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« Travail pour tous » / Contre le travaillisme, pas l’abstinence mais le travail sobre ! C Delarue

jeudi 23 mai 2013, par Amitié entre les peuples

Contre le travaillisme, pas l’abstinence mais le travail sobre !

Le travaillisme profite à la finance !

TRAVAILLISME et anti-travaillisme  :

Le travaillisme, au sens nouveau, c’est le régime de travail qui tend à faire travailler plus encore ceux et celles qui travaillent déjà et laisser dans le chômage ceux qui y sont déjà. Un pro-travailliste inciter à travailler plus ou plus vite au lieu de promouvoir la sobriété au travail.

Le travaillisme est le terme qui accuse la situation ordinaire du monde du travail et non seulement les plus stakhanovistes d’ici ou le travail au Sud ou en Chine.

Depuis des décennies on est dans l’abstinence (chômage et précarité mal payée) pour les uns et l’exploitation renforcée du travail des autres Le sens des mots n’est pas figé. Un sens peut décliner et un autre apparaître. C’est ici le cas. L’ancien sens peut néanmoins perdurer un certain temps pendant qu’un autre se renforce.

DE SARKOZY à MACRON, défendre celui qui travaille dur !

Ici, ce fut la droite sarkozyste - comme l’extrême-droite lepéniste - qui agite non seulement la haine de l’étranger mais aussi la haine de son collègue de travail, français de souche ou non. Nicolas Sarkozy, au sortir du premier tour de la présidentiel du 22 avril 2012, et à l’approche du premier mai, faisait l’apologie des « vrais » travailleurs contre les autres, les petits travailleurs, les travailleurs « mous », , les « bras cassés, les travailleurs sobres. »Un vrai travailleur travaille ; un faux travailleur est en grève la moitié du temps, au chômage l’autre moitié, alors qu’il pourrait travailler... " Un brin scandaleux ce propos électoraliste adressé aux patrons ! Depuis il a récidivé.

Mais M Macron a suivi à l’été 2015 ce positionnement du travaillisme patronal ! Et l’on trouve dans les mairies de gauche des maires PS qui imposent le « travailler plus » avec la carotte de la prime pour une infime minorité ! Au-delà du mépris de classe des « travailleurs sobres », il s’agit de favoriser la baisse des salaires et surtout l’intensification du travail, le retour aux 39 heures. Au lieu de stigmatiser les travailleurs « sobres » ces politiques feraient mieux de taxer la finance et les riches, augmenter les salaires !

L’accusé n’est pas ici le travail en soi, ni même le travail salarié, bien que ce dernier soit passible d’une critique radicale (la critique du travail exploité et aliéné). L’accusé c’est le surtravail ordinairement accompli, le travaillisme pour le nommer. Le surtravail est donc déjà perceptible DANS le travail ordinaire, le plus modeste !

 BAISSER LA BARRE en quantité et intensité de travail !

Contre le travaillisme il ne faut pas « arrêter le travail » pour rester dans le piège du « tout l’un ou tout l’autre » mais il faut baisser la barre ! C’est à dire travailler moins longtemps et moins intensément.

Éventuellement on peut passer à la « multiactivité » en complétant le travail salarié dominant réduit avec des activités libres. Rompre avec le travaillisme c’est s’engager vers une société de partage du travail (non capitaliste) pour laisser de la place aux chômeurs qui voudraient travailler sans passer du « ne rien faire » au surtravail. Ou alors à la précarité mal payée.

On n’est pas travailliste car déjà aux 40 heures hebdomadaire (ou plus), on est travailliste quand on fait les 35 heures légales et qu’on refuse d’aller vers les 32 heures hebdomadaires sans perte de salaire ! Allez vers plus de RTT (32 heures voire 30 heures hebdomadaire) est nécessaire pour ceux et celles qui travaillent . Mais la finance n’en veut pas, les gouvernements de droite non plus. La gauche « molle » non plus !

 PARTICIPER TOUS et toutes à une autre production !

Pour que tout un chacun puisse « participer à la production sociale de l’existence » tel que le requiert notre humanité commune à l’exception des jeunes à scolariser et des vieux en retraite, il suffit de faire de 25 à 30 heures par semaines et tranquillement. En privilégiant les productions utiles, durables et écologiques .

Pour que le travail nécessaire soit fait il importe de recruter et de réorganiser le travail en respectant bien la dignité de chacun. Et en finir avec le stigmate des « bras cassés » ! En finir avec le chantage à la clientèle (ou à l’usager) pour extorquer toujours plus de travail. Du coup on pourra parler d’humains au cœur des structures productives sans trop d’hypocrisie. Produire pour satisfaire les besoins sociaux (public) ou la demande solvable (prive) ne saurait se faire en « motivant » toujours plus avec les méthodes (la carotte ou le bâton) que l’on connait trop !

On comprendra que l’affaire est politique et internationale. Le mouvement altermondialiste comme les syndicats de travailleurs salariés le répètent chaque année en octobre (1) pour exiger un « travail décent ». Avec la violence des politiques d’austérité, les « indignés » en colère ne veulent plus attendre.

Christian Delarue

NB : Cet article ancien (ATTAC juin 2011) est repris car le travaillisme perdure, surtout en période pré-électorale.

1) 7 octobre : Contre le travaillisme et pour le travail décent.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1274

Racisme anti-fonctionnaire. Des privilégiés, des fainéants et des improductifs ! C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article812