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Toulouse 2017 : Peuple-classe multicolore et multitextile à mobiliser. S.Binet et O. Slaouti.

dimanche 27 août 2017, par Amitié entre les peuples

Université d’été européenne des Mouvements sociaux fin aout 2017

Peuple-classe multicolore et multitextile à mobiliser. Sophie Binet et Omar Slaouti.

Sur toutes les interventions de la plénière de l’Université d’été des Mouvements sociaux de ce soir de samedi 25 aout 2017, je retiens ces deux-là : celle de Sophie BINET et celle d’Omar SLAOUTI car elles se complètent fort bien. Et ce n’est pas anodin.

Car l’une Sophie Binet est représentante de la CGT des cadres (Secrétaire générale-adjointe de l’UGICT-CGT)et l’autre Omar Slaouti une des figures de la défense des populations les plus dominées économiquement, les plus victimes du racisme mais aussi du sexisme dans les quartiers populaires. Avec ces deux interventions différentes mais complémentaires on comprend que face aux attaques des dominants il va falloir mobiliser les toutes les couches sociales non seulement celles qui se mobilisent déjà relativement aisément mais aussi, en-dessous, celles qui ne le font pas car trop écrasées par la misère économique et le racisme quotidien.

L’une, Sophie Binet évoque nettement qu’il s’agit de faire converger les différents groupes sociaux dominés des 99% d’en-bas (le peuple-classe) contre les menaces renouvelées du 1% . C’est clair et net sans évocation de l’oligarchie et de sa classe d’appui (ce qui se comprend car ce n’est là un exposé théorique). Son texte (ci-dessous) sur les 99% évoque la problématique des cadres aujourd’hui du fait de leur position particulière dans les entreprises ou ils n’ont plus leur mot à dire sur l’orientation stratégique, du fait des diktats des actionnaires et de la finance.

Mais sa référence au 99% d’en-bas va plus loin qu’une simple stratégie syndicale classique de convergence des différentes catégories ou classes du salariat stabilisé ou précaire, du privé ou du public. Elle milite pour une pluri-émancipation et pour une triarticulation des luttes celles 1) contre le classisme (domination de la classe des grands possédants et des riches), 2) contre le sexisme, 3) contre le racisme . Etant CGTiste et altermondialiste j’ai apprécié cette référence que je m’emploie de décliner (depuis ATTAC Marseille 2015) sous le mode du peuple-classe 99% multicolore (cf aux minorités ethniques) et multitextile (avec la défense de la diversité textile, tant hypotextile qu’hypertextile ).

L’autre, Omar Slaouti, part lui de l’état de toutes couches populaires vivant avec moins que le SMIC dans tous les quartiers délaissés et il vise là aussi bien les Blancs, que les Noirs, les Arabes, les Roms, sans oublier les Musulmans tous saisi sous la figure du musulman potentiellement terroriste - ce que je regroupe personnellement sous d’autres formules comme « minorités ethniques » ou « minorités religieuses » ou « minorités visibles » ou « minorités racisées » (en fonction du contexte) mais peu importe ici des différences d’approches de l’antiracisme car ce qui importe c’est que les responsables d’en-haut soient visés au sein des différents appareils d’Etat concernés . Il ne suffit pas de parler du racisme du voisin imbibé du racisme du Fn et bien au-delà . O Slaouti n’oublie pas non plus la situation des réfugiés et des sans papiers qui, un cran plus bas encore dans le dénuement le plus indigne, réfugiés qui ne bénéficient pas du travail attendu des services publics, qui en principe, devraient être là pour assurer l’effectivité des droits humains, ceux internationalement reconnus.

On sait quand même que les migrations ne vont pas se réduire mais au contraire s’accroître. Il va doit bien falloir qu’il y ait des politiques qui ressemblent moins à une perpétuation ici, sous la forme policière voire judiciaire (blanchiment de policier), de la guerre impérialiste faite ailleurs quand ce n’est pas simplement les effets des dégradations climatiques.

Omar Slaouti est précis sur le « sale boulot » de la police, celle proche d’un FN . Cela me fait penser, dans un autre domaine, à certaines féministes, celles spécialisées dans l’ explication des féminicides car elles donnent des dates, des circonstances, des catégorisations, etc qui permettent de mesurer l’ampleur du phénomène.

Christian DELARUE

Altermondialiste (ATTAC puis CADTM) , syndicaliste (CGT) et antiraciste (MRAP) ayant participé à l’ouvrage collectif « Urgence antiraciste - pour une démocratie inclusive ». (Coord Martine Boudet - Ed Le Croquant - mars 2017)

Suis d’orientation « non campiste mais anti-impérialiste »

Nous sommes les 99% !

Réflexions syndicales sur ce qui se joue chez les Ingénieurs-es, cadres et techniciens-nes en cette rentrée

Sophie Binet,
Secrétaire générale-adjointe de l’UGICT-CGT

http://www.pcf.fr/sites/default/files/binet.pdf