexit à l’élection de Donald Trump, en passant par la montée préoccupante du racisme ou la défiance vis-à-vis des partis traditionnels et de la politique, il apparaît de plus en plus clairement qu’un nombre croissant de personnes dans les pays riches ne souhaitent plus accepter ce statu quo. Pourquoi en serait-il autrement, alors même que ce système semble n‟avoir produit qu‟une stagnation des salaires, des emplois précaires et un fossé croissant entre les riches et les plus démunis ? Le défi consiste à proposer une alternative positive qui n’exacerbe pas les divisions.

La situation dans les pays pauvres est tout aussi complexe et préoccupante. Au cours des dernières décennies, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Le monde a de quoi en être fier. Pourtant, une personne sur neuf se couche toujours le ventre vide11. Si la croissance avait bénéficié aux plus pauvres entre 1990 et 2010, ce sont 700 millions de personnes supplémentaires, principalement des femmes, qui ne vivraient plus dans la pauvreté à l’heure actuelle12. Une étude indique que les trois- quarts de la pauvreté extrême pourraient être éradiqués à l’aide des ressources existantes en ajustant la fiscalité et en réduisant les budgets militaires et d‟autres dépenses régressives13. D’après la Banque mondiale, à moins de redoubler d’efforts pour lutter contre les inégalités, il est clair que les dirigeants du monde ne parviendront pas à atteindre leur objectif d’éradiquer l‟extrême pauvreté d’ici 203014.

Les inégalités ne sont pas une fatalité. La réponse populaire aux inégalités ne doit pas accroître les divisions. Une économie au service de l’humanité-classe, (des 99 %) analyse comment les grandes entreprises et les plus fortunés alimentent la crise des inégalités, et ce qui peut être fait pour changer la donne. Ce document revient sur les fausses idées qui nous ont menés dans cette impasse et indique comment construire un monde plus juste basé sur une économie centrée non pas sur les profits, mais sur les êtres humains, notamment les plus vulnérables.

COMPRENDRE LES CAUSES DES INÉGALITÉS

Il est indéniable que les grands gagnants de l’économie mondiale actuelle sont les plus riches. Selon une recherche d’Oxfam, au cours des 25 dernières années, les revenus des 1 % les plus riches ont dépassé les revenus cumulés des 50 % les plus pauvres15. Loin d’être réinjectés dans l’économie, revenus et richesses sont aspirés vers le haut à un rythme alarmant. À quoi cela est-il dû ? Les grandes entreprises et les plus fortunés jouent un rôle déterminant.

 Grandes entreprises au service d’une élite

Les grandes entreprises ont obtenu de bons résultats en 2015-2016 : les profits sont au rendez-vous et les dix plus grandes entreprises au monde affichent un chiffre d’affaires cumulé supérieur aux budgets cumulés de 180 pays16. Les entreprises sont l’ossature de l’économie de marché. Lorsqu’elles œuvrent au bénéfice de tous, elles peuvent être les acteurs clefs de sociétés justes et prospères. Mais lorsqu’elles se mettent au service des plus puissants, la croissance économique ne profite plus à ceux qui en ont le plus besoin. En vue d’offrir des rendements élevés aux plus fortunés, les grandes entreprises sont encouragées à exploiter davantage les travailleurs et les producteurs, et à échapper à l’impôt qui bénéficierait à tous et en particulier aux plus pauvres.
Pression sur les travailleurs et les producteurs

Tandis que de nombreux PDG, souvent rémunérés en actions, ont vu leur rémunération s’envoler, les salaires de base des producteurs et des travailleurs ont très peu évolué, voire baissé dans certains cas. Le PDG de la plus grande société informatique indienne gagne 416 fois plus qu’un employé ordinaire travaillant dans son entreprise17. Dans les années 1980, les producteurs de cacao recevaient 18 % de la valeur d’une barre chocolatée, contre seulement 6 % aujourd‟hui18. Dans certains cas extrêmes, des entreprises recourent au travail forcé ou à l’esclavage pour maintenir les coûts de production au niveau le plus bas. Selon l’Organisation internationale du travail, 21 millions de personnes sont en situation de travail forcé, générant quelque 150 milliards de dollars de bénéfices chaque année19. Les plus grandes entreprises de confection au monde font toutes appel aux usines de filature de coton indiennes, coutumières du travail forcé de jeunes filles20. Les femmes et les jeunes filles sont les moins bien rémunérées et évoluent dans les conditions les plus précaires21. Partout dans le monde, les entreprises font sans cesse pression pour réduire les coûts de la main-d’œuvre et veillent à ce que les ouvriers et les producteurs intervenant sur les chaînes logistiques se partagent une part toujours plus petite du gâteau. Cette approche accroît les inégalités et étouffe la demande.

 Évasion fiscale

Les entreprises optimisent leurs bénéfices, notamment en allégeant le plus possible leur charge fiscale. Pour cela, elles recourent aux paradis fiscaux ou incitent et influencent les pays à proposer une fiscalité attrayante (allègements, exonérations et taux bas). Au-delà de la généralisation de l’évasion fiscale, les taux d’imposition sur les sociétés sont en baisse partout dans le monde, ce qui assure une charge fiscale minimale pour de nombreuses entreprises. Apple aurait été imposé à seulement 0,005 % sur ses bénéfices réalisés en Europe en 201422.

Pour les pays en développement, l’évasion fiscale entraîne chaque année un manque à gagner estimé à 100 milliards de dollars23. Les pays se privent de plusieurs milliards supplémentaires en proposant des crédits et exonérations fiscales. Les grands perdants sont les plus pauvres, qui dépendent le plus des services publics que cet important manque à gagner aurait permis de financer. Le Kenya perd chaque année 1,1 milliard de dollars en exonérations fiscales accordées aux entreprises, soit près du double du budget de la santé dans un pays où une femme sur 40 décède lors de l’accouchement24. Deux éléments peuvent motiver un tel comportement de la part des entreprises : la priorité donnée à la rentabilité à court terme pour les actionnaires et l’intensification du « capitalisme de connivence ».

 Un capitalisme actionnarial outrancier

Dans de nombreuses régions du monde, les entreprises sont de plus en plus motivées par un seul objectif : optimiser la rentabilité pour leurs actionnaires. Cela implique non seulement de maximiser les bénéfices à court terme, mais également d‟octroyer une part encore plus grande de ces bénéfices aux actionnaires. Au Royaume-Uni, la part des bénéfices revenant aux actionnaires était de 10 % dans les années 1970 ; elle est désormais de 70%26. En Inde, ce chiffre est plus bas mais connaît une forte croissance. Pour de nombreuses entreprises, il est désormais supérieur à 50 %27. Cette situation a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment de la part de Larry Fink, PDG de Blackrock (le plus grand gestionnaire d’actifs au monde)28 et d’Andrew Haldane, économiste en chef au sein de Bank of England29. Cette hausse de la rentabilité pour les actionnaires profite aux plus riches (la majorité des actionnaires figurant parmi la frange la plus aisée de la société), ce qui accroît les inégalités. Les investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension, détiennent des parts toujours plus modestes dans les entreprises. Il y a trente ans, les fonds de pension détenaient 30 % des actions au Royaume-Uni, contre seulement 3 % actuellement30. Chaque euro de bénéfice octroyé aux actionnaires des grandes entreprises est un euro qui aurait pu être dépensé pour augmenter la rémunération des producteurs ou des travailleurs, contribuer davantage à l‟impôt ou investir dans des infrastructures ou dans l’innovation.
« De plus en plus de PDG optent pour des actions susceptibles d’offrir une rentabilité immédiate à leurs actionnaires, à l’image des rachats et de la hausse des dividendes, tout en sous-investissant dans l’innovation, la main-d’œuvre qualifiée ou les dépenses en capital essentielles pour garantir une croissance sur le long terme25. » Larry Fink, PDG de Blackrock

 Un capitalisme de connivence

Comme l‟a démontré Oxfam dans son précédent rapport Une économie au service des 1 % 31, les entreprises de nombreux secteurs (finance, industrie extractive, confection, pharmaceutique et autre) utilisent leur pouvoir et leur forte influence pour s’assurer que les réglementations et les politiques nationales et internationales soient formulées de manière à soutenir durablement leur rentabilité. Par exemple, des sociétés pétrolières au Nigeria sont parvenues à obtenir des exonérations d‟impôts généreuses32.

Même le secteur des technologies, autrefois considéré comme un secteur plus coopératif, est de plus en plus l’objet de critiques pour connivence. Alphabet, société mère de Google, est devenu l’un des plus grands lobbyistes à Washington et en Europe au sujet des règles anti-trust et de la fiscalité33. Le capitalisme de connivence bénéficie aux riches, aux personnes qui détiennent et gèrent ces entreprises aux dépens du bien commun et de la lutte contre la pauvreté. Cela signifie que des entreprises de moindre envergure peinent à rester compétitives. Face aux cartels et au pouvoir de monopole de certaines entreprises et des personnes ayant des liens étroits avec les gouvernements, les citoyens ordinaires se retrouvent à devoir payer plus pour les biens et les services. Le mexicain Carlos Slim, troisième fortune mondiale, contrôle quelque 70 % des services de téléphonie mobile et 65 % des lignes fixes au Mexique, pesant près de 2 % du PIB34.

 Le rôle des plus riches dans la crise des inégalités

À tous les égards, nous vivons dans l’ère des super-riches, un deuxième « âge d’or » qui occulte la corruption et les problèmes sociaux. L’analyse d’Oxfam concernant les plus riches inclut toutes les personnes dont la fortune nette atteint au moins 1 milliard de dollars. Les 1 810 milliardaires en dollars de la liste Forbes pour 2016, dont 89 % d’hommes, détiennent 6 500 milliards de dollars, soit autant que les 70 % les plus pauvres de l’humanité35. Tandis que certains milliardaires doivent surtout leur fortune à leur talent et à leur travail acharné, l’analyse d’Oxfam sur ce groupe révèle qu’un tiers de la fortune des milliardaires dans le monde provient d’héritages36.

Une fois accumulée ou acquise, une fortune développe sa propre dynamique. Les plus fortunés disposent des moyens suffisants pour s‟offrir les meilleurs conseils en investissement. Les richesses qu’ils détiennent depuis 2009 ont d‟ailleurs augmenté en moyenne de 11 % par an. Ce taux d’accumulation est largement supérieur à ce que des épargnants ordinaires peuvent obtenir. Que ce soit par le biais de fonds spéculatifs ou d’entrepôts remplis d’œuvres d’art ou de voitures de collection38, la très opaque industrie de la gestion de fortune réussit très bien à augmenter encore plus la prospérité des plus riches. La fortune de Bill Gates a augmenté de 50 % (soit 25 milliards de dollars) depuis qu’il a quitté Microsoft en 2006, malgré ses efforts louables de faire don d’une bonne partie39. Si les milliardaires continuent à s’assurer de tels retours sur investissement, le premier super-milliardaire au monde verrait le jour d’ici 25 ans. Dans un tel environnement, si vous êtes déjà riche, ne pas devenir encore plus riche requiert un effort particulier.

Les immenses fortunes que l’on retrouve au sommet de la pyramide des richesses et des revenus sont une preuve indiscutable de la crise des inégalités et entravent la lutte contre l’extrême pauvreté. Mais les plus fortunés ne sont pas de simples bénéficiaires de la concentration croissante des richesses. Ils participent activement à sa perpétuation.
Pour cela, ils s’appuient notamment sur leurs investissements. Les plus riches, parmi lesquels figurent les plus gros actionnaires (en particulier dans les fonds d‟investissement
« Si justifiées soient-elles au départ, les fortunes se multiplient et se perpétuent parfois au-delà [...] de toute justification rationnelle possible en termes d’utilité sociale37. » Thomas Piketty, économiste et auteur de Le Capital au XXIe siècle
et les fonds spéculatifs), bénéficient de manière considérable du culte de l’actionnaire qui transforme progressivement le comportement des entreprises.

 Optimisation fiscale et lobby

Payer le moins d’impôts possible est une stratégie mise en œuvre par une bonne partie des plus fortunés40. À cette fin, ils recourent activement au réseau mondial de juridictions opaques et de paradis fiscaux pour les entreprises, comme l’ont révélé les Panama Papers et d’autres scandales. Les pays se livrent une concurrence pour attirer les plus fortunés, entreprises ou particuliers, bradant ainsi leur souveraineté. Les exilés fiscaux ultra-fortunés n’ont que l’embarras du choix de la destination car la notion de frontière n‟est pas la même pour eux. Pour un investissement d’au moins 2 millions de livres sterling, il est possible d’acheter le droit de vivre, travailler et devenir propriétaire au Royaume-Uni et bénéficier de généreux allègements fiscaux. À Malte, paradis fiscal de grande envergure, la citoyenneté de plein droit se monnaie 650 000 dollars. Gabriel Zucman a estimé que 7 600 milliards de dollars sont dissimulés à l’étranger41. À elle seule, l’Afrique subit un manque à gagner fiscal de 14 milliards de dollars à cause des plus fortunés utilisant des paradis fiscaux. D’après les calculs d’Oxfam, cela suffirait pour financer des soins de santé qui pourraient sauver la vie de quatre millions d’enfants et pour employer assez d’enseignants pour scolariser tous les enfants africains. Les taux d’imposition sur la fortune et sur les revenus les plus élevés n’ont cessé de reculer dans tous les pays les plus riches. Aux États-Unis, la tranche supérieure d’impôt sur le revenu était de 70 % en 1980 ; elle est maintenant de 40 %42. Dans les pays en développement, l’imposition des riches est encore plus faible : les recherches d’Oxfam révèlent que le taux supérieur moyen est de 30 % sur les revenus, et que la majorité n’est jamais perçue43.

Une bonne partie des plus fortunés utilise également son pouvoir, son influence et ses connexions pour influencer les politiques et s’assurer que les règles adoptées lui sont favorables. Les milliardaires brésiliens font pression pour réduire les impôts46 tout en privilégiant l’hélicoptère pour se rendre au travail, survolant les embouteillages et les infrastructures vieillissantes de Sao Paulo47. Parmi les plus riches, certains utilisent aussi leur fortune pour acheter les décisions politiques qui les arrangent, cherchant à influencer les élections et les politiques publiques. Les frères Koch, deux des hommes les plus riches du monde, ont une énorme influence sur les politiques conservatrices aux États- Unis, apportant leur soutien à de nombreux groupes de réflexion influents ainsi qu’au mouvement du Tea Party48. Ils pèsent également très lourd sur les opérations visant à discréditer toute initiative de lutte contre le changement climatique. Ce travail d’influence politique mené par les plus fortunés et leurs représentants exacerbe les inégalités en instaurant des « boucles de rétroaction renforcées » au sein desquelles les grands gagnants accumulent toujours plus de ressources pour gagner encore plus la fois suivante49.

LES IDÉES REÇUES DE L’ÉCONOMIE AU SERVICE DES 1 %

L’économie au service des 1 % repose sur un ensemble d’idées reçues qui représentent le fondement de nombreuses politiques, d’investissements et d‟activités des gouvernements, des entreprises et des plus riches, aux dépens des plus pauvres et de la société au sens large. Certaines de ces idées concernent l’économie elle-même, d‟autres se rapportent à la vision dominante de l’économie définie par ses créateurs ...

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